IFA 2011 – 2ème partie : la TV

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Cette année, le téléviseur n’était guère à la fête sur le salon avec peu de nouveautés et encore moins d’innovations. L’annonce de Toshiba qui compte commercialiser un téléviseur de 55 pouces en relief sans lunettes a donc fait couler d’autant plus d’encre. Sony réussit également à se démarquer avec un casque qui projette l’image sur de petits écrans OLED. Pour rêver un peu, on pouvait compter sur Haier qui pense un jour pourvoir contrôler son téléviseur par la pensée.

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Il est toujours fascinant de voir à quel point une industrie que l’on croyait inébranlable peut se retourner en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il y a trois ans, on avait la HD, le Blu-ray partout, c’était la fête. Il y a deux ans, on a eu la 3D, des Blu-ray en relief, les premiers projecteurs, on y croyait, on en voulait. L’année dernière, les constructeurs annonçaient des téléviseurs connectés à tout et n’importe quoi… surtout n’importe quoi d’ailleurs. Il y avait de l’enthousiasme, du réseau social partout, c’était la joie et la félicité.

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Cette année, l’IFA sent le lendemain de cuite à la mauvaise Pilz. Les constructeurs ont le moral dans les chaussettes et le discours consommateur sent bon l’Alka-Seltzer. La Google TV ? « Oui, bof, on la met là pour montrer qu’on y croit encore mais ça va prendre du temps, on verra. ». La TV connectée ? « Ouais, bof, on ne sait pas trop quoi faire, personne ne s’en sert, on va faire un partenariat avec une autre marque, ça sera toujours ça de fait. Et puis de toute façon, Apple arrive en 2012-2013, alors… ». Que s’est-il donc passé ? Certes, le tremblement de terre doublé d’un Tsunami et couronné par une catastrophe nucléaire a quelque peu bousculé les plans des constructeurs japonais. Sony et Panasonic n’annoncent ainsi aucun nouveau modèle digne de ce nom. Sharp annonce un léger remaniement de sa gamme et des fonctions connectées par ci par là mais rien de fondamental.

Seul Toshiba joue le jeu en remaniant sa gamme et en montrant de vraies avancées technologiques comme la TV 3D sans lunettes. La concurrence coréenne a levé le pied également. Absolument rien à se mettre sous les mirettes chez Samsung, un peu plus chez LG avec notamment un beau téléviseur 50 pouces tactiles et une déclinaison nano de la gamme de téléviseurs LCD/LED 3D polarisée. Bref, ce n’est pas le meilleur IFA que l’on ait connu au rayon téléviseur.

Les vendeurs d’écrans à plat

Si tous blâment les circonstances exceptionnelles de cette année, avec des catastrophes aussi naturelles que financières, bien peu admettent qu’en définitive, les vrais responsables de la situation sont bien les constructeurs dont la stratégie du « jusqu’ici tout va bien » n’a pas permis d’anticiper une catastrophe que l’on voyait déjà poindre à l’horizon en 2007-2008. A l’époque de l’argent facile au rayon TV, Display-Search annonçait déjà des chiffres éloquents : +32% de croissance pour le LCD, mais +5% de croissance pour les téléviseurs dans leur globalité. Conclusion : le marché a été largement boosté par le remplacement des tubes par des écrans plats mais c’est un effet transitoire et à terme la croissance dans ce secteur sera dans l’ordre naturel des choses, de 5 à 10% pour les meilleures années. Sentant le vent tourner, les constructeurs se sont jetés à corps perdu dans une course poursuite technologique qui fait sens… pour les technophiles.

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Le grand public, lui, est complètement perdu. On lui parle de TV connectée, de Google-TV, de VOD et de 3D alors qu’en France on vendait encore 140 000 magnétoscopes en 2009. Même la HD a du mal à convaincre. Il n’y a qu’à voir le faible décollage du Blu-ray en magasin pour s’en convaincre. Alors ce ne sont pas les 100 malheureux titres en 3D qui vont doper les ventes de téléviseurs en relief. Certes, tous les constructeurs annoncent des chiffres en hausses pour ces nouvelles technologies. Et pour cause, chez Sony par exemple, même l’entrée de gamme est connectée. Chez LG, tous les téléviseurs seront bientôt 3D. Alors évidemment, il est facile de se convaincre de l’adoption de ces technologies par le grand public mais pour quel usage réel ? A l’avenir, il faudra donc sans doute s’habituer à une croissance un peu plus molle sur le marché de l’écran plat, le temps que le consommateur digère les nouveautés technologiques qu’on lui a imposé alors qu’il cherchait tout simplement à acheter une télé.
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Le 55 pouces Toshiba 55ZL2 sera le premier téléviseur grand format en relief sans lunettes. Sa commercialisation est prévue pour décembre de cette année. La technologie auto-stéréoscopique employée est extrêmement complexe autorise neuf points de vue différents pour que plusieurs spectateurs assis devant voient tous la même image en relief. Chacun peut même se déplacer sans pour autant perdre la 3D. Pour aboutir à ce résultat, les ingénieurs ont dû avoir recours à une dalle à la résolution très élevée, appelée 4k (3840 x 2160) et qui est quatre fois supérieur à la Full-HD.

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Devant cette dalle, ils ont placés un réseau de lentilles dont chacune couvre neuf pixels. Elles envoient l’image vers neuf vues différentes. Bien entendu, cela entame d’autant la résolution de l’image globale qui au final est en 1280 x 720 ou 720p. Chaque spectateur peut se déplacer sans que la qualité de l’image 3D ne soit affectée car les points de vue débordent légèrement de l’un vers l’autre. Pour orienter les points de vue, une caméra détecte la présence des personnes assises devant le téléviseur et détermine leur position par rapport au téléviseur. L’ajustement se fait en changeant l’affectation des pixels par rapport aux lentilles. La seule contrainte est que tous les spectateurs soient à peu près à la même distance du téléviseur. C’est la puissance du processeur qui permet de calculer tout cela en temps réel.

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Voici pour la théorie mais qu’en est-il dans la pratique ? Les démonstrations se faisaient dans de petits box aussi à trois devant le téléviseur à environ deux mètres. Il convient déjà de signaler que l’image est propre, bien plus que lors du CES en janvier dernier. Il n’y pas de perte de netteté significative ni des images fantôme marquées. De même, il est effectivement possible de bouger la tête à droite ou à gauche sans que cela ne prête à conséquence. En revanche, on voit clairement la trame, la résolution étant un peu faible à cette distance. Cela s’estompe sans doute en s’éloignant. Si l’image n’est sujette à critique, l’effet 3D est tout de même très modeste aussi. Il n’y pas de jaillissement et même l’effet de profondeur est limité. On a presque envie de dire tout ça pour ça. En interrogeant les spécialistes de Toshiba sur le sujet, on nous dit que là encore la distance à laquelle se fait la démonstration n’est pas assez grande. On se demande pourquoi ne pas l’avoir fait à la bonne distance dans ce cas. De toute manière, le téléviseur n’est pas encore finalisé et il faudra attendre de pouvoir le tester pour en juger vraiment.

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Pour le contenu, le téléviseur acceptera toutes les formes actuelles de contenu, du Blu-ray 3D mais aussi le side-by-side utilisé pour la diffusion télévisuelle en relief. Le ZL2, c’est aussi le premier téléviseur vendu qui disposera d’un résolution 4k et en 2D on pourra en profiter sans problème car un second panneau LCD entre la dalle et les lentilles permet d’orienter la lumière de manière à ce qu’elle les traverse sans être affecté. Le téléviseur bénéficie bien entendu aussi du rétro-éclairage local sur 512 zones comme le petit frère équipé du Cevo. Cela aboutit à une image magnifique. Il y juste un problème. Aucun contenu 4k est disponible en vidéo et de toute façon le téléviseur ne pourrait pas le recevoir car le HDMI est limité au Full-HD. Toshiba affirme que la mise à l’échelle d’un contenu Full-HD est très simple et que le résultat est très probant. Là encore, il faudra attendre d’avoir testé de visu. Il y tout de même une utilisation possible immédiatement. Par l’USB et le lecteur SD, il sera possible d’afficher des photos à la résolution 4k. On pourra donc rendre justice aux capteurs des appareils photo modernes. S’il est vrai que le résultat est bluffant comme montré sur le salon, cela fait cher le cadre photo. D’autant que le prix réservera ce téléviseur aux technophiles les plus fortunés puisqu’il est annoncé à 8 000 euros.

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Plus proche de nous, on pouvait admirer sur le stand la nouvelle gamme de téléviseurs LCD/LED Toshiba. Signalons notamment la gamme TL838, premier prix en 3D Ready à lunettes active chez le constructeur japonais. Disponible de 32 à 46 pouces, elle devrait séduire les amateurs avec un prix de vente des plus acceptables puisque le 46 pouces sera placé sous les 1000 euros. Nous ne manquerons pas de vous reparler bientôt de la gamme WL863 qui intègre aussi le fameux processeur Cevo du ZL1. Disponibles en 46 et 55 pouces, ces modèles disposent d’un rétro-éclairage à 32 zones pour un prix allant de 1500 à 2000 euros selon les modèles.

LG : la 3D au format nano

LG présentait sur le salon son nouveau line-up de téléviseurs LCD/LED. Signalons tout d’abord une refonte du haut de gamme avec les LW980s. Disponibles en 47 et 55 pouces au prix respectif de 1800 et 2500 euros, ils disposent de la technologie « Cinéma 3D » à lunettes passives et d’une dalle Nano Full-LED 400Hz qui permet d’améliorer encore le taux de contraste. L’écran présente une ligne des plus fines et le confort de visualisation en relief est toujours aussi impressionnant. Pour l’anecdote, LG se vante d’avoir reçu la certification « Flicker-Free picture » du très sérieux organisme allemand d’homologation TÜV qui s’inquiète à raison de l’impact des clignotements sur le confort voire la santé des téléspectateurs. On pouvait également admirer le plus grand écran 3D passif au monde, Le 72 pouces LZ9900 particulièrement impressionnant.

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LG : une tablette plasma de 60 pouces

Sur le stand LG, on pouvait faire l’essai d’une tablette un peu originale, pour une fois, puisqu’il s’agissait ni plus ni moins d’un plasma de 60 pouces de diagonale. Le PZ850 de son petit nom Pentouch TV offre la possibilité de dessiner directement sur l’écran à l’aide d’un crayon optique, à la manière du célèbre TO7 en quelque sorte. Le prix annoncé nous semble quelque peu optimiste, à 2000 euros pièce mais si c’est le cas nul doute qu’il fera la joie de nos écoles.

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Google TV : on y croit, on se bat

Sony avait profité du CES 2011 pour annoncer que devant le succès phénoménal de la formule Google TV aux US, la version européenne ne verrait certainement pas le jour… A l’IFA, le constructeur japonais disposait sur son stand d’une version revue et corrigée qui sortira en 2012, promis, juré. Au passage, la Google TV sera devenue une Android TV 3.2 à la sortie, moins sulfureuse que la Google TV originale pour discuter avec ceux qui produisent le contenu. Le prix n’est pas encore connu. La télécommande est quand à elle toujours faite pour les invertébrés, mais on nous assure qu’un nouveau modèles est à l’étude et la version française devrait en disposer. Une application tablette ne devrait donc pas tarder à voir le jour…

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Philips présentait quelques nouveautés sur son stand, dont une version revue et corrigée de son modèle phare au format 21 :9ème. Le Philips Cinema 21:9 Platinum 58PFL9956 est un monstre de 58 pouces de diagonale. La résolution de 2560 x 1080 posera toujours problème dans les remises à l’échelle mais au moins les formats cinéma en 2.35 passent sans bords noirs et c’est toujours aussi agréable. Il n’a pas beaucoup de changement par rapport à la version précédente de 50 pouces si ce n’est le passage à l’Ambilight Spectra 3 et le Multiview qui permet de regarder plusieurs programmes en même temps. L’écran est bien sûr 3D, à lunettes actives et le rétro-éclairage est zoné grâce à la technologie LED-Pro. L’accès à Net-TV est de la partie aussi. Le prix n’est pas encore communiqué.

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Autre nouveauté, l’apparition d’une ligne d’écrans design, intelligemment nommée… Design Line. Il s’agit ici de téléviseurs laqués blanc qui reposent sur le meuble TV à l’aide d’une lame de plexiglas et d’un trépied arrière. Le tout fait furieusement pensé aux anciens moniteurs Apple Cinema display. Ces téléviseurs seront disponibles de 32 à 42 pouces. Le prix n’est pas encore connu.

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Côté 3D, Philips dispose des deux technologies. La série 9706 très haut de gamme à paraître d’ici la fin de l’année disposera du relief à lunettes actives. Pour les joueurs, il sera possible de détourner l’usage des lunettes pour jouer à deux en plein écran, par simple pression sur un bouton. Si la méthode a fait ses preuves, nous lui préférons les lunettes passives, nettement plus confortables, d’autant que le constructeur affiche un partenariat avec Oakley, opticien de renom, pour des lunettes légères et de qualité largement supérieures aux versions à deux euros vendues dans les cinémas. Enfin, Philips a également présenté sa technologie 3D sans lunettes. Ça fonctionne vraiment bien mais on en reste à l’état de prototype chez Philips là où Toshiba annonce un passage en production d’ici la fin de l’année.

Sharp sans fil et en grand

Sharp présentait sur le salon son tout nouveau concept, baptisé « Wireless Lifestyle ». Il s’agit d’une gamme de téléviseur sans fil qui diffuse le contenu de n’importe quelle source connectée à un boîtier déporté. On attend une gamme complète allant jusqu’au 60 pouces. La version 20 pouces sera commercialisée en Europe au printemps 2012. Le prix de vente n’est pas encore fixé. En attendant, le téléviseur offre une ligne plutôt agréable, avec un trépied et une poignée intégrée. Il intègre une petite batterie qui offre tout de même de deux heures d’autonomie. Le boîtier peut quand à lui émettre sur huit appareils différents.

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Autre nouveauté, le constructeur se concentre sur les modèles de très grande taille à petit prix, une façon comme une autre de créer de la valeur. Le constructeur annonce un modèle LED non-3D à 2000 euros en 60 pouces de diagonale. Ce sera le premier représentant de sa nouvelle gamme 635. A noter que la consommation sera des plus réduites, avec une certification européenne A+ qui vaut ce qu’elle vaut.

Loewe : des idées plein la tête

Le constructeur allemand présentait sur son stand trois études de cas particulièrement intéressantes. La première est un écran à volet, permettant d’afficher d’une part l’image et de l’autre des informations sur le contenu en cours, les réseaux sociaux ou encore une page Web. La seconde, plus avant-gardiste est un écran miroir fonctionnant comme un agenda. Une ligne de temps s’y déroule et on peut attacher des notes, des vidéos ou des informations. C’est une version augmentée d’un agenda. La dernière, plus anecdotique, est une version verticale de la dalle 21 :9ème Philips permettant d’afficher diverses informations dans des fenêtres ajustables. Les amateurs de bande dessinée auront reconnu le fameux système « Vertical Eye » du « Bienvenu à Boboland » de Philippe Dupuy et Charles Berbérian…

Côté innovations plus sérieuses, Loewe a abandonné le développement de sa tablette, trop chère, au profit d’une application iPad aux possibilités intéressantes. Il sera ainsi possible de contrôler son télviseur et de visualiser le contenu de la tablette sur l’écran, mais aussi l’inverse. Il ne s’agit en revanche que de définition standard, la plateforme Apple était jugée trop faiblarde pour la HD. L’application coûte cinq euros tout de même et une version Iphone existe aussi, moyennant 4 euros, mais sans la vidéo. Enfin, les téléviseurs de la marque seront désormais évolutifs, avec la possibilité de mettre complètement à jour les micro-logiciels via le réseau, que ce soit pour supporter de nouveaux formats vidéo ou la HBBTV.

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Haier : le plein de nouveauté

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Haier était le constructeur qui présentait le plus de nouveautés sur son stand. On pouvait notamment découvrir la nouvelle gamme A700, connectée au Web et articulée autour d’une dalle 200Hz. Elle sera disponible de 32 à 48 pouces, une diagonale plutôt originale. Côté prix, on sait que le 42 pouces sera vendu à moins de 1000 euros. La gamme M500 est la première incursion du constructeur dans le domaine de la 3D. Le constructeur a opté pour la 3D polarisée passive et le 46 pouces 200Hz devrait se négocier en magasin autour de 1300 euros.

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Nous avons noté également une nouvelle télécommande optionnelle double face, qui sera commercialisée à 150 euros. On y trouve un clavier complet, vraiment pratique pour la Web TV.

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Le département recherche et développement de la marque présentaient quelques prototypes vraiment intéressants comme le téléviseur LET46H350W qui dispose d’un socle de chargement sans fil pour téléphone portable. Cela se fait par induction et en attendant que cette possibilité soit intégrée dans les appareils mobiles, il faut utiliser un adaptateur. Une nouvelle version du téléviseur à alimentation sans fil était présentée aussi mais la marque a fait une croix sur la licence MIT de transport d’alimentation par résonance magnétique au profit d’une induction plus classique, à la portée moindre. Haier annonce une commercialisation pour l’année prochaine.

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Le constructeur voit aussi plus loin dans le futur avec un casque d’analyse des ondes cérébrale. L’idée est de pouvoir à terme contrôler le téléviseur par la pensée. Sur le salon, un mini-jeu consistait à tenter de faire exploser une barrique affichée à l’écran et ce par la pensée. Sans être vraiment convaincante à ce stade, cette démonstration montre au moins que le constructeur a de vraies ambitions en termes d’innovations.

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Le dernier prototype que nous avons découvert est un écran transparent basé sur une technologie organique. On n’en saura pas plus. Mais dans tous les cas, la transparence est bien plus impressionnante que sur les versions LCD que nous avions pu voir lors des éditions précédentes de l’IFA. Une affaire à suivre !Philips-Smart-TV.jpg

A défaut de réelles nouveautés sur le téléviseur, tous les constructeurs misent sur la TV connectée mais on sent bien qu’ils cherchent à se convaincre eux-mêmes et la meilleure illustration en est qu’ils n’arrivent même pas à lui donner un nom. Ainsi Philips renomme sa Net TV en Smart, tout comme Panasonic aussi. De même, les constructeurs modifient sans cesse l’interface pour en proposer des nouvelles soit disant plus ergonomiques. Ainsi Philips clame par exemple que tout est regroupé sur une page avec en haut à gauche l’émission en cours, en haut à droite des suggestions et en bas les applications les plus utilisées. A notre avis, c’est tout sauf ergonomique car il n’y en fait aucune classification. Pour l’heure la seule interface à peu près convaincante est toujours celle de Toshiba nommée Places et qui s’architectures autour des usages. A signaler qu’elle a été développée par une start-up française, comme quoi…

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De plus en plus de constructeurs parlent aussi d’utiliser le téléviseur comme navigateur Internet. Si cela peut avoir un intérêt très ponctuellement, aller sur le Web se fait quand même le plus souvent seul et sur un outil plus approprié comme un ordinateur ou une tablette. Pour piloter le tout, les fabricants abandonnent peu à peu l’idée de télécommandes sophistiquées pour proposer tous des applications iPhone, iPad et Android ce qui semble d’ailleurs faire sens. Ils en profitent aussi pour diffuser sur le téléviseur le contenu de l’appareil mobile ou même s’en servir pour aller envoyer du contenu depuis un autre appareil connecté au réseau. Pourquoi pas, même si c’est un peu gadget. Toujours-est-il que pour la TV connectée, le pilotage tactile est un vrai progrès. Mais tout cela ne masque pas le réel problème qui est le manque de contenu. Certes, les constructeurs annoncent des nombres effarants d’applications sauf que pour l’heure on en a inventé aucune qui fasse réellement sens sur grand écran et à plusieurs. L’application est bien plus pertinente sur un appareil mobile et la plupart en sont d’ailleurs des déclinaisons.

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Ce qui pourrait faire sens, c’est la vidéo à la demande mais les services sont pour l’heure peu convaincants, autant par leur ergonomie que par leur qualité si on excepte Qriocity de Sony. La TV en rattrapage ou catch up TV est également une piste intéressante et il semblerait que les constructeurs aillent vers une application intégrée qui propose toutes les chaînes disponible en rattrapage, une bonne chose car sinon cela ne sert à rien. S’il faut aller dans une application dédiée pour chaque chaîne, c’est trop fastidieux. Le problème c’est que les chaines ne sont pas d’accord set du coup il faut soit se limiter à France Télévision comme Samsung ou se contenter de chaines thématiques comme Panasonic.

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Autre possibilité intéressante, les jeux. Avec les processeurs modernes, les téléviseurs sont assez puissants et on pourra se passer de console pour les jeux grand public. Ainsi Panasonic a signé un accord avec Gameloft et propose un accès à leur plateforme de jeux. Ils seront téléchargés ce qui permettra des graphismes assez sophistiqués et une bonne fluidité. Au final, il faut bien l’avouer que la Smart TV peine à convaincre dans son ensemble même si les fabricants tentent de le masquer par des discours et des annonces. Ainsi Philips annonce que LG a rejoint le consortium Net-TV qui compte aussi Sharp et Loewe. C’est encore la meilleure idée car pour développer des applications qui en vaillent la peine, il faut au moins s’orienter vers une plateforme commune.

Le casque de projection

L’événement côté affichage cette année est sans aucun doute l’apparition de casques vidéo, façon réalité virtuelle du Futuroscope dans les années 90. Certes, chausser ce type de casque vous donne un air qui oscille entre le parfaitement ridicule et le totalement inquiétant. Mais soit. A l’essai, c’est plus que convaincant. Le principe de fonctionnement est le même que sur le Zeiss Cinemizer 3D déjà dans le commerce et que nous avons testées il y a quelque temps déjà. Derrière chaque verre de lunette se cache un micro-écran de 0,7 pouces de diagonale et un système optique donnant l’impression à l’utilisateur qu’il regarde un écran de 66 cm de diagonale à environ 2,5 mètres. La grande nouveauté cette année réside dans le passage à la technologie OLED pour ces micro-afficheurs.

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Sony présentait donc sur son stand le HMZ-T1, un casque relativement lourd, doté de deux écrans OLED affichant une résolution de 1280×720 chacun. Il est bien évidemment compatible 3D. Le port d’un tel casque est d’ailleurs l’une des meilleures méthodes pour profiter du relief dans de bonnes conditions. C’est confortable à souhait et l’image est très stable. Le casque Sony est complété par une paire d’écouteurs massifs sur les branches, censés émuler le 5.1. L’appareil est compatible avec n’importe quelle source HDMI. L’image est vraiment impressionnante et le rendu est vraiment bon. Ce casque à 700 euros n’est toutefois pas exempt de critiques. Il est lourd et peu pratique pour les porteurs de lunette. De plus, son usage est strictement résidentiel à la vue de son encombrement.

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Zeiss présentait également la nouvelle version de son casque Cinemizer 3D, mais faute de stand, il a fallu aller le chercher dans le hall Recherche et développement. La nouvelle version des lunettes Zeiss impressionne. C’est aussi une version OLED 720p 3D mais elle est portable et compatible avec les baladeurs aussi bien qu’avec les consoles de jeu. Nous avons pu l’essayer avec Motorstorm Pacific Rift en 3D sur une PlayStation 3 et c’est vraiment impressionnant. Les écouteurs sont plus discrets et surtout on retrouve la molette pour adapter la dioptrie du bloc optique, histoire de permettre aux myopes de jouer sans leurs lunettes de vue, un détail auquel Sony n’a pas pensé visiblement. Malheureusement, Zeiss est toujours aussi confus quant à la commercialisation de ses lunettes et sur les choix de distribution qu’il compte prendre pour cette nouvelle version. C’est bien dommage quand on sait l’avance que le constructeur a dans ce domaine.

Enfin du relief à sensation !

L’IFA 2011 ne fut pas un grand cru en termes d’innovations. Et ce n’est pas sur un des méga-stands conçus pour en mettre plein la vue que s’exposait le seul appareil réellement impressionnant. D’ailleurs, il ne s’exhibait pas puisque Mitsubishi ne l’a montré qu’à quelques privilégiés. Il s’agit d’un vidéoprojecteur home cinéma 3D qui donne enfin envie d’avoir une installation en relief à la maison. Le 7800 est un modèle DLP Full-HD pas trop encombrant et presque abordable puisqu’annoncé à moins de 3 000 euros. On le sait, cette technologie permet un contraste saisissant, une profondeur de noir abyssale et surtout un rendu très cinéma. Ce que l’on savait moins, c’est que sa réactivité est tout aussi idéale pour la 3D. Et pour ne pas gâcher ce potentiel par des lunettes actives trop lentes, Mitsubishi a développé son propre modèle qui se distingue par un temps de réponse record à 0,3 ms versus généralement dix fois plus. Et le résultat est hallucinant. Mitsubishi nous a projeté les scènes clef d’Avatar et nous n’avions jamais vu une telle profondeur et autant de plans distincts. L’adage plongé au cœur de l’action se vérifie enfin. De plus, il n’y a aucune saccade, aucun flou et aucune image fantôme. C’est la plus belle image 3D jamais vue, tous vidéoprojecteurs et salles de cinéma confondus. La 3D n’a d’intérêt que si le spectacle est maximal et là c’est le cas. Si en parallèle, il y avait enfin des films en relief digne d’intérêt, le passage à la 3D à domicile pourrait faire sens avec ce projecteur Mitsubishi HC-7800. Sortie prévue pour la fin de l’année.

Epson projette sans fil

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Epson annonçait à l’IFA une toute nouvelle gamme de vidéoprojecteurs vraiment innovante. La 3D est bien évidemment à l’honneur avec un modèle tri-LCD 3D haut de gamme nommé EH-TW9000. C’est une bête relativement imposante, avec un système de refroidissement en façade qui permet de le caler dans le fond d’une étagère… Les spécifications sont impressionnantes avec 2400 lumens de luminosité et un contraste dynamique à 200.000 :1. La 3D nous a laissé une impression mitigée car la démonstration lors de la conférence de presse était de bonne qualité alors que sur le stand l’effet 3D était plus que ténu. Mais évidemment le film choisi, Tron, n’a rien à offrir de valable en 3D, c’est un bien piètre choix. L’adressage 480Hz assure une bonne stabilité de l’image et une perte de luminosité acceptable en 3D. En 2D, la qualité d’image fait l’unanimité, le niveau de noir est largement suffisant et le rendu des couleurs semble plus que correct.

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Autre grosse innovation, les projecteurs se déclinent désormais dans une version W, pour Wireless. Un émetteur convertit à la volée le flux vidéo HDMI en Wi-HD, capable de transmettre la HD 1080p en 2D comme en 3D vers le projecteur. La différence de prix au niveau du projecteur atteint 300 euros environ. Autre nouveauté, le MG-850HD intègre deux haut-parleurs 10W et une station d’accueil pour iPhone et iPad. Par contre, la résolution reste limitée au 720p. L’idée est de disposer d’un produit simple, compact et suffisamment lumineux pour fonctionner en plein jour tout en surfant sur la vague des stations d’accueils pour i-produits. A l’essai, c’est plutôt convaincant même si on peut douter de la pertinence de cette solution. Elle impose après tout que l’appareil soit posé sur une table basse en permanence car la station d’accueil est par principe un élément fixe dans lequel on vient brancher un appareil le soir en rentrant chez soi.

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Iomega TV, le lecteur multimédia ultime

Ce lecteur multimédia est l’un des plus ambitieux que nous ayons vu. Associant une passerelle classique à un disque dur réseau, ce produit veut simplifier un domaine jusque là réservé aux plus technophiles. Et le résultat est plus que convainquant, notamment grâce à l’intégration du logiciel Boxee. Développé initialement pour PC et Mac, il offre l’une des meilleures interfaces du marché. En plus d’être capable de lire tous les fichiers stockés sur le disque sur interne (1 ou 2 To selon les versions), la Iomega TV est capable de se connecter à des services de musique illimitée comme Spotify. Si ce n’est pas nouveau sur un ordinateur classique, c’est une première sur un téléviseur pour un accès convivial. L’implémentation est très réussie et surtout parfaitement fluide. Pour ne rien gâcher, le design est soigné avec une box sobre et séduisante.

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La télécommande est plutôt originale avec sur une face un clavier complet et sur l’autre un petit touchpad permettant de contrôler le pointeur. Pour les composants, , il s’agit surtout d’un processeur Intel Atom CE4100 (déjà présent dans certaines box comme la Freebox Révolution) capable de décoder matériellement tout type de vidéos. La Iomega TV s’annonce donc comme le lecteur multimédia ultime, tant du coté logiciel que matériel. Plusieurs fois repoussée, la Iomega TV devrait être disponible très bientôt pour un tarif encore incertain en France pour cause de taxe sur les disques durs. A titre d’information les tarifs européens sont de 249, 299 et 339 euros selon les versions.

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Les Plus

  • L'élégance danoise
  • Qualité de fabrication et de finition
  • Simplicité d'utilisation

Les Moins

  • Prix élevé
  • Pas de commande de volume

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