JVC DLA X30 : home cinéma de pointe pour initiés

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Les vidéoprojecteurs JVC sont souvent considérés comme le saint graal par les amateurs de home cinéma. Il faut bien avouer que les performances des matrices D-ILA en termes de contraste natif et de densité des noirs laissent loin derrière la concurrence. Mais qu’en est-il quand le géant nippon s’attaque à la 3D ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir avec le test de ce JVC DLA X30.

Le JVC DLA X30 prend le contre-pied de la scène de vidéo-projection actuelle. Alors que les appareils sont de plus en plus légers et de moins en moins encombrants, JVC propose ici un modèle de 15 kg particulièrement imposant. Inutile de penser le transporter en week-end, ce monstre est né pour être installé dans une salle de cinéma dédié, en hauteur si possible avec une sacrée potence et un plafond solide.

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Malgré sa présence conséquente, le DLA X30 sait se faire oublier grâce à une livrée blanche laquée, très design (existe aussi en noir mat), une optique centrale visuellement bien intégrée et des courbes à la fois douces et anguleuses. Les matières utilisées sont sans aucun doute de haute qualité, tout comme les composants électroniques sélectionnés. Rien de dépasse, pas de bouton grossier, les connectiques placées à l’arrière seront habillement dissimulés par les intégrateurs et les bricoleurs doués.

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Pour gérer ce beau monde, on découvre aussi une télécommande noire au touché peau de pêche, rétroéclairée, simple à prendre en main, assez longue et permettant surtout de réaliser la mise au point et de jouer sur le zoom et le lens-shift (horizontal +/- 34 %, vertical +/-80 %) car tout est motorisé. Pratique et haut de gamme.

Un point sur la technologie

Comme à l’accoutumé chez JVC, le vidéoprojecteur s’articule autour de trois matrices Full HD D-ILDA épaulées par un nouveau bloc optique visant à améliorer la luminosité quelques fois jugée un peu limite sur les précédents modèles de la marque. La lampe chargée d’illuminer la toile délivre un maximum de 1300 Lumens, ce qui sera grandement suffisant en théorie pour un écran de 2,5 mètres de base, voire plus. L’optique est en plus dotée d’une mémoire de position permettant l’utilisation d’un écran au format 2.35 : 1. Enfin le DLA X30 est compatible 3D (frame pack, côte à côté et haut/bas), il est donc capable de lire les Blu-ray 3D natif mais aussi de convertir les sources 2D en 3D. La synchronisation du signal se fait via un émetteur vendu séparément (79 euros) qui se connecte à l’arrière du vidéoprojecteur et qui envoie les signaux vers l’écran.

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Les lunettes proposées par JVC (à 149 euros) sont à la fois confortables et assez légères. Elles se rechargent en USB. Bien sûr, les ingénieurs n’ont pas oublié d’intégrer une puce de traitement des vidéos HQV pour minimiser le bruit ou encore améliorer le niveau de détails. Un procédé maison CMD (Clear Motion Drive), réglable sur 5 niveaux, fluidifie les vidéos. On sera toutefois surtout attiré par le mode NTSC/24p censé ne pas donner à la vidéo l’effet numérique détesté par les cinéphiles.

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JVC DLA X30 : des réglages très pros

L’installation matérielle effectuée, on accède aux menus de réglages du JVC DLA X30. Rapidement, on remarque les modes de couleurs usine film, cinéma, animation, scène et naturel ainsi qu’un mode dédié à la 3D et 5 mémoires pour les utilisateurs. On pourra bien sûr régler la luminosité, le contraste, la teinte ou la netteté, tout comme accéder à des modes usines du gamma. Plus loin dans les sous-menus, il est possible de jouer sur le niveau de détails, le réducteur de bruit vidéo, et sur le moteur d’interpolation et/ou d’insertion de trames d’image appelé ici Clear Motion Drive. Pour parfaitement ajuster l’ouverture de l’iris, on pourra influer sur 15 niveaux de réglages à moins de laisser le système gérer automatiquement. Pour encore améliorer le niveau de noir du DLA X30, JVC propose d’ajuster le vidéoprojecteur au gain de l’écran, un must. Enfin toujours dans un esprit de perfection, il sera possible d’aligner les panneaux D-ILA, sur un espace d’un pixel. Si nécessaire, on ira aussi régler manuellement la température des couleurs RVB, l’offset RVB et le gamma.

JVC_DLA_X30_6.jpgNous n’irons pas par quatre chemins, ce JVC DLA X30 possède toutes les qualités nécessaires pour délivrer une image 2D Full-HD d’une incroyable qualité, probablement la meilleure dans sa catégorie de prix. Cependant, après quelques discussions et vérifications, nous sommes d’accord pour dire que le DLA X30 n’est jamais vraiment livré avec la même calibration d’usine ce qui demandera à tous les futurs acheteurs de procéder à des réglages minutieux. Pour cela, il faudra vous équiper d’une sonde de calibration, des logiciels adéquats et de solides connaissances dans le domaine, sans compter le temps nécessaire pour réaliser l’opération. La meilleure solution réside sans doute à faire appel à un professionnel qui se fera une joie de tout régler aux petits oignons et ce en fonction de votre installation. Cela paraît quelque peu étrange de proposer un vidéoprojecteur pour lequel il faut en passer par une longue phase de réglages afin d’obtenir le meilleur. Pourtant les habituels acheteurs de modèles JVC sont dans l’immense majorité des passionnées de cinéma et pour certains d’entre eux, cela passe par une installation faite par un professionnel. C’est donc un choix stratégique défendable mais pas du goût de tout le monde.

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En deux dimensions

Cette mise au point étant faite, les résultats du JVC DLA X30 sont vraiment de très haut niveau. Les matrices SXRD chères au constructeur réalisent un travail admirable en termes de piqué, de définition, de contraste et de densité des noirs. Les scènes sombres recèlent de détails parfois invisibles sur des modèles concurrents. L’image a un caractère très cinéma, elle n’est jamais fatigante, souvent enivrante, surtout si l’on peut projeter sur une très grande toile. En effet, les efforts réalisés par JVC pour propose un projecteur lumineux et les possibilités de régler finement cette caractéristique à travers l’ouverture de l’iris, permettent d’obtenir une image toujours dynamique même sur un écran de 3 mètres de base. Bien sûr, nous sommes alors dans des conditions optimales d’une salle de cinéma à domicile.

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On aura aussi remarqué, comme d’ailleurs sur plusieurs précédents modèles chez JVC, que le DLA X30 aime être bien accompagné. Préférez donc un lecteur Blu-ray haut de gamme ou tout du moins un ampli audio vidéo équipé de puce de traitement de l’image pour tirer le meilleur de vos Blu-ray. En effet, le revers de la médaille de ce genre de vidéoprojecteur tient dans le fait qu’il supporte assez mal les sources douteuses. Pas de problème la plupart du temps avec nos Blu-ray de test mais nous avons remarqué que le bruit de certaines scènes pouvait être accentué par le rehausseur de détails du JVC, mais tout à fait maîtrisé par un traitement externe.

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Le procédé de fluidification des vidéos Clear Motion Drive est activable sur plusieurs niveaux mais n’arrive jamais à un rendu parfait. Là encore, les amateurs de cinéma n’adhèrent pas à ce genre de subterfuge, mais les autres et tous ceux qui souhaitent par exemple jouer aux jeux vidéo ne seront pas totalement convaincus. Le mode NTSC/24 P est le plus performant pour les Blu-ray mais subit d’anecdotiques ratés.

En 3D

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Comme le DLA X30 est compatible 3D, nous avons reçu notre modèle de test avec deux paires de lunettes et un émetteur IR. Les lunettes sont légères et assez confortables. Pas de problème sur ces deux points. Globalement, les prestations 3D du JVC sont tout à fait remarquables. On remarque une justesse colorimétrique satisfaisante, une luminosité en baisse mais tout à fait raisonnablement et un excellent effet de profondeur et de jaillissement. Le ghosting est presque invisible même s’il reste encore présent. Cela dépendra grandement des programmes visionnés. Avec des films en Blu-ray 3D comme Avatar, le côté soft de la 3D passe très bien car tout est axé sur la profondeur. Dès lors, les qualités intrinsèques du vidéoprojecteur sont mises en avant, l’image est détaillée, dynamique, précise et lumineuse. Par contre pour les films qui donnent plus dans le jaillissement d’objets en premier plan, cela devient plus difficile d’échapper au ghosting. On réussit à le réduire en jouant sur les nombreux réglages disponibles mais pas à l’estomper totalement. Seul réel bémol, l’impossibilité d’activer le CMD en 3D. Dernière chose, la fonction d’upscaling est étonnement performante, avec un ghosting discret et une profondeur réelle quand on pousse le réglage à son maximum.

JVC DLA X30 : le must pour ceux qui osent

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Il est difficile de conseiller le JVC DLA X30 à des débutants dans le domaine du home cinéma. Ses performances sont bien au-delà des 2990 euros demandés mais il demande aussi un certain doigté pour donner le meilleur de lui-même en 2D comme en 3D. Si vous souhaitez par contre remplacer un modèle vieillissant, ou que vous pensez réaliser une salle digne de ce nom, dans ce cas, foncez !!!

Caractéristiques :
– Technologie : DILA
– Luminosité : 1 300 Lumens
– Contraste : 50 000 : 1
– Résolution : 1920 x 1080
– Connectiques : HDMI (x2), YUV, RS232, Trigger, RJ45
– Poids : 14,9 Kg
– Dimensions : 455 x 472 x 179 mm
– Bruit : 20 dB
– Distance minimale pour 2,5 mètres de base : 3,4 mètres

Prix conseillé : 2990 euros

Retrouvez tous les tests de vidéoprojecteurs dans nos pages.

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8/10

Les Plus

  • Contraste natif excellent
  • Des noirs abyssaux
  • Le rapport performances/prix

Les Moins

  • Calibration nécessaire
  • Proposé sans lunettes et sans récepteur IR 3D
  • Fluidité limite en 3D

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