Après le premier smartphone double cœur, LG lance le premier téléphone 3D sans lunettes. Reste à voir si la 3D apporte vraiment quelque chose à l’utilisateur. Pour le reste, il s’agit d’un modèle haut de gamme plutôt bien équipé.
La Nintendo 3DS l’a prouvé, la 3D sans lunettes fonctionne et même très bien. Ca n’était donc qu’une question de temps avant qu’un fabriquant se décide à intégrer un tel écran dans un smartphone. A ce petit jeu, LG a été le plus rapide à dégainer avec son Optimus 3D.
Extérieurement, l’Optimus 3D reprend les codes installés par l’Optimus 2X et l’Optimus Pad. Les lignes sont sobres et le dos de l’appareil est habillé par du plastique brun doux au toucher. Une barre métallique est également présente et entoure les deux capteurs photo. La finition est très bonne, aucun jeu n’est présent et l’ensemble est solide malgré l’utilisation quasi exclusive de plastique. La prise en main est agréable, les quelques touches tombant bien sous les doigts.
Petit détail, les touches tactiles Android ne sont pas situées tout en bas de l’appareil. On peut ainsi le tenir en mode paysage sans risquer d’appuyer dessus. A l’exception de la sortie casque, la connectique est constituée d’un port micro-USB et d’une sortie micro-HDMI, le tout dissimulé derrière deux caches, ce qui évitera que des saletés viennent s’introduire dans des connecteurs de plus en plus fragiles. L’ajout d’un écran 3D auto-stéréoscopique n’est pas sans conséquences sur l‘encombrement. En, effet l’Optimus 3D est épais (11,9 mm) et lourd (198 g) toute proportions gardées bien sûr. Ajoutez à cela son grand écran et vous obtenez un smartphone difficile à transporter, en particulier dans une poche de pantalon.
Du costaud
A l’intérieur, LG quitte Nvidia et son Tegra 2 pour Texas Instruments. On trouve donc un SoC OMAP4430 équipé de deux cœurs et cadencé à 1 GHz. La partie graphique est assurée par un PowerVR SGX540. Le processeur est assisté par 512 Mo de RAM et 8 Go d’espace de stockage interne. Il est naturellement possible d’augmenter cette capacité via le lecteur de carte micro-SD interne. Ce dernier est d’ailleurs bien pensé puisqu’il est possible de changer la carte mémoire sans devoir ôter la batterie.
Un rendu bluffant
Malgré une taille nettement supérieure (4,3 pouces) à celui de la console de Nintendo, l’écran fonctionne sur le même principe d’auto-stéréoscopie. On retrouve donc les mêmes qualités mais aussi les mêmes défauts. La gestion de la profondeur et du jaillissement est plutôt bonne, avec des effets très satisfaisants pour peu que le contenu soit adapté. Bien entendu les angles de vision permettant de profiter du relief sont réduits. Il est indispensable de se tenir bien en face de l’écran et de ne pas bouger tête et bras. Cela peut devenir rapidement ennuyeux, en particulier si on joue ou si on regarde une vidéo durant une période prolongée. Haute résolution oblige, la qualité d’image est meilleure que sur la 3DS mais reste un peu moins bonne que celle du caméscope Sony HDR-TD10 que nous avons testé il y a quelques semaines.
En 2D, le constat est un peu moins bon. En effet, les pixels sont relativement visibles ce qui pourra gêner certains. Ceci mis à part, on est en présence d’un bon écran LCD capable de rester relativement lisible en plein soleil. 
D’un point de vue logiciel, on est en présence d’un Android en version 2.2.2 ce qui est plutôt surprenant vu que l’immense majorité des modèles récents embarquent la version 2.3. Ceci dit, une mise à jour devrait être disponible cet été. On retrouve la surcouche logicielle maison (qui bizarrement ne porte aucun nom) et qui est plutôt discrète mais comporte plusieurs améliorations utiles. Le lecteur audio a été revu, il est beaucoup moins spartiate que celui d’origine grâce à des ajouts du type coverflow. Autre changement intéressant, l’organisation des applications. Il est désormais possible de créer des dossiers pour classer ses programmes. Plutôt utile au vu du nombre grandissant d’applications qui nichent désormais dans un smartphone. Si elle ne révolutionne donc pas la manière d’utiliser son portable, cette surcouche est tout à fait correcte.
Et en 3D, on fait quoi ?
Proposer un écran 3D n’est pas suffisant, il faut également fournir du contenu pour justifier sa présence. Le contrat est à moitié rempli avec cet Optimus 3D. LG fournit une application nommée Espace 3D qui rassemble tout les contenus disponibles. On trouve donc des jeux, un raccourci vers le lecteur vidéo et la galerie photo ainsi qu’un raccourci vers une chaine Youtube avec du contenu 3D. Malheureusement, cette dernière ne fournit que peu de contenu intéressant, on tombe la plupart du temps sur des démos technologiques ou des bandes annonces de films. A signaler que l’Optimus 3D reconnait tous les formats side by side. Les jeux fournis (Nova 2 et Asphalt 6) sont adaptés à la 3D mais sont là aussi moyennement convaincants, la faute à un gameplay pas pensé pour tirer partie des possibilités de la 3D. Pour le relief en grand, l’Optimus 3D est compatible avec les téléviseurs idoines en mode side by side.
Pour alimenter son téléphone en contenus, le plus facile sera donc de le produire soi même avec les deux capteurs photos intégrés. Il est donc possible de réaliser des photos et vidéos en relief au prix d’une baisse de qualité : 3 Mpixels pour la photo et 720p pour la vidéo. Les effets de relief ressortent bien mais il faudra repenser sa façon de faire ses prises de vue. En 2D, le résultat est plus propre et en basse lumière, c’est très satisfaisants. Seul défaut notable, de petits artefacts apparaissent parfois mais ils sont très discrets.
Au final…
Sans son écran 3D, ce modèle aurait été un bon smartphone mais pas très original. L’ajout du relief ne peut donc le rendre que plus intéressant d’autant que les effets sont réussis pour peu que le contenu soit adapté. Et c’est là que le bât blesse. En dehors de quelques vidéos démo et d’une poignée de jeux, c’est le néant. On peut être d’autant plus inquiet quand on voit la situation qui règne en Blu-ray 3D. C’est donc à l’utilisateur de faire sa propre production et ce sera sans doute amusant les premières fois mais après… La 3D reste donc pour le moment assez gadget mais LG prouve que le concept fonctionne, qui plus est à un tarif relativement raisonnable au vu de l’équipement. Reste donc à voir si la technologie prendra et s’il y aura plus de contenu mobile que résidentiel pour les TV. En attendant l’Optimus 3D est une belle démonstration technologique doublée d’un bon smartphone.
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge
– Processeur : Texas Instruments OMAP4430 1 GHz
– Système d’exploitation : Android 2.2
– Dimensions/poids : 128.8 x 68 x 11.9 mm/168 grammes
– Ecran : 480 x 800 pixels, 4,3 pouces 3D
– Capteur : 8 Mpixels et 3D
– Baladeur : MP3/AAC+/WAV/WMA player MP4/DivX/XviD/H.264/H.263/WMV
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 3.0 A2DP, WiFi n, micro USB 2.0, micro SD
– Mémoire : 8 Go
– Autonomie moyenne : 41 h
Prix : 600 euros