Nikon P310 : un CoolPix vraiment cool

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Le Nikon P310 est le plus petit représentant de la nouvelle gamme de compact expert du constructeur japonais. On retrouve sans grande surprise les codes de son prédécesseur, le P300. Mais c’est ici un capteur 16 MPixels rétroéclairé qui officie derrière un objectif des plus lumineux. Et l’essayer, c’est l’adopter.

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Le compact Nikon P310 est le second modèle compact expert de la marque. Nous avions déjà testé avec beaucoup de plaisir le P7100. Voici son petit frère. On est loin des codes des petits appareils bijoux, avec une conception sobre, pour un APN résolument taillé pour la performance. L’appareil est sorti en même temps que le bridge Nikon P510 mais le lien de parenté avec le P7100, notamment dans l’usage que l’on peut en faire, est plus évident, à ceci près que le P310 ne stocke toujours pas d’image en raw.

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Un capteur classique

Le capteur est un CMOS rétroéclairé affichant une résolution de 16,1 MPixels. Il est un tout petit peu plus grand que ce que l’on trouve chez Canon. Comptez une dizaine de pourcent, pas plus. Est-ce suffisant pour assurer un gain substantiel de performance ? Pas vraiment. Cela étant, le capteur délivre des images de grande qualité, avec notamment une bonne saturation dans des tons primaires, y compris en basse lumière, une saturation qui ne se dément pas même à fort ISO. D’ailleurs, le capteur monte relativement bien en sensibilité comme on le verra plus loin.

Nikon P310 : Un boîtier simple et complet

Le look ne paye pas de mine. On est loin des codes acidulés d’autres marques. Mais le format compact et la finition noir mat granitée ne laissent pas indifférent. A l’arrêt, l’appareil se glisse dans une poche très facilement. La finition laisse une impression de durabilité, peut-être trompeuse. C’est encore trop tôt pour le dire.

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Dans le coin, on trouve un petit flash escamotable, une conception curieuse car l’élévation n’est pas terrible. De fait, quand on l’utilise le résultat est plutôt cru à courte distance.

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Nikon P310 : une ergonomie parfois étrange

Expert ou pas, le Nikon P310 est le compact le plus ergonomique que nous ayons eu. Il permet notamment de shooter en manuel, grâce à une seconde molette située sur le dessus de l’écran. La molette à l’arrière assure le contrôle de l’ouverture, celle du dessus commande la vitesse. On regrette par contre que cette seconde molette ne soit pas plus souvent mise à contribution. En effet, dans les autres prises de vues, elle ne sert à rien. Idem dans la visionneuse. Pour autant, Nikon a en parti écouté les griefs des utilisateurs du P300. Ainsi un bouton fn trouve sa place en façade. Il donne accès rapidement à différents réglages de prise de vue, selon un choix prédéfini par l’utilisateur. C’est bien pratique pour changer rapidement un paramètre selon le contexte.

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Le système de menu est relativement classique pour du Nikon. Il est tout de même d’une austérité à faire peur.

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Le choix du mode de prise de vue (automatique, priorité ouverture, vitesse, manuel, etc.) se fait grâce à une roue codeuse. L’avantage de disposer d’un tel barillet de commande est aussi de ne pas passer trop de temps dans les sous-menus, contrairement à la pratique consacrée sur d’autres appareils plus grand public. A noter que la sensibilité ISO peut être automatique avec une limitation de plage : 100-400 ou 100-800. C’est bien utile quand on ne veut pas se retrouver avec des photos en basse luminosité trop pourries. Bref, si les évolutions ergonomiques du Nikon P310 ne sont pas suffisantes pour révolutionner le P300, elles vont dans le bon sens malgré tout.Le Nikon P310 dispose d’une optique relativement compacte, mais dont l’ouverture atteint f/1,8. C’est important quand on prend beaucoup de photos en basse luminosité. Les plus anciens d’entre nous appellent cela des optiques « rapides » car elles permettent effectivement d’augmenter la vitesse de l’obturateur… ou de baisser la sensibilité. Le choix de l’un ou de l’autre dépend essentiellement de vos envies, mais au moins, avec le P310, vous avez le choix. Voici par exemple un cliché pris à 400 ISO à pleine ouverture, dans la nuit londonienne.

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Sans être parfait, c’est un rendu relativement propre, avec une belle lumière et des zones d’ombre qui restent relativement détaillées même si ça moutonne un peu. Le texte reste lisible, même s’il a été attaqué à l’évidence par le traitement anti-bruit de l’appareil.

On peut aussi choisir de réduire la sensibilité. La prise de vue est moins rapide, ce qui provoque des effets de filé assez sympa.

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Là encore, tout n’est pas parfait, mais la façade conserve une belle lumière, la saturation est d’un bon niveau. Et si ça moutonne ici aussi, le niveau de détail de la façade reste vraiment impressionnant. Revers de la médaille, le zoom est d’une amplitude relativement modeste, surtout par rapport à d’autres modèles comme l’Olympus SP-620UZ.

Une prise de vue minimaliste

L’appareil est agréable à utiliser. Lorsque l’on shoote, l’écran n’est pas encombré d’une multitude d’indications inutiles. On retrouve l’essentiel : les valeurs d’ouverture et de vitesses le cas échéants, ainsi que le mode d’enregistrement de film sélectionné.

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L’écran 921.000 points offre un piqué excellent lors des prises de vue et les images affichées semblent plutôt fidèle au résultat final. Ce n’est toutefois pas un Amoled. Contrairement au Nikon 1 J1, Nikon a pris soin de bien différencier le déclencheur du bouton d’enregistrement des films, qui se trouve ici à côté de l’écran. Impossible de se tromper, même dans le noir. L’autofocus n’est pas le plus rapide que nous ayons vu ici. Il est dans la bonne moyenne, tout au plus.

Nikon prétend offrir un système de réduction des mouvements. Mais très franchement, il n’est pas aussi efficace que chez Olympus. En faible lumière, on préfèrera monter un peu la sensibilité.

Nikon P310: une sensibilité correcte

Le passage du P310 au CMOS par rapport à la génération P300 a eu du bon. Nous avons pu monter l’appareil à un niveau de sensibilité très correct avant de voir le bruit vidéo augmenter au-delà du raisonnable. Au passage, en attendant l’arrivée de notre plaquette X-rite officielle calibré (anciennement MacBeth), ne tenez pas compte du rendu colorimétrique du cartouche de vérification colorimétrique. Pour réaliser cette mini-scène de test, j’ai pioché dans un coffre à jouet des plus geeks.

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A 100 ISO, évidemment c’est parfait. On note une bonne saturation des teintes primaires, ainsi qu’un bon rendu des textures. Les peluches sont bien granuleuses, le nez de Yoshi en est un bel exemple. Le fond est légèrement granité, c’est normal, c’est le cas dans la vraie vie aussi. Ça permettra de voir à partir de quand le filtre antibruit lisse des textures qui sont effectivement présentes dans la scène originale.

A 400 ISO, c’est toujours bon. Le fond reste bien texturé, les peluches aussi, la saturation reste bonne. Et il y a peu de bruit sur les zones sombres vraiment uniforme, comme le capot noir laqué de notre Fujitsu Q2010, une pièce de collection soit dit en passant. ;-)

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A 800 ISO… et bien c’est encore très correct ! En effet, les textures sont préservées, même si les contours des objets commencent à battre de l’aile. C’est le cas par exemple autour de notre plombier favori, dont les traits semblent de plus en plus approximatifs. De même, on constate que notre petit Dupont & Dupont commence à s’effacer.

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Au-delà par contre, il n’y a pas de miracle. A 1600 ISO, les textures commencent à solariser. Le grain est trop appuyé et les zones sombres censées être uniformes commencent à fourmiller dangereusement. On notera que les tons clairs semblent préservés.

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Juste à titre d’information, voici ce que l’on obtient en Hi-ISO, un équivalent 6400 ISO.

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Dans ces conditions, le grain est omniprésent. Ça suffira toutefois pour un fond d’écran Windows. Mais si vous comptez imprimer, mieux vaut passer votre chemin.

Nikon P310 : un bon petit appareil

Côté vidéo, l’appareil annonce un enregistrement en Full-HD, à 30 images par secondes. Mais franchement, ce n’est pas réaliste. Atteindre un degré de stabilité suffisant pour justifier d’une telle résolution en tenant un petit appareil photo à bout de bras tient plus du fantasme que de la vidéo. Le 720p est amplement suffisant sur ce petit appareil. Cela étant, l’appareil s’en sort honorablement, sans plus. La prise de son est correcte, même si la spatialisation s’avère confuse.

A Ere-numérique, on aime bien les petits appareils experts… à partir du moment où ils sont suffisamment performants et de ce point de vue, le Nikon P310 ne démérite pas. Dans un format compact, il intègre une optique très lumineuse et un capteur digne de ce nom pour un compact, capable de monter en sensibilité. C’est un appareil que nous vous recommandons chaudement.

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L’écart avec les appareils concurrents comme le Canon Ixus 520 dont nous vous reparlerons très prochainement est assez ténu, mais chez Nikon, la qualité de l’optique fait la différence, avec des possibilités de prise de vue en basse lumière étonnantes pour un compact. Et pour 300 euros, vous avez plus qu’un point & shoot dans la poche !

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9/10

Les Plus

  • Optique lumineuse
  • Ecran de visée bien défini
  • Qualité d’image

Les Moins

  • Bizarreries ergonomiques
  • Toujours pas de stockage en raw

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