Panasonic TX-P50ST50 : le plasma nouveau est arrivé

0

Le Panasonic TX-P50ST50 est le premier représentant de la nouvelle gamme d’écran plasma du légendaire constructeur japonais. Après une série 30 vraiment exceptionnelle, on se demande bien ce que le constructeur a pu améliorer. Le ST50 répond à certaines de ces questions.

Panasonic_TX-P50ST50E_1.jpg

Le Panasonic TX-P50ST50 est un écran plasma 50 pouces très bon marché. La gamme ST50 remplace la ST30 dont nous testions il y a peu le 42 pouces, le Panasonic TX-PF42ST30. Sur le papier, il y a du changement, avec notamment un adressage poussé à 2000Hz (donc 2kHz, mais 2000Hz, ça fait plus de Hertz d’un point de vue marketing j’imagine). Nous sommes plutôt perplexe quant à cette nouveauté tant le 600Hz était déjà efficace. Mais nous verrons à l’essai. Côté design, il y a du changement là aussi… et c’est tout aussi discutable.

tablo1.jpg

Design et finition

La coque a été revue et corrigée par rapport à la génération précédente. Etrangement, on retrouve certains codes de chez Samsung, avec notamment un cadre en plexiglass proche de celui d’un Samsung UE46D7000. Pour être tout à fait franc, on n’aime pas. Le cadre en plexi vient ici s’ajouter à des bords de dalle relativement larges et l’impression est plus artificielle qu’autre chose. En revanche, le large pied rotatif à la finition métallisée est de toute beauté. La télécommande reste assez massive mais elle est pratique, un classique chez Panasonic, et c’est tant mieux comme ça.

Ergonomie

Là, Panasonic a dérapé. Le menu de réglage de l’appareil est des plus obscurs. Certes, il y a peu d’options et finalement, chacun peut y retrouver ses petits. Mais certaines options n’ont absolument aucun sens sans aller jeter un coup d’œil dans le manuel. Citons par exemple, l’option « Avancée » que l’on trouve dans le menu de configuration. Elle prend deux valeurs : activé ou désactivé. Activer quoi ? Mystère… En fait, il donne accès au menu d’image avancé sous l’onglet image… allez comprendre pourquoi une telle option existe.

Il existe plusieurs options dans le genre dont on se demande vraiment pourquoi elles sont là. Citons par exemple l’option « Panneau latéral » et là, le manuel n’est pas beaucoup plus loquace :

« Règle la luminosité du panneau latéral, le niveau recommandé est « Haut » pour éviter la rémanence. »

L’appareil n’est donc pas plug and play et il faudra prendre soin de lire le manuel, pour une fois. On regrette aussi un menu de configuration tout droit sorti du minitel. C’est assez surprenant, mais oui, vous êtes bien en 2012 :

ST50_MAJ.jpg

Au passage, il est important de noter qu’au lancement, l’appareil vous demande d’assurer la mise à jour du firmware. Si vous ne voulez pas la faire, la TV refusera d’accéder aux services internet.

ST50_update.jpg

Sur notre connexion faiblarde, il faut environ 15 min pendant lesquels on ne peut rien faire… on se croirait sur PS3 ! Ce n’est pas forcément négatif car ça veut dire aussi que Panasonic tient son matériel à jour. Du reste, tout est automatique. Terminé les manipulations hasardeuses de clé USB. L’appareil se met à jour en ligne via la prise Ethernet ou le Wi-Fi. C’est très simple.

Une fois la mise à jour effectuée, l’appareil offre un tout autre visage. On sort du menu de maintenance façon minitel pour plonger dans une interface claire et bien définie, sous la forme d’imagettes rangées en couches successives. La navigation se fait à l’aide d’une télécommande classique.

ST50_2.jpg

Après le test d’une Samsung UE55ES8000, il faut bien avouer que l’on trouve la navigation au pavé directionnel un peu surannée. Ce n’est pas tant le contrôle gestuel qui manque ici qu’une télécommande tactile plus adaptée. D’ailleurs, Panasonic devrait sortir une mini télécommande sensitive sous peu. Elle fait partie des plans de la marque en tout cas. L’offre est très complète, avec des applis de catch-up TV à la pelle, des petits jeux, de la vidéo à la demande, et de la webradio, etc. Si cela ne vous suffit pas, vous pouvez toujours vous pencher sur le contenu du VieraMarket

vieramarket_2.jpg

Et là, oh surprise, on retrouve d’autres applis de VOD, de la musique en ligne, etc. Cela étant, il faut bien avouer que le prix des applications comme Asphalt 5 de Gameloft laisse perplexe. Il vous en coûtera plus de 5, 7 euros… et quand on sait à quel point le contrôleur n’est pas adapté à l’arcade, on ne peut s’empêcher de penser que c’est de l’argent jeté par les fenêtres. La plupart des jeux vraiment utilisables à la télécommande restent des jeux de réflexion comme le Mah-jong ou les échecs. D’ailleurs, l’application est installée par défaut.

chess.jpg

Cela étant, il semble possible d’utiliser une application Android « Viera Remote », qui fera office de manette de jeu. En outre, le manuel nous renseigne également sur la possibilité de supporter des manettes de jeu USB tiers ! Ce serait en effet une situation idéale pour le jeu. Pour l’instant, la liste du matériel supporté n’est pas à jour, y compris sur le site japonais. A suivre !

Equipement

L’équipement est très complet. On trouve trois prises HDMI, une batterie de connecteurs standards analogiques, l’USB pour la lecture du fichier multimédia, le time-shift et l’enregistrement. Pour le réseau, il existe une prise Ethernet mais le Wifi est également de la partie. L’appareil intègre un navigateur web, compatible HTML5. Mais là encore, la télécommande n’est pas vraiment adaptée.

Consommation

La consommation du Panasonic TX-P50ST50 est assez élevée. Selon la fiche énergétique de l’appareil, il faut compter 180W en moyenne… à comparer aux 130W d’un Samsung UE55ES8000. Dans la pratique, nous sommes plutôt autour de 220W en moyenne. C’est un pas dans le bon sens, puisque dans sa version 42 pouces, le Panasonic TX-PF42ST30 consommait tout de même 250W. Mais le LED reste hélas loin devant. En soi, ce n’est pas gênant, il suffit de bien savoir ce que l’on fait et de modérer le temps que l’on passe devant la télé, ce qui correspond parfaitement à une utilisation dans le cadre du home-cinéma en fin de compte.

tablo2.jpgLe Panasonic TX-P50ST50 est assez correctement réglé par défaut. On dit « assez » car très honnêtement, on a vu mieux chez Panasonic. La température des couleurs est un peu trop froide, même en mode cinéma, avec 7000K à la mesure. L’écran n’est d’ailleurs pas certifié THX. Ce n’est pas tant que l’on soit fan de leurs méthodes de calibration. Mais on a un peu l’impression que cet écran est légèrement décalé pour justifier en quelque sort l’existence d’autres modèles THX. Après tout, par le passé, Panasonic a démontré qu’il pouvait régler ses plasmas sans THX. En attendant, sur cet écran, il faut faire sans.

delta_TXP50ST50.jpg

Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE TX-PF42ST30 faisait mieux.

tablo3.jpg

Côté contraste, c’est une fois de plus excellent. La dalle de génération G15 profite d’un filtre Infinite Black Pro. C’est une évolution par rapport à la génération précédente sans être une révolution pour autant sur le papier. En effet, la spécification est à 5.500.000 :1 contre 5.000.000 :1 pour la version High Contrast Filter Pro qui équipait les TX-P42VT30E. Cela étant, c’est très bon à la mesure. L’écran reste relativement sombre, mais le niveau de noir est impressionnant. On attend de voir ce que donnera le cran au-dessus, l’infinite black ultra, qui équipera le TX-P50VT50. A noter également que le traitement antireflet a l’air de fonctionner nettement mieux que sur les récents LCD/LED, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.

black.jpg

En fait, dans le noir, la profondeur de noir descend vraiment à zéro, ce qui donne effectivement un contraste infini. Pourquoi n’est-ce pas le cas sur notre mesure ? Simplement parce qu’un peu de lumière ambiante diffuse dans le verre.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran témoigne d’une limitation curieuse dans le rouge. A l’écran, les rouges semblent effectivement un peu moins saturés.

gammut_ST50_final.jpg

Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

unif_ST50.jpg

Le Panasonic TX-P50ST50 offre une uniformité excellente, comme tout plasma qui se respecte.Le Panasonic TX-P50ST50 nous a plu. Mais pourtant, il semble bien que la technologie ait atteint son point culminant, de sorte que l’on a du mal à trouver une amélioration franche et notable par rapport à la version précédente, qui était déjà excellente. Est-ce un mal ? Pas vraiment. Ça veut juste dire que la technologie plasma a atteint un degré de maturité qui confine à l’excellence. Malgré tout, certains détails nous chiffonnent.

Qualité vidéo

N’y allons pas par quatre chemins, la qualité d’image en 2D est excellente. L’appareil offre des couleurs très correctes, surtout en mode cinéma. A ce propos, Panasonic offre deux modes cinémas, relativement sombres d’ailleurs. Le Cinéma simple permet de corriger pas mal de défaut de colorimétrie du mode normal. Le mode « Vrai Cinéma » n’a pas d’impact sur la colorimétrie apparente, mais il change les réglages de netteté et surtout l’utilisation des algorithmes de compensation de mouvement, qui sont pour le coup aux abonnés absents. C’est une question de goût. Les puristes privilégieront sans doute le mode Vrai Cinéma, un peu saccadé mais le plus proche possible du format d’origine. Le mode Cinéma permet de jouer avec le Smooth 24p et de lisser les films… au prix d’une dose non négligeable d’artefact derrière les objets en déplacement. En ce qui nous concerne, nous avons préféré le mode Vrai Cinéma, aussi parce que la netteté apparente est meilleure. Attention, n’entendez pas par-là que ce Panasonic offre un rendu clinique façon LCD. C’est très cinéma, mais la précision des textures nous semble légèrement supérieure à la version précédente. Du reste, même en mode cinéma, les tons chair restent légèrement trop froids à notre goût. Il faudra pour bien faire en passer par une étape de calibration. Enfin, sachez que l’écran conserve une excellente dynamique dans les ombres. Le balayage à 2kHz assure une stabilité parfaite de l’image et les zones sombres sont bien texturées.

Définition

En HD, c’est fantastique. Nous avons repris, encore et toujours, notre fidèle Blu-ray de Training Day et la sensation HD est hallucinante. Le grain de peau est d’une finesse à pleurer, au point que l’on se demande si les maquilleurs n’auraient pas dû forcer un peu plus le trait. Quant aux scènes d’extérieurs, elles sont de toute beauté, avec un contraste vraiment excellent. En définition standard, le plasma Panasonic est en léger progrès. C’est toujours aussi flou, surtout sur un 50 pouces. Mais il semble qu’il y ait moins de fourmillements. Cela étant, mieux vaut malgré tout privilégier les sources de bonne qualité.

3D

Panasonic, qui représente ce qui se fait de mieux à ce jour en matière d’affichage 3D, peut-il encore se surpasser ? Et bien pas vraiment. L’image est absolument fantastique. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il n’y a aucune trace de ghosting, les couleurs sont presque parfaites, le découpage des plans laisse rêveur. Bref, c’est de la grande 3D… mais il faut toujours la déguster dans le noir. Le constructeur a fait un effort pourtant, avec une dalle un poil plus lumineuse que celle des Panasonic TX-P42ST30, mais ça reste insuffisant pour une bonne 3D en plein jour. Ça fonctionne, évidemment, mais on perd tellement de nuances dans les ombres que c’est dommage. Panasonic a revu semble-t-il son algorithme de conversion 2D-3D. C’est un peu plus convaincant, sans pour autant atteindre le niveau d’un Samsung UE55ES8000. Les lunettes ne sont pas fournies. Elles vous coûteront 60 euros la paire. Elles ont été revues. Elles sont plus légères et le gros de l’électronique se trouve entre les verres. Elles sont rechargeables… et relativement confortables.

Jeu vidéo

Le téléviseur offre des performances d’un bon niveau, y compris en 3D. Le mode « standard » offre un rendu plutôt flatteur. Inutile d’aller chercher la caricature dans le mode dynamique.

Mode PC

En HDMI, ça passe. Il faut aller chercher dans les réglages avancés et désactiver l’overscan. On atteint la résolution native de la dalle… mais bon, c’est moche, le texte est baveux. Vous pourrez toutefois vous en servir pour jouer, ou pour regarder un film sans trop de souci.

Qualité sonore

La section audio est une bonne surprise. L’appareil intègre deux haut-parleurs pour la stéréo et un petit boomer 80mm. Par défaut, le son ne suscite pas vraiment de vocation de mélomane. Mais en mode musique, avec une activation du V-audio Surround comme il se doit, l’appareil arrive à reproduire une bonne spatialisation, avec ce qu’il faut de basse. Nous avons toutefois trouvés les médium supérieurs un peu trop présents.

Panasonic TX-P50ST50 : un bon cru

Au final, le Panasonic TX-P50ST50 nous a fait bonne impression. Pour autant, il faut bien avouer que l’écart de performance par rapport à la génération précédente ne justifie pas à lui seul un renouvellement. On retrouve ici les qualités inhérentes du plasma, tels le contraste, la sensation cinéma, la 3D, simplement portées à un niveau légèrement supérieur. C’est toujours très bon, évidemment. La colorimétrie nous semble un peu moins juste par rapport à l’état de l’art actuel. On aurait préféré une température un poil plus chaude. Il faudra ajuster à la main. La bonne surprise vient du traitement de la dalle. C’est un antireflet d’un bon niveau, dont les fabricants de LCD/LED devraient s’inspirer. Contrairement à ce que l’on trouve d’habitude, la dalle du Panasonic TX-P50ST50 est moins pénalisée par l’effet miroir. Nous attendons de voir ce que le haut de gamme nous réserve chez Panasonic !

tablo4.jpg

Retrouvez tous nos TV LCD / Plasma en test dans nos pages.

Noter cet article

8.5/10

Les Plus

  • Contraste
  • Rendu cinéma
  • Traitement anti-reflet efficace

Les Moins

  • Colorimétrie un peu froide
  • Pas de réglage THX

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here