Philips 46PFL9707S : le très haut de gamme Philips

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Le Philips 46PFL9707S s’est fait attendre. On l’a vu pour la première fois à l’IFA et déjà à l’époque elle avait fait fort impression aux membres de l’EISA qui se l’étaient procurés, on ne sait trop comment. Mais soit, l’attente fut longue mais elle ne fut pas vaine. Ce téléviseur aux spécifications un brin, prétentieuses en a effectivement sous le capot.

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Le Philips 46PFL9707S est un 46 pouces à rétro-éclairage LED Micro-dimming… ce qui explique son prix de vente absolument délirant pour un 46 pouces. Il faut dire qu’à l’essai, on sent bien qu’on en a pour son argent, avec un traitement d’image très performants et une dalle (matte !) bien contrastée et de grande qualité. L’appareil s’appuie notamment sur une technologie antireflet redoutable dénommée Moth Eye, une technologie d’ailleurs exclusive à cette diagonale chez Philips. Seulement voilà, pour le prix d’un 46 pouces Philips, vous pouvez tout de même acheter un Samsung 55ES8000 dont l’image est loin d’être désagréable aussi. Est-ce que l’écart de performant justifie un tel différentiel de prix ? Pas certain…

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Design et finition

L’appareil est assez épais, les bords ne sont pas très fins non-plus, et si on cherche un téléviseur tape-à-l’œil, il y a clairement mieux sur le marché. Mais la construction de ce téléviseur est des plus robustes, avec un pied très stable et des matériaux de grande qualité. L’association plastique blanc / surface alu n’est pas pour nous déplaire non-plus.

On retrouve aussi sur cet appareil l’Ambilight Spectra XL. Toujours sujet à débat, ce système d’éclairage ambiant est plutôt fait pour nous convaincre. L’éclairage d’ambiance varie assez finement avec le contenu de l’image, et l’effet est loin d’être désagréable.

A noter que le pied intègre également les haut-parleurs, une conception originale ici aussi, mais qui n’est pas pour autant l’arme absolue d’un point de vue sonore comme nous le verrons plus loin.

Ergonomie

Philips a une fois de plus remanié son offre et pour une fois, ça va dans le bon sens. Ce n’est pas encore parfait. Il faut toujours 10 clics pour atteindre le réglage de luminosité. C’est trop. Par contre, l’OSD est plus véloce, et moins intrusif à l’écran.

Il faut aussi parler de cette nouvelle télécommande réversible. La télécommande galet emblématique du constructeur a disparu au profit d’un facteur de forme plus classique.

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On retrouve ici la finition alu du cadre de la télé, on aime ou pas. Elle est assez pratique et sans grande surprise, du moins de ce côté-là. Car en effet, la télécommande se retourne pour laisser apparaître au dos un clavier Qwerty complet :

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A noter que notre modèle de test était livré en Qwerty, mais configuré en Azerty. On peut bien sûr changer voire incorporer au système plusieurs autres télécommandes (jusqu’à 5, pas de jaloux). La télécommande est d’ailleurs RF et non pas infrarouge.

A l’usage, cette télécommande laisse une impression mitigée. Certes, elle est pratique quand il s’agit de taper une URL ou un mot clé dans une barre de recherche.

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Seulement voilà il lui manque quelques boutons bien pratiques quand on souhaite naviguer. Par exemple, un bouton « Home » aurait été le bienvenu, ou tout simplement, un retour charriot, pour revenir à la page web précédente. Rien de tout cela ici, et il faut alors retourner la télécommande encore et encore.

Fort heureusement, la télécommande est munie d’une détection de position et donc, la face arrière est désactivée quand on se sert de l’autre. Ça évite pas mal de fausses manœuvres. Mais d’une manière générale, vous aurez sans doute intérêt à vous pencher sur l’application Android ou iOS correspondant, histoire d’améliorer la convivialité de la partie net TV.

Equipement

D’ailleurs ici aussi, Philips a revu sa copie. La section net TV est plus claire.

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Sur la page d’accueil, on trouve le programme courant en vignette, un espace pour les fils d’infos et les applis, bien rangées, dans le bas. L’offre s’est accrue, avec désormais plus de jeux même si c’est surtout la VOD qui pourra vous intéresser avec notamment le catalogue de VideoFutur et la TV de rattrapage.

Deux remarques : à l’installation, la TV vous demande si vous voulez ou non installer les applis +18. Bien pensé, surtout si comme moi, vous pensez naïvement qu’une appli qui s’appelle Forno est une appli de cuisine italienne… bah en fait, pas du tout…

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Enfin, le module de paiement permet d’enregistrer sa carte bleue pour les micro-paiements. Bien pensé là aussi, mais attention à bien tout verrouiller pour les enfants.

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Pour le reste, on trouve trois prises USB hosts, le Wifi, l’Ethernet, cinq prises HDMI (rien que ça !) et une prise péritel. Bref, c’est très généreux. Signalons aussi deux paires de lunettes 3D actives, dont le plastique n’est pas vraiment flatteur. Mais nous y reviendrons aussi

Philips 46PFL9707S : une consommation honnête

La consommation du Philips 46PFL9707S est d’une centaine de Watt en fonctionnement standard, c’est-à-dire en 2D à 250 cd/m2. En 3D, l’appareil pousse son rétro-éclairage dans les derniers retranchements et la conso peut facilement monter à 180W. Heureusement qu’il n’y a pratiquement rien à regarder en 3D pour le salut de la planète, finalement (ceci est un troll).

tablo2.jpgLe Philips 46PFL9707S dispose d’une panoplie de préréglages impressionnants mais tous ne sont pas recommandables. On notera toutefois deux preset ISF, normalement plutôt bons pour le home-cinéma et compte tenu du prix de l’engin, on n’en attend pas moins. Les deux ISF, jour et nuit, affichent en effet des performants exceptionnelles, mais il faut faire un peu attention. Tout d’abord, la température des couleurs reste un peu basse et il faut repasser en mode « normal ». D’ailleurs, le curseur de température se trouve désormais dans les réglages ISF avancés. Dans ce cas, on atteint 6700K, c’est un peu frais, mais c’est assez proche du standard. On notera que les deux modes, jour et nuit ne se comportent pas du tout de la même façon, toutes choses égales par ailleurs.

Le mode ISF jour a quelques problèmes, que l’on pourra attribuer à une déformation en S de la courbe de gamma, correcte alors dans le noir, dans les tons médians et dans les tons clairs, mais qui déconne un peu entre.

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Pour corriger cela, on peut retoucher le gamma… ou alors plus simplement passer en ISF nuit, plus simple et vraiment bon, selon nous :

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste de l’appareil est exceptionnel… et attention, cette mesure a été effectuée en mode ISF nuit… sans le rétro-éclairage dynamique ! Si vous l’activez, le niveau de noir tombe à quasiment zéro. La question de l’activer ou pas reste posée. A l’essai, on trouve que ça a un impact certain sur les teintes claires, avec parfois une perte de détail dans les zones claires comme le ciel. Signalons aussi la pertinence du système Moth Eye, qui garantit une image sans reflet, même quand le salon est bien éclairé, voir par exemple ici : l’image est globalement sombre et les bords restent d’un noir absolu.

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran reste sans surprise. Il respecte le standard. Il est peut-être un peu en deçà dans le vert, mais à l’essai, rien de bien gênant.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Philips 46PFL9707S est très uniforme. Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur ce point. Les bords sont légèrement plus sombres que le centre, mais c’est impossible à dire à l’œil nu. C’est du beau boulot.Le Philips 46PFL9707S n’est pas très rapide. Il faut compter avec 25ms de rémanence en moyenne. C’est plutôt « bof ».

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Dans la pratique

Qualité vidéo

Comme souvent chez Philips, la qualité d’image est surtout une question de patience. On peut tirer de cet appareil une image absolument exceptionnelle, bien contrastée, servie sur une dalle matte à souhait. Commencez par passer en réglage ISF nuit, quitte à retoucher la température des couleurs en l’amenant sur normal. L’appareil promet une compensation de mouvement à 1 200Hz. C’est de la flûte. En fait, on trouve un adressage 200Hz, ce qui n’est pas si mal. Faut-il activer la compensation de mouvement ? La réponse est « oui ». Il suffit d’activer le Perfect Natural Motion et de le laisser sur minimum. Au-delà l’image vire un peu au rendu caméscope. Sur Minimum, ce n’est pas parfait, il y a quelques artefacts derrière les objets en déplacement mais c’est vraiment très acceptable. Pour le reste, mieux vaut ne pas toucher aux options de contrastes dynamiques, qui font un peu n’importe quoi avec les teintes claires et sombres. De même, le rétro-éclairage dynamique devrait plutôt rester sur OFF. D’ordinaire, on est plutôt favorable à ce genre de contre mesure électronique face à un problème de dalle mal contrastée. Mais ici, à 3700 :1 en natif, pourquoi s’embêter avec ça ?

Définition

Comme on a déjà pu le voir sur les écrans précédents de la marque, il convient, une fois de plus de retoucher le curseur de netteté, en le montant à 3. En effet, le réglage ISF est bien, mais il veut trop bien faire en allant très loin dans la douceur du rendu. C’est beau, mais les textures perdent un peu de modelé. On vous conseille donc de remonter la netteté. De même, vous pouvez essayer la fonction « définition avancée » qui laisse les contours intacts et ajoute encore un peu de relief aux textures. C’est très réussi. Il va sans dire que c’est en HD que l’on a obtenu le meilleur résultat. L’image est nette, précise, judicieusement contrastée avec de très belle couleurs et peu de bruit vidéo. On remarquera toutefois un peu de grain fixe, notamment sur les flous d’arrière-plan, mais dans l’ensemble, Philips livre ici une image de qualité exceptionnelle.

En définition standard, c’est correct, sans plus. Philips fait mieux que les autres en matière de remise à l’échelle, mais voilà, sur un 46 pouces, on ne peut pas forcément faire de miracle. L’image est toujours aussi propre, avec les réglages ci-dessus, mais la netteté n’y est pas, forcément.

3D

L’appareil est compatible 3D. Pourquoi pas. Les lunettes sont d’assez mauvaise qualité. Le plastique est tranchant, elles sont molles et font mal au nez. On se demande bien ce qu’elles viennent faire dans un carton à 2800 euros. Mais soit. On s’installe devant « Monstres contre Aliens », et là… c’est le drame. Il y a un ghosting insupportable. De sorte qu’on en vient à se demander si l’appareil n’est pas défectueux. En fouillant un peu dans les réglages, on trouve cependant une fonction « 3D, netteté maximale » ou « sans scintillement »… donc en gros, on a le choix entre avoir une image agréable mais se tuer les mirettes, ou avoir une image affreuse, mais dans un confort absolu. Dans les faits, ce n’est pas si mal que cela. La fonction « Netteté maximale », que nous vous recommandons chaudement, assombrit un peu l’image mais permet de bien découper les images droites des images gauches. Du coup, la 3D, sans être parfaite, est largement comparable à ce que peut faire un Sony ou un Samsung de nos jours. Ouf !

Jeu vidéo

L’appareil n’est pas suffisamment véloce pour les hardcore gamers. Il y a trop de filés dans les déplacements. Il faut aussi régler l’appareil en fonction, en supprimant notamment la compensation de mouvement qui alourdit les commandes. Il y a bien un mode jeu avancé mais qui dépend de l’entrée choisie. Sur PC en HDMI par exemple, le mode était grisé, impossible de l’activer. Soit… toujours est-il que la dalle est de toute façon beaucoup trop molle à notre goût.

Mode PC

En HDMI, la résolution native est atteinte sans souci. Il convient juste de choisir « ne pas mettre à l’échelle » dans le menu des mises en forme. Là encore, désactivez tout ce qui peut l’être pour éviter d’alourdir la souris.

Qualité sonore

Si la construction audio peut sembler étrange, elle nous a convaincu. L’appareil offre suffisamment de basse et des médiums bien détaillés pour être utilisé même avec un film, ou un jeu, à grand spectacle. Signalons aussi une spatialisation très impressionnante pour de si petites enceintes très rapprochées, lorsque l’on active l’option 3D surround.

Philips 46PFL9707S : bien trop cher hélas

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Le Philips 46PFL9707S est un téléviseur d’exception, c’est un fait. C’est un appareil très haut de gamme, qui rivalise sans problème avec les Sony KDL55HX950 et les Samsung UE55ES8000. Techniquement très abouti, il offre une image exceptionnelle, un son très convaincant et des fonctions avancées digne de ce nom. Seulement voilà, le prix est bien trop élevé selon nous, puisque la concurrence Coréenne ou Japonaise arrive à faire aussi bien, en plus grand, pour moins cher ou presque. Le Philips 46PFL9707S coûte en effet entre 2500 euros et 2800 euros selon l’endroit où vous l’achetez… Bref, il va falloir attendre un peu qu’il baisse pour qu’on puisse se l’offrir. Si techniquement, l’appareil mérite un 9,5, on ne peut que le descendre à 8.5 compte tenu de son prix de vente absolument délirant pour l’instant.

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8.5/10

Les Plus

  • Qualité d’image 2D
  • TV connectée complète

Les Moins

  • Difficile à régler
  • Quelques imprécisions en ISF
  • Prix élevé

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