Depuis les élections présidentielles et l’arrivée de la gauche au pouvoir, c’est désormais Pierre Lescure, fondateur de Canal+ entre autres, qui est devenu l’homme fort concernant l’avenir de l’Hadopi. Ainsi il est à la tête de la commission de concertation qui a pour objectif de trouver une solution satisfaisante, tant pour les ayants droits que pour les utilisateurs. Premier signe bienveillant à l’égard de ces derniers, Pierre Lescure explique que « l’usager actuel est né avec l’universalité, l’instantanéité et parfois la gratuité, il faut le prendre en compte… ». Dès lors, il est convaincu que le volet répressif de l’Hadopi ne doit pas être la tête du pont du dispositif, tout en précisant que la sanction est indispensable mais insuffisante, même si l’effort doit être mis sur les offres légales. Si la coupure d’Internet semble ne pas avoir ses faveurs – pas plus que celles de la communauté européenne – il va sans dire que l’Hadopi ne tournera pas le dos à une répression plus mesurée. Reste que dans tous les cas, tout ceci n’interviendra pas avant le printemps 2013 au mieux.
Dans le même temps Marie Françoise Marais, actuelle présidente de l’Hadopi, vient d’adopter aux forceps un budget de 12 millions d’euros, contre l’avis de certains membres du collège. Un budget très (trop ?) important pour Aurélie Filippeti, ministre de la culture, qui estime que l’efficacité de la riposte graduée est encore à démontrer, et qu’il est bien difficile de justifier un budget de 12 millions d’euros à l’heure où les économies sont au cœur de tous les débats. Bref l’Hadopi n’est pas mort, mais aura-t-elle encore les moyens de s’exprimer ?
