Sony confirme sa réputation d’innovateur en étant le premier à sortir un vrai caméscope 3D. Certes haut de gamme, ce HDR-TD10 rend paradoxalement le relief abordable. Il est le premier à être capable de zoomer en filmant tout en produisant une image 3D avec une réelle profondeur.
Il y a quelques mois, nous avions testé le Panasonic SDT750 qui était le premier caméscope 3D grand public. Malgré un résultat relativement convainquant, la solution relevait un peu du bricolage. En effet, on devait fixer une optique spéciale sur un caméscope classique pour obtenir l’effet 3D. C’était à la fois encombrant (l’optique étant presque aussi volumineuse que le caméscope) et limité techniquement avec une focale fixe. Avec ce HDR-TD10, Sony est donc le premier à proposer un caméscope 3D natif.
Un peu plus grand
Cette fois-ci plus besoin d’adaptateur, tout est intégré au caméscope. Toutefois deux objectifs sont toujours nécessaires et l’ensemble est bien plus encombrant qu’un caméscope classique. Sa largeur le rend mécaniquement un peu plus difficile à manipuler mais cela reste acceptable. Il faudra tout de même y réfléchir à deux fois avant de l’embarquer dans des situations de mobilité, le HDR-TD10 n’étant clairement pas taillé pour la randonnée. Malgré cela la prise en main reste relativement bonne et l’engin n’est au final pas trop lourd. Par contre accéder à l’intégralité des différents boutons nécessitera vos deux mains, certains étant assez éloignés. Ceci dit, on accédera à l’essentiel des commandes par l’écran tactile.
La connectique est on ne peut plus complète : sorties HDMI et analogiques, USB et prises micro/casque.
Un lecteur de cartes SD est également présent pour augmenter la capacité déjà très honnête du disque dur intégré.
Un bel écran auto-stéréoscopique
Point central du caméscope, l’écran est très impressionnant. D’une diagonale de 3,5 pouces, il offre un effet 3D sans lunettes semblable à celui de la 3DS. Cependant la comparaison s’arrête là car la qualité de la dalle est nettement supérieure à celle de la console de Nintendo puisque ce ne sont pas moins d’1,2 millions de pixels qui sont disponibles.
Il est évidement possible de couper l’effet 3D pour ceux que ça indispose ou qui plus simplement souhaitent bouger leur visage, la mise au point se perdant toujours aussi rapidement dès que l’on se décale avec le système de barrière à parallaxe. Au niveau tactile, la précision est au rendez-vous et l’écran sait rester lisible en plein soleil.
Le stockage est confié à un SSD de 64 Go qui suffira pour enregistrer environ 6 heures en 3D. Un lecteur de cartes SD est disponible pour augmenter cette capacité mais l’intérêt est limité puisque l’on viendra à bout de la batterie avant de remplir le disque dur. Récupérer ses vidéos est un jeu d’enfant puisqu’il suffit de brancher le caméscope en USB.
Attaquons directement la fonction qui justifie l’achat : la 3D. On ne va pas passer par quatre chemins, le résultat est tout bonnement excellent. L’image est nette et propose un excellent piqué. Les effets 3D en eux-mêmes sont très réussis. Pour peu que l’on se donne un peu de mal, notamment en choisissant des plans intéressants, il est très facile d’obtenir des beaux effets de jaillissement (voir la vidéo en exemple).
Contrairement au modèle de Panasonic, le zoom optique 10x reste disponible en mode 3D ce qui ouvre un champ de possibilités bien plus large qu’auparavant. L’enregistrement s’effectue en 1080i à 50 images/s, le caméscope n’étant pas capable de traiter deux flux image en progressif. Cela n’est au final absolument pas gênant tant la qualité est au rendez-vous. Le plus dur sera en fait de repenser sa façon de filmer pour vraiment exploiter la 3D. A noter que la grande majorité des contrôles (ouverture, exposition …) ne sont pas débrayables en mode 3D.
Pour profiter de ses films sur un téléviseur (3D bien entendu), il y a plusieurs solutions. La plus simple est de brancher le caméscope via la sortie HDMI et il fournit alors une image 1080 side by side reconnue théoriquement par tous les téléviseurs 3D. Nous avons essayés sur des téléviseurs Toshiba et Sony à lunettes actives et le résultat fut très bon (même si en réalité ce n’est que du 720). On peut aussi avoir recours à un lecteur capable de lire des fichiers AVCHD compatible 3D (comme par exemple la PS3 de Sony). La question du montage est un peu plus délicate puisque la majorité des logiciels actuels ne sont pas capables de prendre en charge des fichiers 3D. Sony indique que son Vegas Pro en est capable toutefois.
Une 2D de premier ordre
Si la 3D est très convaincante, ce modèle ne démérite pas dans une utilisation plus classique. En mode vidéo 2D, la qualité d’image est tout aussi remarquable qu’en 3D. On retrouve donc les mêmes qualités : netteté, couleurs superbes et aussi une sensibilité époustouflante. Il est en effet possible de filmer sans aucun problème dans un environnement très sombre et ce sans qu’un grain trop important n’apparaisse. Les possibilités sont également plus nombreuses en filmant « normalement » car tout ou presque peut passer en manuel. Les différents modes automatiques se débrouillent toutefois très bien et même un novice pourra produire de bons résultats (on ne garantit pas les cadrages ratés ou les commentaires hasardeux par contre).
La stabilisation est particulièrement performante et même à fond de zoom 12x en 2D, les mouvements se font très peu ressentir. Parmi les fonctions utiles on retiendra une mise au point “intelligente” plutôt efficace. On touche sur l’écran la partie que l’on veut garder nette (un visage par exemple) et le caméscope se charge de la suivre. Coté enregistrement, l’on part du 720 x 480 au 1080p, il est possible d’enregistrer entre 6 et 21 heures de vidéo selon la qualité choisie. Il est bien entendu possible de prendre des clichés fixes, ces derniers étant de bonne qualité pour un caméscope.
La partie sonore est soignée aussi, avec un enregistrement 5.1 convainquant. Le son est clair, bien positionné et ce même dans des situations difficiles comme un jour de grand vent. Une prise micro est présente pour ceux souhaitant bénéficier d’un son encore meilleur.
Ce premier caméscope 3D grand public est une totale réussite. La qualité d’image est excellente, tant en 2D qu’en 3D, l’appareil est simple d’utilisation et regorge tout de même d’options pour les utilisateurs avancés. Tout au plus pourra-t-on lui reprocher un poids et un encombrement supérieurs à ceux de ses concurrents 2D. Reste que si le produit est réussi, la question des usages reste ouverte. En effet si vous n’êtes pas déjà équipé d’un téléviseur 3D, l’appareil est tout simplement inutile. Le simple fait de vouloir partager ses films avec la famille est rendu difficile par le faible taux d’adoption des téléviseurs en relief. Si c’est juste pour regarder sur un PC Nvidia 3D Vision, à notre avis l’investissement ne se justifie pas. Le montage est également un point délicat au vu du très faible nombre de logiciels aptes à manipuler des fichiers 3D. Si vous ne recherchez pas la 3D à tout prix, un modèle classique offrira un bien meilleur rapport qualité/prix. Ceci dit, le HDR-TD10 est le meilleur choix si vous voulez filmer en 3D.
Caractéristiques
– Capteur : deux capteurs Exmor R 3,51 Mpixels effectifs
– Format vidéo : AVCHD
– Vidéo : 1080p, 50 i/s en 2D, 1080i en 3D
– Audio : micro 5.1
– Zoom : 10x en 3D, 12x en 2D
– Ecran : 3,5 pouces, 1,2 Mpixels, tactile 3D
– Stockage : disque SSD 64 Go, lecteur cartes SD/HD/XC
– Connexions : mini-HDMI (câble fourni), USB, 2.0, prise micro, prise casque, sortie composite, audio stéréo
– Dimensions : 148,5 x 74 x 86,5 mm
– Poids : 645 g
Prix : 1600 euros