Sony KDL-47W805 : une bonne TV LED 3D passive et connectée

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Le Sony KDL-47W805 n’est pas le téléviseur le plus haut de gamme du constructeur. S’appuyant sur une dalle LED edge et une solution 3D passive, ce 47 pouces a pourtant bien des qualités pour un prix que l’on aimerait contenu. Mais voilà, comme souvent chez Sony, on ne fait pas dans la demi-mesure question tarif. Quant à la politique de confidentialité des données connectées, Sony va encore plus loin que Samsung… hélas !

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Le Sony KDL-47W805 est le nouveau représentant de la gamme de téléviseur présentées au CES en début d’année. Après une année et demie de bons et loyaux services, la gamme HX850 tire donc sa révérence. La refonte du châssis par le constructeur témoigne d’une volonté évidente : dans un marché difficile, comment faire pour tirer les coûts vers le bas sans tomber dans les basfonds de l’entrée de gamme quand on s’appelle Sony. L’idée du constructeur consiste à faire appel à une solution 3D passive, moins onéreuse que l’actif. La fréquence trame est revue à la baisse également par rapport à la série W9, avec un Motionflow XR à 400 Hz au lieu de 800Hz. Autre coup dur, l’écran ne dispose pas des filtres de couleurs Triluminos, qui, couplé à un nouveau rétro-éclairage est censé offrir des couleurs plus riches. Dommage. Pour autant, l’appareil n’est pas du tout « cheap » avec ce qu’il faut de TV connectée, une double télécommande et même la prise en charge du NFC. Seulement voila, il faudra bien faire attention à ce que vous faites de vos contenus partagé, car Sony est très clair là-dessus : si les fichiers restent vôtres, la marque a tous les droits dessus, y compris de les revendre… mais nous y reviendrons en détail plus loin.

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Design et finition

On le sait, le design est un paramètre important pour l’achat de son prochain écran plat. D’ailleurs, le site web de Sony annonce la couleur : «Démarquez-vous avec le design Sense of Quartz ». Donc avec cet écran, à vous la frime auprès des voisins… mouais… Exit donc le design monolithe. Certains le regretteront, nous, pas vraiment. En l’occurrence, l’appareil est plutôt bien fini, avec un cadre à bord très fin. C’est d’une grande sobriété, exception faite du logo rétroéclairé dans son bloc d’alu au pied de la dalle. Les bords biseautés de l’écran apportent une touche de classe évidente. En revanche, quitte à pinailler, on trouve le pied beaucoup trop massif, même pour un 47 pouces. Le mieux sera donc de l’accrocher au mur.

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L’appareil est livré avec deux télécommandes. L’une classique, l’autre compacte, gris anthracite. La finition de cette dernière est irréprochable.

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Elle est compatible NFC, ce qui veut dire que l’on peut transférer du contenu d’un appareil en approchant ladite zapette de votre smartphone… Xperia ! En effet, pour l’instant, cela ne fonctionne qu’avec un appareil de la marque, en attendant qu’une appli fasse son apparition sur d’autres smartphones. Il faut dire que Sony n’a pas l’habitude d’ouvrir facilement ses fonctions et ses formats… on ne se refait pas.

Ergonomie : entre tradition et modernité

Le système de menu a été revu, et c’est vraiment très ergonomique. L’OSD en Full-HD est particulièrement classieux, clair et complet. Voici ce que l’on voit quand on appuie sur le bouton home :

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Chaque sous-menu est du même acabit :

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Sony a pensé à ceux qui aiment une image soignée et les options de réglages ne sont pas planqués au fin fond d’un sous menu obscur. On appuie sur le bouton option, et on choisit de régler l’image. Attention, vous devez choisir le bon mode « scène » pour pouvoir accéder aux différents réglages. Certains modes simplifiés grisent les options avancées. A noter que la détection de scène par défaut est assez bien pensée. En connectant notre PC en HDMI, l’appareil a choisi le mode « graphique », plus adapté effectivement à un rendu PC.

Nous reviendrons à la page suivante sur la TV connectée

Equipement

Outre la télécommande supplémentaire (qui n’est somme toute qu’une zappette un peu compacte), l’équipement de l’engin est très classique pour une TV connectée moderne. On a droit à quatre prises HDMI, une entrée péritel, le Wifi est intégré. Sony livre aussi quatre paires de lunettes 3D passives assez confortables :

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Sony KDL-47W805: une consommation ultime

La consommation du Sony KDL-47W805 est exceptionnellement basse, avec seulement 67W en fonctionnement ! A comparer par exemple aux 107W d’un Philips 46PFL9707S. C’est excellent.

tablo2.jpgLa Sony KDL-47W805 est connectée au web, l’occasion pour nous de revenir sur ses différentes fonctions… et les conditions particulières de confidentialités que la marque impose à ses clients. Comme nous l’avions fait pour le Samsung UE55F8000, nous avons épluché le contrat qui vous lie, si vous l’acceptez, à Sony et ce n’est pas piqué des vers. Si la marque est plus discrète que Samsung sur la gestion de vos habitudes de consommation vidéo, Sony n’y va pas par quatre chemins sur la gestion de vos contenus propres.

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Ainsi, l’appareil offre accès au service PlayMemories, une solution de stockage et de partage Cloud de vos photos souvenirs. Et là, la marque y va franco : si le contenu vous appartient bien, en utilisant le service, vous donnez le droit à Sony de copier, distribuer, afficher et transférer votre contenu. Pire encore, vous donnez le droit à Sony et ses sociétés affiliées à vendre vos contenus et vous ne toucherez rien du tout le cas échéant, c’est marqué dans le contrat. Vous voilà prévenu.

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En l’occurrence, ces conditions d’utilisation ne sont tout simplement pas acceptables, selon nous.

Sony propose aussi un service de location de vidéo, y compris en accès illimité.

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Si l’interface est claire, elle reste relativement floue, avec des vignettes de piètre qualité. Quant aux conditions d’utilisation, notamment dans le cas du multi-écran, les conditions d’utilisations sont d’une complexités impressionnantes comme vous pouvez le voir ici :

Aperçu conditions d'utilisation

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Là encore, tout est conçu pour que ça ne marche pas. Par crainte du piratage, la marque impose des restrictions hallucinantes pour l’utilisateur honnête qui passe par ce service ! De ce fatras de conditions invraisemblable, tirons par exemple le fait que si vous louez un film sur votre smartphone(parce que par exemple, c’est plus commode pour vous), vous pourrez le transférer sur deux ordinateurs au maximum, après quoi le film deviendra indisponible sur votre téléphone. Pourquoi deux et pas quatre? Mystère… Et si vous le téléchargez sur une tablette, là, vous ne pouvez plus le transférer nulle part…

Plus surprenant : si vous téléchargez (achetez) un film sur la plateforme, vous ne pourrez plus le regarder en streaming (en location donc). Pourtant vous l’avez payé. Ensuite, Sony ne garantit pas que vous accéderez à vos contenus si vous n’êtes plus dans le pays où vous l’avez acheté. Et la marque n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Si vous achetez une carte prépayée PSN…elle ne marchera que dans le pays où vous l’avez acheté… On en a fait la triste expérience.

Un jour, on aura droit à une vraie utilisation intelligente du multi écran et de la vidéo illimitée… mais pas aujourd’hui…

Pour le reste, on trouve une batterie d’applications classiques, avec un écran d’accueil un peu austère mais complet :

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On retiendra par exemple l’application Youtube dont la mise en page est d’une qualité étonnante :

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Dans tous les cas, l’interface du Sony KDL-47W805 est d’une grande vélocité. C’est vraiment bien conçu. En revanche, dans les conditions contractuelles présentes, on ne peut que vous conseiller de ne pas utiliser le système de stockage Cloud correspondant. Ne stockez aucun de vos fichiers sur cet appareil, à moins que de les voir un jour commercialisé à vos dépens ne vous embête pas.Le Sony KDL-47W805 est assez correctement réglé. Le choix d’une dalle IPS n’est hélas pas sans conséquence, notamment en ce qui concerne le niveau de noir. On vous conseille la température « chaud 1 », mesurée à 6700K. Le point « chaud 2 » est à 5500K, c’est trop rouge. Nous avons sélectionné le mode scène « cinéma » pour accéder à un maximum de réglages annexes.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste est hélas en retrait face à la concurrence, conséquence logique du choix d’une dalle IPS. On est naturellement en deça d’un écran plasma comme le Panasonic TX-P50ST60 et même un Samsung UE55F8000 est au-dessus. On notera aussi que la dalle n’est pas exempte de reflets avec

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On se voit toujours bien dedans, c’est même globalement plus mauvais qu’avec le Samsung, même s’il ne faut pas trop se fier aux images des appareils photos.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte la norme sans plus. On notera une petite limitation dans le rouge, plutôt discrète heureusement à l’œil.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Sony KDL-47W805 est assez décevant de ce point de vue, avec un éclairement très centré. C’est assez gênant. Fort heureusement, les coins restent assez sombres par rapport au centre, ce qui nous épargne du bleeding toujours pénible. Pour l’instant, l’écran Sony montre des qualités chromatiques correctes, mais le choix d’une dalle IPS n’est pas l’idée du siècle.La réactivité du Sony KDL-47W805 est quand même somme toute moyenne, avec 21.6ms en moyenne.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

C’est un peu plus que le Samsung UE55F8000, mais on reste dans les mêmes ordres de grandeurs.

Dans la pratique

Qualité vidéo

L’appareil offre une image de grande qualité, mais il faut passer un peu de temps à le régler. Le passage en mode scène « cinéma » est un mustLe réglage du Motionlow est délicat. Sans, les saccades sont trop nombreuses. Sur « fluide », on souffre d’un effet caméscope assez prononcé. On vous conseillera la position « net », mais attention. Sur cette position, l’appareil fait scintiller le rétro-éclairage. Si le scintillement est tolérable, il s’accompagne d’une perte de luminosité de 50%, que l’on aura raison de compenser en poussant le curseur de rétroéclairage. Quid des autres possibilités de réglages ? Le contraste natif est un peu limite. On peut l’augmenter artificiellement en jouant sur la correction du noir, jusqu’au niveau « moyen ». Dans ce cas, on assombrit légèrement les teintes sombres sans trop toucher à la dynamique des ombres. En revanche, faite une croix sur le contraste avancé, beaucoup trop intrusif. Nous avons fait une croix sur la correction du blanc, qui brûle trop les teintes claires. La fonction « couleurs naturelles sature les tons chair. Malgré nos précautions, dans le noir absolu, la profondeur du noir reste assez décevante face à la concurrence.

Définition

L’image est alors un peu douce. Pour améliorer les choses, vous avez deux solutions : un curseur de netteté, qui joue sur les contours et un curseur de résolution. On vous déconseille d’ailleurs de l’utiliser : il rehausse les textures, mais il augmente le grain outrageusement. En revanche, vous pouvez augmenter le curseur de netteté d’un cran ou deux pour un rendu plus HD. L’appareil dispose en plus d’une amélioration de détail, mais en réalité, elle ne fait sens que sur les contenus en définition standard, au demeurant plutôt propres sur ce 47 pouces, grâce notamment à un « scaleur » honnête.

3D

La 3D est un peu décevante. Certes, les lunettes 3D sont légères et confortables, la stabilité de l’image est incroyable, mais le tramage lié à la technologie passive est particulièrement visible. Il faut prendre un bon trois mètres de recul pour ne plus être gênés. Par contre, la luminosité de l’écran est incroyable et on peut vraiment regarder un film en 3D en plein jour dans des conditions optimales.

Jeu vidéo

Comme pour le Samsung, la réactivité de la dalle est suffisante et nous n’avons pas constaté de problème de lag particuliers.

Mode PC

L’entrée HDMI offre un rendu impeccable sur PC. On atteint la résolution native, le texte est net et si vous repassez en mode scène « cinéma », vous pouvez utiliser votre PC comme source multimédia, il n’y aucune restriction en la matière.

Qualité sonore

L’appareil embarque deux HP 10W. les graves descendent moins bas que chez Samsung en revanche, la spatialisation est largement au dessus, avec une image stéréo vraiment digne de ce nom. La clarté des voix n’a pas été sacrifiée au profit d’un rendu trop boomy, et finalement, c’est tant mieux.

Sony KDL-47W805 : un choix de dalle discutable

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Le Sony KDL-47W805 est un téléviseur correct, mais nous restons sur notre faim, en particulier à cause d’un choix de dalle IPS douteux. Certes, ça permet à Sony de construire un téléviseur pour moins cher, mais il ne semble pas que ce soit ici le choix ultime en matière de qualité d’image en particulier à cause d’un contraste modeste. C’est dommage car l’appareil a des qualités, notamment grâce à des possibilités de réglages très poussées et un rendu cinéma très convaincant. Reste la question de la confidentialité. Vous pouvez utiliser la TV connectée sans problème, mais ne mettez pas vos photos sur PlayMemories, sauf si ça ne vous dérange pas de prendre le risque de les voir un jour sur une boite de ronron.

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8/10

Les Plus

  • Qualité d’image
  • Consommation d’énergie ultra faible

Les Moins

  • 3D particulièrement tramée
  • Confidentialité inexistante sur la TV connectée

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