Sony Xperia S : photophone de compétition

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Après avoir coupé les ponts avec Ericsson, Sony lance un smartphone de compétition avec processeur double-cœur, écran 720p et capteur photo 12 Mpixels. De quoi venir chambouler la hiérarchie des téléphones Android.

2011 aura été une année compliquée pour Sony Ericsson entre les événements au Japon, l’échec du Xperia Play et une concurrence déchaînée ! Le constructeur a finalement annoncé le rachat des parts d’Ericsson. On devra donc désormais parler de Sony tout court. Le Xperia S est ainsi le premier smartphone qui se passera du nom finlandais. Sony (avec ou sans Ericsson) oblige, les téléphones de la marque ont toujours affiché un design soigné et généralement réussi. Le Xperia S ne déroge pas à la règle et s’avère particulièrement séduisant.

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Par rapport à l’Xperia Arc, Sony à fait le choix d’une conception plus classique en abandonnant le dos convexe. Une direction que nous approuvons car si l’Arc était réussi d’un point de vue esthétique, la prise en main laissait à désirer. On est donc en face d’un bloc au dos concave qui se niche plus aisément dans la paume d’une main. Autre particularité, l’appareil est séparé en deux parties par une tranche de plastique transparent. Si cela peut paraître joli au premier abord on ne peut pas s’empêcher de trouver que l’ensemble fait peu toc. Non pas que l’appareil soit mal assemblé ou que les matériaux soient de mauvaise qualité mais cette tranche de plastique fait craindre que l’appareil se casse en deux. Une peur irrationnelle sans doute mais cet insert ne contribue pas à donner une impression de solidité. On est par contre très heureux que Sony ait abandonné le plastique glossy et ses traces de doigts. Après la finesse et la légèreté de l’Arc, l’Xperia S est nettement plus encombrant avec ses 10,6 mm d’épaisseur pour 144 grammes.

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L’appareil n’est pas le plus confortable pour téléphoner, la faute aux angles aigus. Le choix des boutons de façade purement tactiles est également regrettable même si la tendance générale va dans ce sens (voire même à leur disparition pure et simple comme sur le Galaxy Nexus). La présence d’une touche dédiée à la photo est par contre très appréciable. On pourra ainsi prendre des photos plus rapidement et surtout dans une position plus stable. La connectique est plutôt riche. En plus de la prise casque et du connecteur micro-USB, on trouve une sortie micro-HDMI dissimulée derrière une trappe.

Sony passe enfin au double cœur

Malgré leurs qualités, les smartphones 2011 de Sony Ericsson et en particulier l’Arc manquaient de puissance. Les versions « S » de certains modèles avaient amélioré les choses en faisant passer la fréquence du processeur de 1 à 1,5 GHz mais ces puces ne pouvaient pas rivaliser avec les double cœurs utilisés par la concurrence. Le Xperia S remet les pendules à l’heure avec un Qualcomm Snapdragon double cœur cadencé à 1,5 GHz qui lui permet de faire aussi bien ou mieux que ses petits camarades. Ajoutez à cela un gigaoctet de mémoire vive et vous êtes paré pour à peu près tout ce qui existe sous Android. Si cette configuration est très performante, on ne peut pas s’empêcher de trouver qu’elle arrive un peu tard. Avec un Mobile World Congress qui devrait nous réserver plusieurs smartphones quadri-cœur, le Xperia S risque de prendre un coup de vieux rapidement. Bien entendu, la puissance brute n’est pas le critère majeur d’achat d’un téléphone mais on a quand même la désagréable sensation que le Xperia S aurait mieux fait d’arriver il y a quelques mois.

Comme d’autres smartphones ces derniers temps, le Xperia S fait l’impasse sur le lecteur de cartes micro-SD. Si on n’aime pas trop cet abandon, Sony fait toutefois bien les choses en dotant son bébé de 32 Go de stockage interne. Autant dire que l’on devrait pouvoir stocker vidéos et fichiers musicaux sans compter. Au rayon des originalités, on remarque que le téléphone est compatible NFC. Les applications se font toujours attendre mais au moins on est prêt.

Pas de miracle pour l’autonomie, nous avons tenu un peu plus d’une journée complète sur une seule charge.Sony_Xperia_S_4.jpg

Sony Ericsson à une réputation d’offrir d’excellents écrans et capteurs photo. Cette réputation semble pouvoir persister avec ce modèle. La dalle de 4,3 pouces adopte en effet une résolution de 1280 x 720 pixels, la même que sur le Galaxy Nexus. Mais comme l’écran est plus petit, la densité est plus élevée. Sony se permet même de moucher le Retina Display d’Apple puisque cette dalle affiche 342 pixels par pouces contre 326 pour l’iPhone 4S. Outre sa résolution, l’écran est de très bonne qualité, avec une luminosité élevée. LCD oblige les couleurs et les noirs sont plus ternes que sur une dalle Amoled mais on reste en présence d’un des meilleurs écrans que nous ayons pu voir sur un smartphone. Le Bravia Engine emprunté aux téléviseurs est toujours de la partie et contribue à améliorer l’affichage en accentuant les couleurs et la netteté. Ce n’est probablement pas idéal d’un point de vue fidélité mais l’image est notablement plus agréable à regarder et c’est cela qui compte sur un smartphone.

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Il semblerait que les ingénieurs de chez Sony aient un peu craqué en choisissant le capteur photo de l’Xperia S. On retrouve un capteur Exmor R rétro-éclairé mais ce dernier passe à 12 Mpixels alors qu’il n’offrait « que » 8 Mpixels sur l’Arc. Cette course n’augure rien de bon au regard de la taille des capteurs et de la qualité optique. Ceci dit, on ne peut qu’avouer que les clichés sont les meilleurs jamais vus sur un smartphone. Ils sont nets, détaillés et bien saturés. Le déclencheur est extrêmement utile puisqu’il permet de prendre une photo très rapidement. Comptez entre 2 et 3 seconde pour prendre un cliché depuis un appareil en veille. La vidéo s’en tire un peu moins bien. Les séquences filmées en 1080p sont acceptables mais le bruit est trop présent. On espère que ce petit défaut est logiciel et qu’il pourra être réglé avec une mise à jour.

Mais où est mon Ice Cream ?

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Bien que la dernière version d’Android ait été mise à la disposition des constructeurs depuis déjà quelques mois, on doit se contenter d’un simple Android 2.3.7 sur le Xperia S. Sony a annoncé une mise à jour pour le second trimestre de cette année mais on ne peut pas s’empêcher d’être déçus. Le système reste tout de même parfaitement utilisable et fonctionne même plutôt bien. Tout est fluide pour peu que l’on se donne la peine de faire le ménage dans la masse de widgets pré-installés. On retrouve la surcouche Sony qui apporte quelques changements plus ou moins utiles comme une intégration de certains réseaux sociaux ou une gestion des dossiers pour les applications. L’expérience reste donc extrêmement similaire à ce que l’on trouve depuis déjà un an sur les smartphones Android de la marque, à ceci près que le processeur permet d’obtenir une meilleure fluidité générale.

L’écran et le processeur sont idéaux pour la vidéo et pour peu que vous utilisez un lecteur vidéo tiers (au hasard MX Vidéo Player), vous pourrez lire tout ce qui existe ou presque. Même un fichier MKV encodé en 1080p à un haut bitrate est passé sans le moindre problème.

Un retour gagnant pour Sony

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Le Xperia S nous a séduit. Sony a corrigé la plupart des défauts de l’Arc (peu de mémoire, manque de puissance…) tout en continuant à capitaliser sur ses points forts. La photo est particulièrement réussie et ce modèle est clairement l’un, voire le meilleur des photophones actuels. Le reste du hardware est globalement réussi à exception peut-être de l’ergonomie générale qui est correcte. La déception se situe plus du côté logiciel. En ne proposant pas la version 4 à la sortie, Sony handicape clairement son smartphone. Bien que le système embarqué soit fonctionnel, il n’est pas au niveau de la dernière version d’Android, surcouche ou non. En l’état, le Xperia S fait selon nous jeu égal avec le Galaxy Nexus, l’absence d’Android 4 étant compensée par une partie photo exemplaire. En attendant la marée de nouveautés du Mobile World Congress, on tient clairement l’un des meilleurs androphones du moment.

Caractéristiques :
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+ (HSUPA), EDGE
– Système d’exploitation : Android 2.3.8
– Dimensions/poids : 128 x 64 x 10.6 mm / 144g
– Écran : 1280 x 720 pixels, 4,3 pouces, 16 millions de couleurs
– Résolution photo : 12 Mpixels
– Baladeur : .MP4/H.263/H.264/WMV MP3/eAAC+/WMA/WAV
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 2.1 A2DP, WiFi n, micro USB 2.0, micro-HDMI, NFC
– Mémoire : 32 Go
– Autonomie moyenne : 35 heures

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9/10

Les Plus

  • Performances
  • Photos de qualité
  • Ecran très convaincant

Les Moins

  • Ergonomie moyenne
  • Pas d’Android 4
  • Autonomie un peu juste

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