Yamaha vient d’annoncer le lancement de sa nouvelle série d’ampli-tuners Home Cinéma RX-Vx73. Par rapport à la génération précédente, elle apporte de nombreuses nouveautés dont la compatibilité avec le mode AirPlay d’Apple et avec la vidéo en très Haute Définition 4K. Nous avons eu la chance d’essayer en avant-première le RX-V573, modèle phare de cette nouvelle gamme. Voici son test exclusif.
Le Yamaha RX-V573, modèle phare de sa nouvelle collection du printemps 2012, est un appareil abordable et néanmoins extrêmement complet. Yamaha a mis toutes les chances de son côté. La marque est leader incontesté du marché des ampli-tuners Home Cinéma avec près d’un tiers des ventes en France et elle entend bien le rester. Proposé à moins de 600 €, l’appareil propose des fonctions et services très étendus qui le placent d’emblée comme un modèle de référence à l’aune duquel on comparera maintenant tous ses concurrents.
Délivrant une puissance maximale de 135 watts par canal sous 6 ohms, le RX-V573 est doté de sept voies d’amplification modulaires. Il peut alimenter un ensemble d’enceintes 7.1, mais il peut se transformer en ampli multiroom pilotant simultanément un système Home Cinéma 5.1 dans une pièce et une paire d’enceintes stéréo dans une seconde pièce. Mais attention, il ne s’agit pas là d’une véritable fonction multizone, car le RX-V573 permet uniquement d’écouter la même source dans deux pièces différentes. Pour pouvoir écouter deux sources différentes dans deux zones totalement indépendantes, il faudra se tourner vers le modèle plus haut de gamme RX-V673 à 700 €. Cependant, la possibilité d’affecter deux canaux à seconde pièce ou à la bi-amplification des enceintes principales (pour gagner une meilleure tenue dans le grave) reste une option appréciable.
« Music in the Air » depuis iPhone, iPad ou Android
Le Yamaha RX-V573 est encore plus ouvert que ses prédécesseurs à la musique « dématérialisée ». Pour commencer, il dispose en façade d’un port USB qui lui donne la possibilité de lire les fichiers musicaux (MP3, WAV, WMA, AAC, FLAC) se trouvant sur une mémoire flash, un disque dur, un iPod, un iPhone et même un iPad. Ensuite, on trouve à l’arrière une prise Ethernet ouvrant accès aux webradios (moteur vTuner) ainsi qu’aux ordinateurs et serveurs NAS du réseau domestique. Le RX-V573 est homologué DLNA 1.5.
Mais la grande nouveauté réside dans la compatibilité avec le mode AirPlay d’Apple auquel Yamaha était un peu réfractaire au début (ou du moins en retard sur certains de ses concurrents). Grâce à l’AirPlay, il devient ultra-facile de lancer la lecture d’un morceau ou d’une « playlist » musicale depuis le logiciel iTunes installé sur un ordinateur ou depuis un appareil iOS d’Apple.
Yamaha ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisqu’il propose sur l’App Store d’Apple, mais aussi sur l’Android Market (ce qui est une première dans le domaine des amplis Home Cinéma) une application AV Controller pour pouvoir piloter de nombreuses fonctions du RX-V573 et lancer la lecture d’une musique depuis un smartphone ou une tablette.
« Pass-Through » pour la vidéo en très Haute Définition en 4K
Une autre particularité, dont les nouveaux ampli-tuners Yamaha sont les seuls à disposer pour l’instant, est la fonction HDMI « Pass-Trough » pour les signaux vidéos jusqu’à la très Haute Définition en 4K. Cela signifie que le RX-V573 est en mesure de transmettre le signal d’une source vidéo numérique sans y toucher jusqu’à une résolution de 3840 x 2160 pixels. Il s’agit d’une résolution quatre fois supérieure à celle de la TVHD actuelle (1920 x 1080 pixels) d’où l’appellation « Quad Full HD » (QFHD).
Alors évidemment pour l’instant, vu qu’il n’y a aucune source ni support Grand Public utilisant la QFHD, cela ne sert pas à grand-chose. Mais, on ne sait jamais, peut-être que d’ici une demi-douzaine d’années les éditeurs de Blu-Ray ou les chaînes de télévision décideront de proposé des programmes dans ce format. Et si cela se produit, votre ampli-tuner Home Cinéma Yamaha sera alors toujours à la page. Si la définition 4k vous intéresse, vous pouvez vous regarder du côté du test du vidéoprojecteur Sony VPL-VW1000ES ou du téléviseur Toshiba 55ZL2
Une conception propre classique
Fidèles à notre habitude, nous avons jeté un œil inquisiteur sous le capot du Yamaha RX-V573 afin de savoir ce qu’il a vraiment dans le ventre. L’agencement interne des circuits est propre et basique. La section d’alimentation est celle d’un amplificateur de puissance moyenne. Elle s’articule autour d’un transformateur de 8,5 x 7 x 10,5 cm, accompagné d’une paire de condensateurs de filtrage de 6 800 µF sous 63 V chacun. Les sept canaux de puissance sont de leur côté tous identiques, fonctionnant à partir de transistors Toshiba en configuration simple push-pull (modèle 2SA1941 et 2SC5198, capacités max. : 100 watts et 10 A). Les étages de décodages multicanal et de traitement numérique sont équipés d’un processeur Texas Instruments (modèle 32 bits de la famille TMS320) et d’un codec de conversion Burr Brown 8 canaux travaillant en 24 bits/192 kHz. C’est du classique pour ce type d’appareil.
Une touche écolo, ce n’est pas trop tôt
À l’instar de la plupart des téléviseurs modernes, le Yamaha RX-V573 est doté d’un mode « Eco », dont le but est de réduire sa consommation électrique. Sur un amplificateur Home Cinéma, il s’agit d’une première et on se demande pourquoi personne n’y a pensé plus tôt. Ce mode limite la puissance de l’appareil, mais pour des écoutes à niveau sonore moyen et pour un usage quotidien, elle n’a pas vraiment d’incidence sur les performances. En outre, elle permet de faire des économies d’énergie, même lorsque le RX-V573 n’émet aucun son. Nous avons assisté à une démonstration mettant en concurrence un ampli-tuner équivalent provenant d’une autre marque et le résultat était tout à fait probant : un peu moins de 30 watts de consommation au repos pour le RX-V573 contre presque 45 watts pour son concurrent. Yamaha annonce pour sa part que grâce à son mode « Eco » le RX-V573 peut consommer 20 % de moins qu’un modèle de précédente génération.
Pour compléter le dispositif, l’appareil propose une mise en veille automatique au bout de 2, 4, 8 ou 12 heures ainsi que plusieurs modes de veille avec les liaisons HDMI et réseau activés (consommation de 1 à 2 watts) ou désactivés (consommation de 0,1 watt).
Un appareil, simple, complet et efficace
Le Yamaha RX-V573 nous a un peu déçu par son OSD à l’écran au graphisme archaïque et sommaire. En revanche nous avons apprécié sa simplicité d’utilisation. Lors de l’installation de l’appareil, le système YPAO de calibrage automatique dont il est équipé remplit bien son office. Il s’agit sur le RX-V573 d’une version plus simple que sur les appareils haut de gamme de la marque. On ne dispose certes pas d’un égaliseur paramétrique très pointu, mais un égaliseur à six bandes et déjà présent de façon à pouvoir retoucher la courbe de réponse des enceintes.
Pour l’écoute en multicanal, le Yamaha RX-V573 propose 17 modes DSP et naturellement les traditionnels modes de décodages Dolby et DTS jusqu’aux Dolby TrueHD et DTS-HD Master Audio. Contrairement, à certains concurrents, cet ampli-tuner n’est pas homologué Dolby Pro Logic IIz pour offrir une restitution en 7.1 avec deux voies avant supplémentaires. La raison de cette absence est toute simple : les appareils Yamaha possèdent déjà cette option depuis plusieurs années grâce à un effet DSP propriétaire, exclusif à la marque.
Parmi les nouveaux effets DSP qu’embarque le RX-V573, on retient aussi le mode « Cinema DSP 3D » qui permet, quelle que soit la configuration d’enceintes, de donner du relief, avec une dimension verticale, à l’image sonore. Pendant, nos essais nous n’avons pas trouvé ce mode spectaculaire, mais quand même intéressant, car, comme toujours chez Yamaha spécialiste de très longue date des effets DSP, il est finement dosé et pas trop artificiel.
Yamaha RX-V573 : convaincant à l’écoute
Dans l’ensemble, que ce soit en stéréo ou multicanal, la définition, la spatialisation et la précision de la scène sonore est un point fort du RX-V573. On se rend compte à l’usage que ce n’est pas un amplificateur très puissant. Il peut avoir tendance à se montrer un peu criard lorsque l’on pousse beaucoup le volume. Il est plus à l’aise avec de petites enceintes, épaulées par un caisson de grave. En dehors de cette limitation, on retrouve les qualités et la signature sonore habituelle des meilleurs ampli-tuners Yamaha. L’équilibre tonal et clair, la restitution sonore est vive, rapide et d’un certain dynamisme. De plus, à niveau d’écoute modéré, le Yamaha RX-V573 se révèle d’une rare intelligibilité avec des timbres doux, chaleureux, légèrement physiologiques et très agréables.
Notons enfin qu’en même temps que le RX-V573, Yamaha lance sur le marché le RX-V473, un modèle qui ne dispose que de cinq canaux d’amplification et non sept, mais qui pour le reste est totalement identique à son grand frère. Positionné à 450 €, c’est une alternative particulièrement attractive au RX-V573 pour les utilisateurs (et ils sont nombreux) qui se contentent d’une restitution sonore en 5.1.
Spécifications techniques>
– Puissance : 7 x 115 W sous 6 Ω (à 1 kHz pour 0,9 % de DHT, 1 canal chargé), 7 x 80 W sous 6 Ω (20 Hz à 20 kHz pour 0,09 % de DHT, 2 canaux chargés), 7 x 135 W sous 6 Ω (à 1 kHz pour 10 % de DHT, un canal chargé, norme JEITA)
– Tuner : AM/FM RDS
– Calibrage automatique : YPAO, égaliseur 6 bandes
– Fonctions multiroom : sorties zone B amplifiée (même source que la zone principale)
– Connectique HDMI : 4 entrées et 1 sortie compatibles 4K Pass-Trough, ARC et CEC
– Décodeurs multicanal : Dolby TrueHD, DTS-HD Master Audio, Yamaha Cinema DSP HD/3D
– Connectique audio-vidéo (entrées/sorties) : vidéo composantes (2/1), vidéo composite (5/1), audio analogiques stéréo (4/1), audionumériques coaxiales (2/-), audionumériques optiques (2/-), subwoofer (-/1), prise casque (1/-)
– Connectique multimédia : USB (compatible iPod, iPhone, iPad), Ethernet
– Fonctions réseau : AirPlay, DLNA, webradios (vTuner)
– Consommation électrique max./veille : 280/0,1 W
– Dimensions : 435 x 161 x 315 mm
– Poids : 8,2 kg
– Prix indicatif : 600 €