Asus PQ321QE : Asus, premier sur la 4k

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L’Asus PQ321QE est exceptionnel à plus d’un titre. C’est un moniteur informatique 32 pouces, ce qui n’est pas en soi franchement courant. C’est aussi un écran Ultra-HD, offrant une résolution de 3 840 x 2 160. Ce qui offre sur ce 32 pouces une définition supérieure aux moniteurs WQHD en 27 pouces. Enfin, c’est le plus grand moniteur basé sur la technologie Sharp IGZO. Une technologie dont on n’a pas fini de parler.

Cet Asus PQ321QE est donc le premier moniteur Ultra-HD / 4k que nous recevons à la rédaction. Après le test du téléviseur Sony KDL65X9005, c’est un peu perturbant de retrouver autant de points sur une dalle aussi petite. De fait, il faut vraiment se rapprocher de l’écran pour voir ce que l’on fait. L’un des premiers effets de la 4k est donc de vous donner l’impression d’avoir 20 ans de plus, en une seconde.

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Mais trêve de plaisanterie. Au dela de la résolution, Ce moniteur est aussi le premier équipé d’une dalle Sharp IGZO. Sur le papier, cette technologie, déjà à l’œuvre sur certaines plateformes mobiles, offre de multiples avantages, notamment en termes de taux de remplissage des pixels. Autrement dit, la partie « perdue » pour la transmission de la lumière est moindre que sur les TFT en silicium amorphe ce qui permet, à taille de pixel égal, d’avoir plus de luminosité… ou à luminosité égale, de caser plus de pixel au pouce carré. Et bien évidemment, la définition étant l’argument majeur de vente en ce moment sur les tablettes et les smartphones, ce n’est pas étonnant que cette technologie rencontre un certain succès.

Un peu de techno

Alors pourquoi l’IGZO permet-il de réduire la taille des pixels ? Le secret de ce semi-conducteur (Indium Gallium, Zinc Oxyde) réside dans une plus grande mobilité des porteurs. Autrement dit, pour passer autant de courant dans un transistor IGZO que dans un transistor TFT, on peut se contenter d’un transistor plus petit. Moins de place pour les transistors… et donc plus de transistor par pouce carré. Tout simplement. En outre, l’IGZO a le bon goût d’être très largement transparent (en fait il est même photo résistif à certaines longueurs d’ondes qui n’intéressent pas le domaine de l’imagerie visible, heureusement), ce qui facilite d’autant plus la conservation de la luminosité alors même que le pas de pixel est plus petit. Pour la petite histoire, cette techno est d’origine Sharp… ce qui ne veut pas dire que ce sont des dalles Sharp. En effet, la société a licencié la technologie à Samsung, qui peut donc fabriquer ses dalles sur cette technologie.

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Design et finition

La ligne de l’écran n’est pas sans rappeler celle de l’Asus PA249QE. C’est donc très pro, et sobre, pour ne pas dire austère. Le plastique noir mat a l’air solide, mais le dos de l’appareil témoigne aussi de la nature de démonstrateur technologique du produit.

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Ergonomie

L’appareil offre une ergonomie correcte, mais on a vu mieux. Le pied est réglable en hauteur et la dalle s’incline mais le mode pivot n’est pas de la partie. Surtout, on s’énervera assez facilement en manipulant l’OSD, d’une austérité à faire rougir de plaisir un employé de Goldman/Sachs.

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Un manque d’originalité dans le design ? Passe encore. Mais pourquoi diable aller planquer les boutons de contrôle au dos de la dalle ? Ce n’est absolument pas pratique et on se trompe très souvent.

Equipement

La connectique vidéo est limitée au Display Port. On s’en serait douté, puisque c’est l’une des rares connectiques à supporter le débit nécessaire pour l’affichage en 4k. Cependant, tout est loin d’être parfait. L’électronique interne ne supporte pas nativement l’Ultra-HD à 60Hz. Il faut donc se contenter de 30Hz, ce qui est à priori suffisant pour les films, mais pour un usage bureautique, ou même pour le jeu, c’est non. Il faut donc configurer le driver vidéo de votre PC pour qu’il considère en réalité l’écran comme deux afficheurs côte à côte et dans ce cas, on peut atteindre les 60Hz. Dans un premier temps, il est nécessaire de modifier la manière dont est traité le signal DisplayPort en choisissant le mode MST (Multiple Stream Transport) via le menu DisplayPort Stream du moniteur.

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Une fois l’opération effectuée, le moniteur redémarre. A ce stade, le pilote détecte qu’il y a deux écrans l’un à coté de l’autre. La dernière étape consiste à paramétrer le mode d’affichage en indiquant au pilote de considérer les deux écrans « virtuels » comme un seul et même écran. Dés lors, il est possible de sélectionner la fréquence de 60Hz. Comme chaque pilote de carte graphique est différent, Asus a eu la bonne idée de réaliser une vidéo expliquant la manipulation à effectuer pour activer ce fameux mode 60Hz dans le cas d’une carte graphique AMD, Nvidia et Intel :

Asus PQ321QE : une consommation élevée

La consommation du moniteur Asus PQ321QE est sur le haut du panier, mais il faut comparer ce qui est comparable. En effet, la majeure partie de la consommation nous vient du rétro-éclairage et c’est un moniteur 32 pouces. On peut le comparer à la consommation d’un petit téléviseur.

tablo2.jpgFaute de contenu adéquat, il y a fort à parier que l’Asus PQ321QE se retrouve en premier lieu sur le bureau d’un photographe. Et dans les faits, l’appareil est plutôt bien réglé, avec un mode 6500K plutôt convaincant, mesuré à 6400K.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Nous avons mesuré un contraste à 980 :1. C’est une bonne chose. On est donc plus proches des valeurs des dalles VA que des dérivés d’IPS, une technologie généralement plébiscitée par les fabricants d’écran WQHD. C’est d’autant plus une bonne surprise que le constructeur annonce un contraste plus modeste.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’appareil ne révèle aucune mauvaise surprise. Il se conforme au standard, ni plus ni moins.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Asus PQ321QE : une excellente uniformité

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le moniteur Asus PQ321QE offre une uniformité excellente, sans doute à mettre sur le compte de la technologie IGZO. Il faut ajouter à cela des angles de vision vraiment larges.Le moniteur Asus PQ321QE offre une réactivité assez moyenne, mesurée entre 17ms et 22ms selon les transitions. Ce n’est donc pas un écran pour les joueurs.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Il n’y a aucun dépassement de consigne, donc aucun risque d’observer un negative ghosting quelconque.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

Alors en pratique, comment se vit la 4k au quotidien ? Et bien c’est assez déroutant. L’espace de travail est juste titanesque comme on peut le voir ci-dessous :

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En fait, ce n’est pas franchement pratique pour tout. Par exemple, dans l’édition de document word, tout dépend ce que vous faites. Si vous assemblez plusieurs documents ensemble, alors c’est très pratique, car on peut avoir tout ouvert en même temps. Mais si vous partez d’une page blanche, c’est assez déroutant car il faut zoomer outrageusement pour voir quelque chose ou se coller le nez à l’écran. C’est un peu déroutant et il faut revoir ses habitudes.

La question se pose toujours quant au prix d’un tel engin face à une solution double écran. C’est vrai que pour le prix de la dalle 4k Asus, vous pouvez investir dans trois écrans WQHD de bonne qualité, au moins. Ça prend plus de place sur le bureau, c’est un fait. Mais du côté de l’organisation du « plan de travail » c’est tout aussi efficace, si ce n’est plus.

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L’appareil ici présent tire malgré tout son épingle du jeu en photo et là, c’est vrai que nous n’avons jamais vu mieux au labo en matière de moniteur informatique. On redécouvre ses images sous une nouvelle dimension, avec notamment un piqué inédit. On peut enfin déguster ses photos en 8 Mpixels, l’occasion d’en découvrir toute la richesse mais aussi tous les défauts. On est encore loin de la résolution effective des capteurs d’images et pour profiter pleinement de son appareil photo, on n’a toujours pas fait mieux que l’impression, mais avec cet écran, on s’en rapproche.

Dans les jeux, disons que ça aurait pu être pire. La réactivité est trop juste, mais ça passe encore. C’est jouable. Il y a des traînées, mais pas de negative ghosting. En revanche, il va falloir casser votre PEL pour trouver une carte graphique digne de ce nom. Et en l’absence de port HDMI, inutile de compter sur les consoles next-gen (les suivantes donc) pour vous aider. Bref, ce n’est pas un écran de jeu.

Dans la vidéo, c’est aussi très difficile, en partie à cause d’une remise à l’échelle toujours aussi difficile. Les DVD en définition standards sont bons pour la poubelle. L’upscale des contenus full-HD est déjà plus acceptable. On profite d’une bonne dynamique, d’un bon contraste et de fourmillements plutôt discrets.

Asus PQ321QE : l’arme absolue pour la photo

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Le moniteur Asus PQ321QE s’en est plutôt bien sorti dans notre test mais il est loin d’être polyvalent. Il intéressera surtout les photographes amateurs, toujours en mal de pixels pour leurs retouches. Pour les autres en revanche, c’est non pour l’instant. Il n’y a pas de contenu vidéo encore largement disponible et pour le jeu, même si ça reste utilisable, le prix des cartes graphiques permettant de jouer en résolution native va rendre votre budget gaming prohibitif.

Au delà de ce test, ce moniteur est aussi une belle démonstration de savoir-faire technologique d’Asus. La marque a frappé fort alors que l’on attend encore certains concurrents sur le WQHD. Affaire à suivre donc.

Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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7.5/10

Les Plus

  • Résolution
  • Contraste

Les Moins

  • Prix
  • OSD austère
  • Contrainte d’installation

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