L’écran BenQ XL2420T est l’écran de jeu le plus étonnant de ces douze derniers mois. Il est signé BenQ, un constructeur qui s’est assuré la collaboration de deux joueurs qui évoluent dans le monde professionnels : HeatoN et SpawN. Le résultat est un 24 pouces particulièrement efficace.
L’écran BenQ XL2420T est un moniteur de jeu… un vrai… pour les velus… ceux qui font la gueule en jouant parce qu’on n’est pas là pour déconner… Le fait est que ce n’est pas la première fois que la marque s’attribue les services de joueurs professionnels puisque HeatoN et SpawN avaient déjà collaboré sur la version précédente, le BenQ XL24A0T mais cette fois, la marque a mis la barre très haut.
Design et finition
Normalement, quand on reçoit un moniteur « pour joueur » dans nos pages, c’est souvent un modèle bariolé qui clignote dans tous les coins avec un pied improbable qui tient plus de la chaussure à ski que de l’équipement informatique. Rien de tout cela ici. La ligne de l’appareil, rouge et noire, est d’une sobriété qui contraste avec les LED grandguignolesques qui illuminent d’ordinaire les écrans réservés au jeu vidéo.Et c’est une excellente chose que de ne pas tomber dans un cliché daté, que seuls les constructeurs de laptop pro-gamer semblent encore enclins à respecter, hélas…
Ergonomie
L’écran se démarque également par une ergonomie digne d’un modèle professionnel, avec une dalle ajustable en hauteur et en inclinaison, montée sur base rotative. On apprécie également l’ergonomie de l’appareil. Le système de menu tactile est particulièrement sensible, les zones de contact s’illuminent dès qu’elles perçoivent votre présence. C’est assez déroutant. L’appareil est livré avec un petit accessoire USB à brancher directement sur l’écran. C’est une sorte de souris dotée de quatre boutons en plus d’une molette de défilement, et sans capteur optique. Elle permet astucieusement de jongler parmi trois réglages d’image, choisi par l’utilisateur. Pratique par exemple quand le fiston n’a pas les mêmes préférences que ses parents ! On peut également choisir d’y stocker trois configurations pour trois jeux différents. Il est vrai qu’un Civilisation n’a pas exactement les mêmes exigences qu’un Call of Duty. Loin de jouer la provocation, l’écran est plein de bon sens. On trouve même deux configurations optimisées pour Counterstrike 1.6 et Counterstrike Source… à réserver aux joueurs en pré-retraite donc…
Equipement
Là encore, c’est pléthorique. On trouve simplement toutes les connections vidéos possibles et imaginables. L’écran est 120Hz, compatible 3D Vision avec fonction Lightboost mais les lunettes 3D Nvidia ne sont pas fourni. N’importe quel joueur digne de ce nom vous dira qu’il est plus intéressé par la fluidité de l’animation que par la 3D de toute façon, et c’est donc une bonne chose de réduire le prix de vente en omettant ces fameuses lunettes.
Côtés accessoire, on a déjà parlé du petit pad de configuration. Mais il faut aussi compter avec la présence d’un hub USB 3 ports, toujours bien pratique. Bref, c’est un écran pour joueur, mais qui sait se montrer des plus polyvalents.
BenQ XL2420T : une consommation faible
Nous avons pu évaluer la consommation du moniteur BenQ XL2420T. C’est plutôt une bonne nouvelle pour un écran de jeu : l’appareil consomme peu (18,7W dans nos conditions de mesure standard), quelque soit la configuration choisie. On notera également que le rétro-éclairage est particulièrement puissant puisqu’à 37% il est déjà à 160 cd/m2, une puissance rendue nécessaire par la compatibilité 3D.
Le moniteur BenQ XL2420T n’est PAS un moniteur glossy (Joie, foule en délire, scène de liesse un peu partout, etc.) et c’est assez rare de nos jours pour être noté. Le fait qu’un écran pour joueur choisisse de se passer de cet artefact marketing devrait tout de même sonner comme un signal d’alarme chez les autres constructeurs. En plus de cela, l’appareil est relativement bien réglé par défaut ! Benq n’a pas oublié les couleurs avec un mode normal… pour une fois normal ! La normalité, c’est tendance en 2012 visiblement… On atteint 6700K côté température des couleurs et c’est assez proche du standard pour un écran de jeu.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste est en revanche plus modeste. Mais à tout prendre, je préfère un contraste moyen en dalle mate qu’un contraste élevé en dalle brillante, à l’usage. A noter que pour avoir 160 cd/m2, il faudra descendre le curseur de luminosité à 37. Dans ce cas, c’est utilisable. La luminosité est trop élevée à 100% de toute façon.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte parfaitement le standard en vigueur. Le diagramme de gauche témoigne aussi de l’excellente linéarité du rendu..
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
BenQ XL2420T : uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le BenQ XL2420T offre une uniformité très correcte. Il y a quelques écarts sur les bords, mais rien de bien gênant à l’usage. Pour l’instant, ce modèle est une excellente surprise. Il est très ergonomique, respire la qualité et offre des couleurs digne de ce nom. Quid des images en mouvement ?Le BenQ XL2420T offre une réactivité excellente… mais il y a juste quelques soucis avec l’overdrive lorsque les transitions sont plus franches. Dans ce cas, on assiste à un dépassement de consigne, ce qui se traduit dans nos courbes par des valeurs de temps d’établissement plus élevés.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Il y a un sévère dépassement de consigne dans les transitions les plus franches. L’appareil écope d’un C, hélas.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
L’appareil offre une dalle mate, réclamée à corps et à cri par une armée d’usagers quotidiens de l’informatique qui n’en peuvent plus de jouer sur un écran brillant forcément réfléchissant. Passons rapidement sur la 3D. Ca fonctionne, mais aucun joueur suffisamment sérieux n’y prêtera sans doute attention. En revanche, dans les jeux vidéo, l’action est particulièrement fluide. Nous ne sommes pas déçus. La réactivité de la dalle est excellente, avec des valeurs en dessous des 5ms par moment. Dommage que les mouvements de caméra soient entachés de negative ghosting, ce détourage clair apparaissant autour des objets lors des déplacements de caméra violents. Mais c’est tout de même un phénomène assez rare, inesthétique, certes, mais qui n’empêche pas de jouer… de toute façon, si vous jouez encore à Counterstrike, ce n’est pas l’esthétique qui va vous gêner… si vous êtes passé à BF3, là par contre… Dans les films, l’appareil ne s’en sort pas trop mal non-plus. Certes, l’image n’est pas franchement fluide si vous activez l’overdrive (mieux vaut donc s’en passer puisque vous avez le choix), mais les couleurs sont belles et il y a peu de fourmillement sur les aplats de couleurs.
BenQ XL2420T : un must, tout simplement
Le BenQ XL2420T n’est pas encore l’arme absolue, mais on s’en rapproche furieusement. L’écran a tout pour plaire, si ce n’est un tarif sur le haut de la tranche pour un 24 pouces. Il est bien fini, bien réglé, rapide, ergonomique, bien équipé, et il a une dalle mate… what else ? En plus il n’est pas mauvais dans les films et il est compatible 3D pour ceux qui veulent vraiment tenter l’expérience. On aurait préféré un overdrive mieux réglé. Mais très franchement, c’est un excellent choix.
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