« Aujourd’hui, pour 100 euros, tu n’as plus rien. »… c’est souvent ce que l’on pense. Mais les faits sont là. Pour 100 euros environ, vous pouvez vous faire plaisir avec un petit appareil photo aux compétences loin d’être négligeable. C’est le cas de notre Canon Powershot A2300, 110 euros sur la balance et encore moins sur le net.
Le Canon Powershot A2300 est vendu un peu plus de 100 euros en magasin. On a triché dans l’intro. Mais sur le web, on le trouve pour ce prix-là environ. Ce test préfigure notre comparatif de petits appareils photos numériques à moins 80-120 euros, à paraître sous peu dans nos pages. En attendant, on vous propose de découvrir ce petit appareil sans grande prétention, mais aux performances plutôt correctes… compte tenu de son prix de vente !
A l’ancienne
Concrètement, pour 110 euros, on a droit à quoi ? Vous espériez vraiment un CMOS rétroéclairé ? honnêtement ? Et bien non. Il s’agit d’un bon vieux capteur CCD 16,1 Mpixels bien connu et déjà à l’œuvre sur une partie de la gamme du constructeur japonais. On en devine déjà les limites, avec notamment un montée en ISO délicate, mais aussi les avantages avec une fidélité chromatique correcte.
Canon Powershot A2300 : un boîtier simple et bien conçu
Si l’appareil est en plastique, la qualité de fabrication est correcte. La coque est bicolore : grise sur le devant et noir à l’arrière.
Replié, l’appareil est vraiment plat et pourra se glisser très facilement dans une poche.
Sur le dessus, c’est le désert ou presque. On trouve un bouton de mise en route assez sensible et il n’est pas rare de mettre l’engin sous tension rien qu’en le sortant de sa poche. Le petit onglet de zoom tombe assez facilement sous le doigt. Et le déclencheur métallique laisse une sensation agréable.
Au dos, on trouve une croix de sélection classique, un bouton d’enregistrement séparé (bien vu) et l’accès au menu. Côté ergonomie, Canon oscille entre le très bon et le moins bon. Du côté des points positifs, on trouve un bouton d’aide accessible directement. C’est bien pratique pour ceux qui débutent et qui ne comptent pas lire le manuel avant de se lancer si on a besoin d’une fonction particulière, on peut avoir des explications adéquates. Dommage par contre que ce bouton ne soit pas actif dans les sous-menus.
En outre sur le Canon Powershot A2300, il faut aussi compter avec des boutons plutôt creux, et difficile à manipuler pour ceux qui ont des gros doigts.Le Canon Powershot A2300 dispose d’une optique qui n’ouvre pas très grand, avec 2.8 en grand angle. En zoomant, la situation se dégrade assez vite, avec une ouverture qui grimpe à 6.9. En revanche, elle offre un piqué constant.
On peut constater deux choses sur ce cliché. D’abord, l’optique est très correcte. Elle ne perd pas fondamentalement de piqué en s’éloignant du bord. C’est aussi le cas en grand angle par ailleurs. On voit ici que les joints des briques se perdent peu ou pas lorsque l’on s’éloigne de l’axe optique :
Les plus pointilleux auront remarqué une légère aberration chromatique dans le coin supérieur gauche du bâtiment. Mais ce n’est pas vraiment méchant.
Ensuite, il faut bien avouer que le capteur est beaucoup trop résolu pour l’optique. Honnêtement, on voit immédiatement sur ce cliché que 16,1MP, c’est beaucoup trop. 10MP auraient largement suffit, y compris pour faire des tirages en A5. Ici, c’est trop. On a toujours l’impression désagréable d’avoir un léger flou, alors qu’il n’en sera rien à l’impression de toute façon.
En revanche, l’optique présente un léger ventre en grand angle, un effet qui devrait s’amenuiser une fois que vous aurez corrigé la perspective.
Un mode programme assez complet
C’est loin d’être un appareil expert. Pourtant, il fait partie de la gamme Powershot et en cela, il se doit d’avoir un mode programme digne de ce nom. Et ce n’est d’ailleurs pas loin d’être le cas. On trouve le réglage de sensibilité manuel, l’ajustement de la balance des blancs, ainsi que la compensation d’exposition. Evidemment, vous ne pouvez pas régler l’ouverture ou la vitesse mais il ne fallait pas rêver non plus.
Si la motorisation du zoom est lente, l’autofocus est un poil plus performant que la moyenne. Il accroche assez vite son sujet, même lorsque la luminosité est faible. La prise de vue est accompagnée d’informations vraiment minimales. Tout au plus peut-on afficher la grille. On notera aussi qu’en mode prise de vue, le capteur fournit une image absolument atroce. En soi, ce n’est pas gênant.
Côté qualité d’image, on apprécie tout de même la très bonne saturation des couleurs du CCD. En outre, les tons chair sont très naturels en conditions d’éclairage normales. Même si la balance des blancs est à la peine quand l’éclairage se fait plus discret, le soit en intérieur par exemple.
Bien sûr, on trouve tout un tas de filtre à la mode pour des prises de vue rigolotes.
Canon Powershot A2300: une sensibilité limitée
Il ne faut pas attendre grand-chose de cet appareil en basse lumière. C’est un petit appareil pas trop cher et Canon n’a pas déployé des efforts surhumains non-plus pour parfaire la bête. Il faut donc se contenter d’une sensibilité qui, selon nous, est limitée à 400 ISO, grand maximum. Et dès ISO 400, l’appareil met en œuvre un filtrage numérique assez agressif qui détruit pas mal de texture, de sorte qu’il est difficile de justifier vraiment les 16Mpixels in fine, une fois les images rapatriées sur le PC.
A 100 ISO, c’est impeccable. On apprécie notamment sur cette scène très contrastée la très grande dynamique du capteur dans les zones sombres, qui ne se bouchent pas facilement :
A 200 ISO, c’est toujours bon. il n’y a pas de dégradation notable.
A 400 ISO, c’est encore propre, mais on atteint la limite. Les zones sombres commencent à moutonner et la netteté des contours n’est plus garantie. Voir par exemple la délimitation de la zone d’ombre, plutôt diffuse.
Au-delà, c’est parfaitement inexploitable. Pour le fun, voici l’image à 1600 ISO
Etrangement, l’arrière-plan est plutôt propre alors que le bitume prend des allures de tapis psychédélique d’hôtels de Las Vegas. Il faut dire qu’à ces niveaux de sensibilité, l’électronique interne abrutit tout le monde à grand coup de filtrage numérique. La définition n’est plus qu’un lointain souvenir mais c’est plus propre
Canon Powershot A2300 : un choix sage
Côté vidéo, l’appareil ne fait pas de miracle, mais il offre un 720p correct, sans plus. Le manque de stabilisation est évident et l’appareil rejette assez mal le bruit ambiant comme on peut le voir ici. En outre, vous ne pouvez pas contrôler le zoom pendant le film.
Le Canon Powershot A2300 est-il recommandable ? Oui si vous savez à quoi vous attendre. Si vous cherchez un appareil pour faire de la grande Photo, oubliez. Si vous cherchez un appareil à petit prix à des fins documentaires, pour raconter votre voyage par exemple, c’est un bon choix. C’est aussi l’occasion de faire découvrir la photo à son enfant, sans que l’on ait l’angoisse qu’il ne casse un appareil photo trop cher. Dans la gamme 80-120 euros, c’est un candidat très sérieux.