Fuji F900EXR : un super zoom expert

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Le Fuji F900EXR offre dans un boîtier compact un zoom 20x et tout ce dont un photographe amateur peut rêver, des modes PSAM à l’enregistrement en RAW. Un bloc note idéal à emmener partout ?

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Le compact Fuji F900EXR est un appareil intéressant à plus d’un titre. C’est un compact à fort zoom, comme il y en a tant, il est vrai. Mais c’est aussi un appareil avec des prétentions expertes assez assumées. Généralement, dans la gamme des compacts experts, il faut se contenter d’un zoom 4x ou 5x. Ici, Fuji nous propose beaucoup plus de latitude tout en conservant un prix raisonnable.

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Fuji F900EXR : un boîtier haut de gamme

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Côté boîtier, ce Fuji est une bonne surprise. La finition en plastique soft-touch est rassurante. Et le grip est étonnamment bon pour un appareil de ce gabarit. On apprécie notamment le renflement formé par la molette inclinée au dos de l’appareil, qui permet de caler le pouce. La roue de sélection est à cliquet est suffisamment dure pour que le mode ne change pas quand on glisse l’appareil dans la poche. Plus douteux en revanche, les inserts en plastique chromé font un peu bling-bling et n’apportent pas grand-chose au design.

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Le flash popup est à sortir manuellement grâce à un bouton sur le côté gauche. On apprécie le fait de pouvoir le diriger légèrement vers le haut avec le doigt si on veut apporter un peu de lumière d’ambiance sans transformer ses amis en lapins pris dans le faisceau des phares de voiture.

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Le fait est que l’ergonomie du boîtier est bien pensée. On trouve un bouton programmable Fn, que l’on associera généralement au choix des ISO, mais aussi un bouton e-Fn, qui fonctionne un peu comme le shift, d’un clavier. En l’activant, on accède à d’autres fonctions de la roue codeuse cliquable et des autres touches du dos de l’appareil. Bien sûr, vous pouvez redéfinir ces fonctions dans le menu. Bref, c’est entièrement paramétrable et c’est tant mieux ! Dans les modes priorités, la roue codeuse gère le paramètre en question. On accède toujours à la compensation d’exposition en cliquant vers le haut.

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L’appareil est WiFi et permet d’enregistrer à distance ses photos sur un PC distant. On peut également tagger ses photos avec les informations GPS.

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Fuji F900EXR : cabinet de curiosités

Alors que la prise en main du Fuji F900EXR est vraiment bonne, certains détails gênent lors de la prise de vue. En premier lieu, le viseur central laisse supposer que l’engin dispose d’une détection d’assiette, mais il n’en est rien. Il s’agit juste d’un indicateur de mise au point, qui rétrécie quand l’appareil a accroché. Ensuite, l’appareil propose assez peu d’information lors des prises de vues. Il faut aller chercher à la main l’histogramme ou les règles de trois… mais on ne peut pas avoir les deux ! Et quand on éteint l’appareil, il faut tout recommencer. C’est vraiment pénible. On a cherché à enregistrer notre configuration, en vain. C’est dommage.Le Fuji F900EXR dispose d’une optique correcte, sans plus. A pleine ouverture, l’image est un peu molle :

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On retrouve semble-t-il un peu de piqué au stop suivant. Mais le problème est que l’appareil ne dispose que de trois valeurs d’ouvertures : 3,5, 7,1, 10 en grand angles. Ces valeurs augmentent naturellement avec le zoom. Du coup, on a assez peu de choix.

Lorsque l’on ferme l’iris, on retrouve en effet pas mal de piqué.

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Il faut noter que l’appareil gère plutôt bien le contre jour avec assez peu de flare.

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Mais c’est seulement vrai en grande ouverture. Lorsque l’iris se ferme, c’est le désastre :

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Pour en finir avec l’objectif, le mode macro offre un parti-pris intéressant. Le flou d’arrière-plan est modeste, mais la zone sur laquelle l’image est nette est relativement large.

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Signalons également une bonne stabilité même en plein zoom. De ce point de vue, le téléobjectif remplit bien sa mission.

Surtout il y a quelques limitations étranges. Par exemple, en priorité Ouverture, le temps de pose est limité à 1/4 de secondes. Alors qu’en manuel, vous pouvez monter sans problème à huit secondes. En priorité vitesse, c’est encore autre chose. Vous ne pouvez pas dépasser les deux secondes… Pourquoi ? Mystère. Résultat des courses, si vous voulez vraiment faire de la longue pose, il faudra travailler en manuel.

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Il est important de noter que sur ce capteur, la longue exposition, même à faible ISO s’accompagne d’une montée du grain dans les zones sombres, à imputer à la part prépondérante du courant d’obscurité et de sa non-uniformité sur la matrice de pixel. Ainsi, un cliché tout ce qu’il y a de plus statique à ISO 100 fait ressortir assez vite le bruit :

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On peut pousser à l’extrême évidemment :

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Fuji F900EXR: une sensibilité difficile

L’appareil offre des clichés assez bruités, dès ISO 100 sans pour autant être complètement à la rue face à la concurrence. Mais jusqu’où peut-on aller ? Pour nous, ISO 800 est vraiment le maximum pour les tirages en 10×15. Au-delà, le bruit reste contenu, mais le lissage abrutit complètement l’image. Voici par exemple un cliché à 1600 ISO :

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La difficulté de monter en ISO est bien entendue directement liée à la petite taille du capteur, mais pour le prix, on ne peut pas non-plus rêver si on veut garder un zoom décent.

On notera aussi une certaine difficulté pour l’appareil à rendre une balance des blancs correctes en basse lumière. Si vous comptez profiter de « l’heure bleue » pour vos clichés en ville vous en serez pour une bonne dose de retouche à la main de la saturation du bleu, justement.

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On voit ici que le bleu vire au bleu pétrole. Sans être vraiment désagréable, le rendu n’est pas tout à fait conforme à la réalité. Certes, il s’agit d’un cas particulier avec une forte dominante d’éclairage jaune, mais tout de même…

Fuji F900EXR : un concentré d’image

Quelques mots enfin sur la vidéo. L’appareil est capable de filmer en Full-HD à 60 images par seconde. Mais cela restera une fonction accessoire. Il y a tout de même pas mal de bruit vidéo. Le son est plus correct, mais dans l’ensemble l’exposition choisie laisse à désirer.

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Au final, le Fuji F900EXR nous a plu, mais on regrette tout de même ses quelques bizarreries ergonomiques qui limitent quelque peu ses prétentions d’amateurs avertis. Signalons à la volée, un choix trop faible d’ouvertures et des modes priorités qui refusent de faire ce qu’on leur demande quand on veut aller vers des expositions extrêmes. Du point de vue de la qualité d’image, l’appareil n’est pas parfait, mais il offre de bon clichés jusqu’à 800 ISO et son rendu en basse lumière, même s’il n’est pas idéal (c’est un compact, tout de même), est loin d’être désagréable.

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7.5/10

Les Plus

  • Finition
  • Modes experts
  • Bonne stabilité

Les Moins

  • Montée en sensibilité délicate
  • Peu de choix d’ouvertures

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