Quand on part en vacance au bout du monde, on aime bien ramener des photos, histoire de fixer ses souvenirs sur supports numériques ou papier pour les plus nostalgiques. Seulement, difficile de s’encombrer d’un reflex en permanence ou encore d’oser le sortir pendant la saison des pluies à Bornéo…Aussi, on vous propose pour cet été une série d’article sur les appareils photos durcis et étanches, de quoi satisfaire les plus baroudeurs. Ce premier article se concentre sur le Fuji XP200, l’appareil le plus durci disponible au catalogue Fujifilm. Il embarque un capteur CMOS de 16 Mpixels, un zoom 5x dans un boîtier vraiment robuste.
La photographie numérique fait partie intégrante de nos rituels de voyages. En vacance, on aime photographier, histoire de ramener ses souvenirs, et puis surtout de montrer à ses amis à quel point nos vacances ont été fantastiques, ça compte… Désormais, s’il y a un accès à internet quelconque, on peut le faire directement sur les réseaux sociaux, et parfois, les appareils photos vous y aident. Mais il reste un souci de taille : si vous n’êtes pas du genre à vous la couler douce dans un palace cinq étoile, il y a de fortes chances que votre appareil photo soit mis à rude épreuve et pour les plus baroudeurs d’entre nous, il existe toute une série d’appareil photos étanches, antichoc, anti-poussières et vraiment très intéressants. Le Fuji XP 200 est de ceux-là, prêts pour l’aventure. Petit tour du propriétaire.
Fuji XP200 : une conception robuste
L’appareil nous a été livré dans une robe jaune du plus bel effet. L’accès à la carte mémoire et à la batterie se fait par une porte étanche doublée d’une molette sécurisée. Ça fonctionne assez bien même s’il y a eu des progrès depuis. Au moins on peut manipuler le loquet avec des gants. Mais dans le fond, est-ce vraiment une bonne idée ? Pas vraiment. On vous conseillera d’insérer une carte de très grosse capacité, pour être certain de ne pas avoir à manipuler le verrou dans des conditions météo défavorables. D’ailleurs, le mieux reste encore de transférer ses images sans fil, puisque c’est possible ici, pour ne pas avoir à ouvrir l’appareil du tout.
L’étanchéité n’est bien sûr pas sans conséquences sur la prise en main. Le bouton de déclenchement peut paraitre un peu mou, voir hésitant. La commande du zoom se fait au pouce. Le déclencheur vidéo est bien séparé de la photo (un bon point) et le trèfle cliquable est dur, mais suffisamment bien détaillé pour qu’on le trouve, même avec des gants. Par contre, le petit bouton Disp/Back, qui règle les modes d’affichage pendant le cadrage, est un peu trop enfoncé et sa manipulation est difficile.
L’ergonomie est plutôt bien pensée. L’appareil est suffisant stable pour être posé sur le sol ou sur un muret même s’il y a un peu de vent. C’est un appareil simple, mais de qualité. Le large écran 920k points est vraiment agréable. Attention, la face avant est bardée de bidules qu’il ne faudra pas recouvrir avec les doigts. On y trouve deux micros, un flash et une puissante torche LED, nettement supérieure de ce que peut offrir la concurrence !
Fuji XP200 : une prise de vue basique
Côté photo, l’appareil fait beaucoup de concession à la pratique de la photo, comme bon nombre de ses camarades, hélas. Pour les amateurs, il n’y que le mode programme, on ne peut régler que la sensibilité et la compensation d’exposition et voilà tout. Il n’y a pas de gestion des priorités. C’est donc très basique et beaucoup d’amateurs seront déçus avec ce type d’appareil, offrant très peu de latitude. L’autofocus est dans la moyenne habituel des compacts, le système à détection de contraste fait son boulot et même de nuit, on arrive à accrocher. Comme par exemple :
Côté qualité d’image, hélas, tout n’est pas parfait le grand angle est limité au 28mm, ce qui est bien, mais moins que 24mm pour la photo de paysage. L’ouverture est ridiculement faible, avec f/3.9 ! Surtout, la netteté n’est pas vraiment convaincante.
Plus gênant, on voit aussi sur le cliché ci-dessus que les aberrations chromatiques sont plutôt mal gérées, avec des bords d’immeubles à gauche qui virent au magenta. On regrette aussi la propension de l’optique périscopique aux « flares ». Certes, ce n’est pas naturel, mais ce n’est pas pour autant inesthétique. Ça fera de vous le JJ « lens flare » Abrams de la photo tout terrain en fin de compte.
La sensibilité du petit capteur CMOS est correcte, sans plus. On peut s’en sortir à 800 ISO. Nous avons pris certains clichés à 1600 ISO (comme le cliché ci-dessus) mais c’est plus aléatoire. Tout dépend en effet du contenu de l’image. Sur les paysages, notamment de nuit, ça passe encore. Sur les visages, c’est peine perdue.
Le mode macro est plutôt correct également, avec une distance de mise au point de quelques centimètres, ce qui permet de jouer agréablement sur la profondeur de champs.
Fuji XP200 : perfectible
Côté vidéo, le Fuji XP200 s’en sort correctement avec 60 images par secondes en Full-HD. Mais la prise de son est désagréable, malgré les micros bien proéminents. En plus l’engin n’enregistre qu’en entrelacé. Dommage. Terminons par la connectivité. L’appareil est Wifi, connectable à une tablette et d’ailleurs, il faudra cela pour utiliser la géolocalisation, un choix relativement discutable. Reste un bon petit appareil qui a bien progressé par rapport au XP170 mais qui demande encore à progresser un peu.
Au final on dira un mot sur l’étanchéité car sur ce type d’appareil, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Bien sûr l’appareil survira sous l’eau. Mais ne comptez pas trop dessus pour faire de la photo en plongée, ou la luminosité décroit trop rapidement. Sa sensibilité limitée vous imposera de l’éclairage pour en tirer quelque chose, même si une torche relativement puissante est déjà intégrée. Ce n’est pas spécifique à cet appareil, mais il semble évident que les amateurs de plongée iront voir du côté des caissons étanches pour y loger un appareil doté d’un capteur plus gros et surtout plus sensible.