Il y a deux ans, Samsung décidait de taper fort en sortant la Galaxy Camera, un appareil photo compact (mais pas trop) avec un gros zoom et surtout une solution Android complète, un pari qui fait sens dans un monde où le partage instantané de photo sur les réseaux sociaux tient lieu d’album photographique. Aujourd’hui, le constructeur réitère l’expérience avec une Samsung Galaxy Camera 2. L’appareil perd la 3G mais gagne en finition. Mais la partie photo n’est plus forcément au goût du jour…
Comme son prédécesseur, le Samsung Galaxy Camera 2 essaie de concilier le confort d’une tablette à la qualité photo d’un appareil compact. S’il y a deux ans, l’appareil faisait complètement sens, la qualité des photos issues des smartphones modernes commence à faire de l’ombre aux compacts et à terme, on s’attend purement et simplement à une désertification de ce segment au profit des smartphones… à l’image du marché des baladeurs numériques par exemple. Toujours est-il qu’en attendant, le salut du segment des compacts pourrait venir d’appareils comme le Samsung Galaxy Camera 2. Dans l’idée, le concept reste le même, on retrouve une dalle (pour un appareil photo s’entend) au dos de l’appareil. On y trouve Android 4.3 avec une très légère customisation (notamment l’intégration du magasin d’appli Samsung), plus discrète que sur les tablettes de la marque fort heureusement, histoire de « samsungiser » l’appareil. Côté photo, le zoom 21x et le capteur 16MP BSI reprennent du service… et c’est bien là le problème. Ce qui pouvait être considéré comme correct il y a deux ans commence à sentir la naphtaline. Explications…
Samsung Galaxy Camera 2 : retro-presque- chic
Après une première version tout de blanc vêtue assez salissante, Samsung revient donc aux affaires avec une livrée plus vintage, dans l’air du temps si on n’en croit les dernières productions Fuji, Olympus et Nikon, pour ne citer que ceux-là. On a donc appareil bi-ton, avec un plastique imitation cuir sur la bande centrale (Ah Samsung et l’imitation cuir… depuis le Galaxy Note 3, ça va devenir un Mème), avec du plastique gris argenté sur le dessous et le dessus. Ça rappelle assez furieusement ce que peut faire Fuji, avec le X-E2 pour ne citer que celui-là.
Sur le dessus, on trouve une plaque métallique tout de même et la construction du flash pop-up tout en métal est assez rassurante. On trouve aussi le déclencheur, la commande de zoom et un micro pour la prise de son (mono), curieusement placé très près du déclencheur, attention à ne pas passer le doigt dessus. Si la finition est correcte, on ne peut s’empêcher de trouver le tout assez plastique et pas franchement original. La prise en main en revanche est plutôt rassurante. C’est toujours ça. L’appareil n’a pas besoin de chargeur. La batterie se recharge via la prise micro-USB sur n’importe quel PC.
Au dos, on ne trouve aucun bouton. On a droit par contre à un superbe écran Super Clear LCD HD, directement repris du Galaxy Camera, premier du nom, le piqué est suffisamment bon pour se faire une idée de la netteté des clichés. La dalle de verre recouvrant l’intégralité du dos de l’appareil. Même si elle est très claire, la prise de vue en mode manuel dans des conditions lumineuses trop généreuses pose quelques soucis. Les réglages se font en effet via des bagues virtuelles qui apparaissent sur la droite de l’écran. On arrive à les actionner sans problème, mais les chiffres restent difficilement lisibles en plein jour. C’est vite pénible.
Samsung Galaxy Camera 2 : lent mais sûr
Côté prise de vue, justement, on alterne le bon et le moins bon. Si l’appareil n’est pas complètement éteint, il démarre en quelques secondes. Par contre, si vous avez le malheur d’attendre trop longtemps, alors là, vous êtes bon pour une quinzaine de secondes de boot, autant dire que d’ici là, les bougies auront fondu et cramé le gâteau du petit dernier. Il faut donc désactiver la mise en veille automatique mais vous allez perdre en autonomie, c’est certain. Pour le reste, on apprécie la stabilisation de l’appareil.
Du reste, le Samsung Galaxy Camera 2 est complètement débrayable. On trouve les modes PSAM grâce à une série de molettes virtuelles donc. On peut aussi ajuster la compensation d’exposition et la sensibilité, bref, tout ce dont on a besoin pour commencer à faire de la photo un peu sérieusement. Par contre, l’appareil n’offre pas de RAW. Il faudra donc faire avec une sortie JPEG seulement. La partie Android est très impressionnante. Elle passe à une version 4.3 d’Android et le CPU quadruple cœur passe de 1,4 GHz, à 1,6 GHz, c’est très fluide. On notera que l’appareil écope de 8 Go intégré, extensible par carte micro-SD contre 4 pour la version précédente. Et dans le cadre d’une utilisation verticale, l’appareil tient bien dans la main, même si le poids n’a que peu évolué (-20 g environ), ça reste relativement confortable à utiliser.Le Samsung Galaxy Camera 2 intègre un capteur d’image CMOS rétroéclairé, tout comme son prédécesseur et comme le zoom n’a pas changé non-plus, on se retrouve donc assez logiquement avec des performances identiques. On a un vrai choix d’ouverture, à partir de f/2.8 et pas une vulgaire émulation de flou. La déformation en barillet de l’optique est correcte, mais on voit que la netteté s’estompe rapidement sur les bords :
Comme on a pu le dire déjà, la stabilisation est redoutable, même à plein zoom. Là aussi, on aurait aimé un piqué plus important :
L’autofocus est dans la moyenne, il n’a pas évolué par rapport à l’édition précédente. Le petit CMOS n’a pas bougé et hélas, ça fait tout de même désordre aujourd’hui. En gros, jusqu’à 800 ISO, vous êtes à peu près tranquille pour ce qui est du grain sur l’image. A 1600, il faut déjà passer en noir et blanc. Le gros problème n’est pas tant le grain que son aspect fortement géométrique, qui l’éloigne un peu plus du grain que l’on trouvait sur les argentiques, que certains s’évertuent à retrouver en numérique.
L’appareil a du mal à s’en sortir quand il s’agit du calcul de l’exposition, même en matriciel. Voici par exemple une image trop exposée, parce que le sujet est principal est sombre. On vous conseille d’adopter toujours une compensation à -0.3eV.
On arrive tout de même à faire des photos sympas avec l’appareil mais il n’offre pas vraiment la latitude espérée… surtout pour un appareil à 450 euros !
On trouve naturellement les filtres créatifs et aussi un embryon de traitement d’image intégré. Bien sûr vous trouverez nettement mieux dans le magasin en ligne de Google. D’autant que l’application de retouche intégrée ne sauve les images qu’au format « réseau social », à savoir 1280×960 pixels.
Samsung Galaxy Camera 2 : trop peu de changements
Côté vidéo, l’appareil peut filmer en 1080p à 30 images par secondes. On aurait espéré que le CPU un grand plus puissant nous apporte du 60Hz, mais il n’e est rien. Comme pour la photo, les teintes sont légèrement trop froides. Mais on retrouve avec plaisir une stabilisation qui tient vraiment la route. Au final ce Samsung Galaxy Camera 2 nous laisse quand même un goût amer. Certes, l’appareil n’a pas la prétention de rivaliser avec un Nikon P340 par exemple, du point de vue photo. Il offre un compromis différent, avec plus de connectivité… et hélas moins de photo ! Car le problème est bien là. Ce que nous trouvions acceptable il y a deux ans l’est aujourd’hui un peu moins car les autres produits concurrents ont évolué. Alors oui, on a ici un appareil tout en un, tablette/appareil photo, mais dans la mesure où on peut coupler désormais les appareils photos haut de gamme au Smartphone via le Wifi, difficile de dire ce que la solution Samsung apporte de plus. D’autant qu’il coûte tout de même 450 euros ! Il y a des chances que le prix baisse à l’avenir, mais on a bien du mal à recommander la solution Samsung pour l’heure. Si l’appareil baisse autour de 350 euros, alors là, il pourra sans doute récupérer un demi-point supplémentaire… mais en attendant…