Android 5 : Lolipop, la nouvelle gourmandise de Google

0

Après des années passés à mettre à jour Android par petites touches, Google passe à une évolution plus radicale avec la version 5, baptisée Lolipop. Il était temps car la concurrence Apple et Microsoft a progressé plus rapidement ! Si le changement le plus évident pour l’utilisateur est l’esthétique complètement revue, voici une revue en détails des nouveautés de Lolipop.

Peu de systèmes d’exploitation ont connu une évolution aussi profonde et rapide qu’Android. Lancé il y a maintenant six ans, l’OS mobile de Google a connu près d’une vingtaine de versions depuis sa création. Voilà toutefois plus de deux ans que Google n’avait pas effectué de mise à jour majeure. Non pas que le développement ait été abandonné, loin de là, mais depuis octobre 2012 et la sortie d’Android 4.0 Ice Cream Sandwich, Google s’était contenté d’améliorer par petite touches. Les trois dernières mises à jour majeures n’avaient d’ailleurs même pas eu droit à un nouveau numéro puisque l’on est désormais arrivé à Android 4.4. Une situation qui ne pouvait bien évidemment pas durer éternellement, surtout avec un iOS qui s’est franchement modernisé avec les versions 7 et 8. La réponse de Google est Android 5.0, nom de code… Lolipop !

android-5-0-lollipop-screen.jpg

Material design

Le changement majeur réside dans l’esthétique. Comme la plupart des autres OS majeurs, Android se met au « flat design ». Popularisé par Microsoft avec Windows Phone 7, ce courant s’oppose aux tendances des années 2000 avec moins de textures et d’imitation d’objets, moins d’effets 3D et moins de fantaisies typographiques. Une certaine reprise en main des interfaces par les designers après des décennies de domination par des ingénieurs plus ou moins inspirés. Le flat design est lisible, joli et en théorie simple à utiliser. Bien entendu, Google a ajouté sa patte aux principes de base pour produire ce que la marque appelle le « Material Design ». Le point vraiment intéressant est que cela ne se limite pas à Android et s’appliquera à terme à toute la galaxie de produits Google. Un objectif ambitieux qui n’a pas que des implications esthétiques puisque l’utilisateur devrait pouvoir s’y retrouver quel que soit le produit Google utilisé.

Capture-decran.jpg

En pratique et sur Android 5.0, cela se traduit par un design simplifié, faisant la part belle aux images et aux aplats de couleurs. Un peu plus étonnant, les icones de la barre des taches logicielle qui remplace depuis quelques années les boutons physiques sont remplacées par des formes géométriques : triangle, rond et carré. Cela demande un petit temps d’adaptation, les icones précédentes ayant été utilisées depuis le lancement d’Android.

Android-L-Material-Hangouts.jpg

En plus du design en lui-même, Google a fait de gros efforts sur les animations et autres transitions. C’est net, toujours parfaitement fluide et apporte une certaine unité qui manquait encore à Android. On garde sinon ce qui a fait le succès de l’OS : les possibilités de personnalisation et l’accès très aisé aux notifications mais avec ici aussi une modernisation. Nous avons été particulièrement impressionnés par la fluidité globale du système. Cependant, une interrogation majeure sur la volonté des développeurs tiers à suivre la ligne esthétique persiste. Même si Google a adopté une approche bien plus cadrée concernant le design, avec une grande quantité de recommandations et de ressources pour les développeurs, il est peu probable que l’entreprise soit aussi stricte qu’à Apple à ce niveau. Peu plausible que des applications soient donc refusées pour cette raison.

gmail-5-21.jpg

Des notifications revues

Toujours dans l’interface, mais d’un côté plus fonctionnel, les changements sont aussi importants. Les notifications par exemple sont repensées ; elles apparaissent désormais comme des cartes (qui rappellent Google Now) et sont aussi présentes sur l’écran de verrouillage. Un simple clic permet ainsi d’accéder au nouveau contenu. C’est plus joli et aussi un peu plus efficace qu’auparavant. On apprécie aussi les notifications d’appel moins intrusives, apparaissant comme un pop-up en haut de l’écran plutôt que comme une alerte envahissant tout l’écran. Autre fonction plutôt maligne, l’option « ne pas déranger » est présente dans les réglages rapides. En deux clics elle permet de « couper » toute notification pendant le temps spécifié. Idéal pour se concentrer un moment. La gestion du multitâche évolue elle aussi un peu avec des applications qui apparaissent sous la forme d’onglets. Plus étonnant, les différentes pages ouvertes dans le navigateur apparaissent comme autant d’application ouvertes. Cela facilite parfois l’utilisation mais a pour effet secondaire de surcharger un peu le multitâche si vous avez tendance à ouvrir beaucoup de pages en même temps.

notifications.jpg

En famille

Autre fonction attendue depuis longtemps, le multi-compte fait – enfin – son apparition. On peut désormais partager aisément un appareil à plusieurs sans risquer de mélanger les données et les applications avec les autres. Un mode invité est aussi présent. Un changement qui ne servira pas beaucoup pour les smartphones mais qui est nettement plus intéressant pour les tablettes qui ont plus tendance à être partagées. D’une manière générale, la sécurité des appareils Android est nettement améliorée, avec un chiffrement de toutes les données activées par défaut mais aussi et surtout un kill-switch. Cette fonction activable à distance devrait empêcher la remise à zéro du téléphone en cas de vol. Si elle n’est pas trop facilement contournable, elle pourrait rendre les smartphones un peu moins attractifs pour les voleurs ! Dernière fonction sécuritaire, la possibilité de déverrouiller son téléphone lorsque l’on est à portée d’un objet connecté défini. On pense bien entendu à une montre connectée mais aussi à des appareils comme des casques Bluetooth.

multitasking.jpg

Nouveau moteur

Au-delà du design, Lolipop incorpore de nombreuses nouvelles fonctions. L’une des plus importantes est le remplacement de la machine virtuelle qui fait tourner les applications. Jusqu’ici, Android utilisait Dalvik mais ce moteur commençait à trahir son âge, en particulier en termes d’efficacité et de performances. Il est remplacé par ART (Android RunTime). Le gain n’est pas très impressionnant pour l’utilisateur mais il devrait se faire sentir sur le long terme. Seul petit défaut, l’installation des applications est un peu plus longue. D’un point de vue architecture, Android rejoint au passage iOS dans son support du 64 bits. Comme pour ART, cette nouveauté ne changera pas la vie de l’utilisateur mais elle est importante sur le long terme car elle ouvre la possibilité d’utiliser plus de mémoire et des processeurs plus performants.

Talon-for-Twitter-Material-.jpg

L’autonomie, le point critique de tout appareil mobile a été l’objet d’attentions toutes particulières. Le projet Volta, c’est son petit nom, est censé faire gagner à un Nexus 5 de Google 90 minutes d’autonomie sur une charge. Un objectif plutôt ambitieux quand on sait que le Nexus 5 a souvent du mal à terminer une journée sans être rechargé. Outre des améliorations de la consommation en elle-même Google a piqué à ses partenaires le concept de mode « économie d’énergie» qui s’active automatiquement en dessous de 15% de batterie restante. Les gains promis sont selon les tests que nous avons pu effectuer assez proches de ce que promet Google, voire même un peu plus selon les cas. Reste à voir la répercussion de cette amélioration sur les autres modèles que le Nexus 5 sur lequel nous avons essayé Android 5.

Play_Music_lolipop.jpg

Android 5 : un millésime solide, mais sans grandes nouveautés

Google ne change certes pas les fondamentaux d’Android mais donne un coup de jeune réel à l’OS mobile le plus utilisé de la planète. Plus jolie, plus performante et plus riche en fonctions, cette nouvelle version est supérieure à la précédente en tous points. Certes Android 5 sent encore un peu la peinture et on trouve assez régulièrement de petits bugs, mais globalement la copie rendue par Google est propre et devrait logiquement continuer à s’améliorer dans les mois à venir. Quelques interrogations subsistent toutefois. Est-ce que le nouveau design sera adopté par les développeurs tiers, et à quel rythme ? Surtout, combien de temps faudra-t-il attendre pour qu’une majorité de smartphones passent à la version 5 ? Si les Nexus de Google ont droit à une mise à jour immédiate, l’expérience nous a montré que les choses sont un peu plus compliquées chez les autres constructeurs. La plupart des flagships devraient avoir droit à leur mise à jour en début 2015 mais on est en droit d’avoir quelques doutes pour les modèles plus abordables. Un point que nous continuerons donc à surveiller dans les prochains mois.

3rdparties.jpg

Noter cet article

0/10

Les Plus

  • Un design revu et vraiment agréable
  • Gains de performances notables
  • Multi compte et mode invité

Les Moins

  • Quelques bugs sont encore présents
  • Inconnues quant au suivi des développeurs
  • Inconnues sur qui pourra effectivement profiter de la mise à jour

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here