A 650 euros, l’écran AOC U3477PQU n’est pas le modèle le plus cher de sa catégorie, et pourtant il mérite le détour. C’est un 34 pouces au format 21 :9ème offrant une résolution énorme de 3440 x 1440. Si jusqu’ici le 21 :9ème n’était pas forcément idéal à cause d’une résolution verticale limitée, le passage à 1440 lignes offre de nouvelles perspectives.
L’écran AOC U3477PQU n’est pas le premier moniteur 21 :9ème que nous recevons. Il faut dire que le format d’image est tendance. Car les moniteurs 29 pouces dans ce format, comme l’Asus MX299Q ne sont pas bien plus chers à produire, et puis en 34 pouces, c’est une bonne solution pour proposer plus de pixel sans tomber dans le panneau de la 4k et de sa standardisation encore perfectible. Imaginez que vous achetiez un écran 4k, incompatible avec les futurs Blu-ray dans cette résolution, ça ferait désordre. Ici, vous aurez en gros le même problème, mais comme on ne vous promet rien…
Design et finition
La finition de l’engin est très honorable. On a ici droit à une dalle intégrale mate et un pied chromé du plus bel effet. Par contre, il faudra boulonner le pied au dos de la dalle via l’attache VESA. Mais un peu de mécanique n’a jamais fait de mal à personne. L’ensemble est très stable. L’appareil n’est pas aussi luxueux que le LG 34UM95, un autre écran 21 :9ème, mais il coûte tout de même 150 euros de moins aujourd’hui. Ça fait un peu cher la frime.
Ergonomie
L’ergonomie est au top, avec même un mode pivot, pour ceux qui voudraient faire du 21 :9ème en mode portrait (pourquoi faire ? Mystère…). Le système de menu est un classique chez AOC. Il est très complet, avec notamment l’overdrive programmable sur lequel nous reviendrons.
Equipement
La connectique est honnête même si l’écran fait l’impasse sur le Thunderbold. Attention aussi, en DVI, on est coincé à 30Hz. On vous recommande donc le display port pour une action plus fluide. On trouve bien sûr un petit hub USB toujours pratique. Par contre, AOC a joué les radins, puisque seule deux prises sont en USB 3.0. Les autres sont en 2.0. Mesquin…
AOC U3477PQU : mets les Watts
Le moniteur AOC U3477PQU consomme beaucoup. Il faut compter 49W dans nos conditions de mesure standard, c’est-à-dire à la moitié du curseur de luminosité. C’est une valeur rigoureusement identique à celle du LG 34UM95, sans grande surprise, puisque AOC utilise aussi une dalle IPS et un rétro-éclairage LED.
AOC U3477PQU: presque normal
Pour ce qui est des performances, le moniteur AOC U3477PQU n’est pas trop mal réglé par défaut, avec un mode normal à 6200K. On déconseille le mode sRGB, bien trop chaud, à 5800K. Si vous voulez tenter un réglage à la main. Voici un point de départ : rouge=46, vert=48, bleu=53. On a laissé le contraste à 50 et la luminosité à 90. Et hop !
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE LG 34UM95, c’est moyen. On attend la moyenne syndicale de 800 :1. Voilà tout. En revanche, la dalle complètement mate évite tous les reflets liés à l’éclairage ambiant.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte le standard en vigueur. Après le réglage évoqué ci-dessus, on constate que le rendu reste très linéaire sur la gauche. C’est donc plutôt une bonne nouvelle pour les amateurs de photo.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
AOC U3477PQU : une uniformité spatiale médiocre
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le moniteur AOC U3477PQU offre une uniformité perfectible. Sur ce point, le LG 34UM95 semble faire mieux. Ici, le bas de la dalle est clairement plus lumineux que le haut et ça peut se voir sur les bandes noires à l’écran, si bandes noires il y a. En effet, l’écran dispose de modes de visionnages des films en 2.35 parfaitement adaptés comme on le verra plus loin.
AOC U3477PQU : le jeu en pente douce
L’écran AOC U3477PQU offre une réactivité programmable mais il ne faut pas en attendre de miracle. En fait, sur ce point, l’écran fait moins bien que le LG 34UM95. La moyenne est 1,5ms au-dessus. Ce n’est pas un écart énorme, mais tout de même. Pour cette mesure, nous avons porté le curseur d’overdrive sur Medium. En effet, au-delà, il y a un dépassement de consigne, et donc une effet de détourage des objets en déplacement.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Avec nos réglages ci-dessus, pas de dépassement de consigne. L’appareil écope donc d’un A.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Le contraste est honnête, sans plus. Il faut dire que la dalle est une IPS et il n’y a donc pas de miracle à en attendre sur ce point. Par contre, à l’essai, les angles de visions horizontaux sont bien larges. Mais en vertical, l’image vire un peu plus rapidement. Heureusement, la coque est ajustable dans tous les sens. De même, la réactivité, programmable, est trop juste. Ce n’est pas assez pour que l’écran puisse être qualifié d’écran de jeu, mais c’est honorable et le format parebrise devrait plaire aux amateurs de course de voiture ! Petite astuce, l’appareil s’en sort mieux avec l’overdrive calé sur la position Medium. On apprécie enfin le soin apporté par AOC pour ce qui est de la mise à l’échelle, en mode « Movie 2 », l’appareil supprime correctement les bandes noires des films en 2.35.
Et si vous ne voulez pas de mise à l’échelle dans les jeux, un mode 1 :1 est également disponible. Vous jouerez dans une fenêtre encadrée de noire, mais avec un piqué maximum.
Pour la photographie, notre impression est plus mitigée. Certes, une fois réglé, l’écran est capable d’une grande justesse dans le rendu des couleurs mais l’uniformité n’y est pas. C’est dommage, parce qu’avec ce format et cette résolution, c’est un terrain de jeu idéal. On peut caser ses palettes dans un axe vertical et quand même disposer d’un espace de travail suffisant pour afficher ses clichés.
AOC U3477PQU : moins cher mais moins performant
L’écran AOC U3477PQU est un écran intéressant mais pas parfait. On a beau le comparer au LG 35UM95, à chaque fois, la confrontation tourne en défaveur du modèle AOC. C’est dommage mais il faut se rappeler que l’appareil coûte tout de même 100 euros de moins. Autrement dit, c’est le prix d’un petit calibrateur, un investissement tout aussi judicieux quand il s’agit de l’affichage informatique. L’appareil est aussi moins luxueux, moins polyvalent et moins bien équipé, ok. Mais la construction n’a pas à rougir, c’est tout de même du solide.
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