Depuis son annonce il y a quelques mois les fuites laissaient entendre que la première génération de montres connectées d’Apple avait fait l’objet de nombreux compromis. La firme à la pomme semblait souffrir des mêmes soucis que ses concurrents, en particulier une autonomie limitée et des capteurs pas adaptés aux besoins. Malgré tout on espérait que le constructeur allait nous surprendre avec au moins une ou plusieurs « killer apps » qui allaient nous vendre un concept de montre connectée qui, il faut bien l’avouer peine un peu à prouver son utilité… Hélas, rien de tout ça n’est arrivé…
D’un point de vue technique on sent bien que l’Apple Watch souffre des mêmes contraintes que ses concurrentes sous Android. On ne trouve aucun capteur supplémentaire et l’autonomie ne dépassera pas la journée. Selon Apple elle ne l’atteindra d’ailleurs même pas puisque seules 18 heures sont annoncées… D’un point de vue logiciel pas de surprise non plus, on retrouve grosso modo le même mix d’applications et de notifications que sur Android Wear. Ceci dit, contrairement à la plateforme de Google, Apple a bien compris qu’il fallait proposer de grands services (Instagram, Twitter, Uber …) dès le lancement et on ne doute pas que le reste arrivera assez vite. Constat inhabituel : la comparaison avec la concurrence est loin d’être aussi écrasante que ce à quoi nous avait habitué Apple.
En arrivant un peu plus tard que les autres, la marque offre dans un seul package la plupart des fonctions de la concurrence. On retrouve ainsi de la charge sans fil, un capteur cardiaque et NFC mais certaines sont manquantes. Pas de GPS par exemple ce qui nous fait doucement rigoler quand Apple présente sa montre comme le compagnon idéal du sportif (qui devra se trimballer son iPhone en plus). Le seul véritable point de distinction de cette Apple Watch semble donc être son design, très soigné et qui a l’intelligence de faire une distinction de taille d’écran pour toucher un maximum de personnes.
Surtout c’est son prix qui fait son originalité. On sentait le vent venir mais Apple a bien compris qu’il y avait énormément d’argent à se faire en reprenant sans vergogne les recettes de l’industrie du luxe. Résultat il faudra débourser 399 € pour le modèle de base en aluminium, prix qui pourra monter jusqu’à 18 000 € pour les modèles dit Watch Edition en or.
On s’aperçoit d’ailleurs que c’est sur les bracelets qu’Apple se vautre grassement : passer d’un bracelet plastique à une version cuir sur le modèle en or coutera par exemple la modique somme de 7 000 €. Oui, Apple a bien repris les recettes du luxe dans tout ce qu’elles ont de plus insensés (même si les tarifs feront doucement rire les véritables amateurs de belles montres). On se demande d’ailleurs quelle sera la politique d’Apple du point de vue des bracelets tiers tant les tarifs demandés sont ridicules. Comptez par exemple 60 € pour un modèle en plastique et jusqu’à 500 € pour une version métal…
On ne doute pas que même à ce prix Apple va vendre des camions d’Apple Watch et en particulier des déclinaisons les plus chères. Mais ce qui ressort c’est surtout que Apple semble vouloir totalement déconnecter la partie technologique (le hardware et les fonctionnalités sont rigoureusement identiques) du prix de son produit. En l’absence de fonctions réellement intéressantes, l’Apple Watch est donc plus un accessoire permettant d’afficher son statut qu’autre chose. On espère franchement que le même virage ne s’appliquera pas au reste des produits.
Un nouveau Macbook
L’autre grosse annonce de la soirée c’était un nouveau MacBook, tout simplement baptisé « MacBook » bien qu’il soit clairement le descendant du MacBook Air. Comme les fuites de ces derniers mois l’avaient laissé entendre on est sur une machine à base de Core M construite autour d’un écran de 12 pouces. On l’avait vu dans l’univers Windows, le Core M permet de produire des machines excessivement compactes et surtout dénuées de toute ventilation. Le MacBook ne fait pas exception à la règle et impressionne avec un design extrêmement fin (13,1 mm) et léger (940 grammes).
Les photos de l’intérieur de la machine sont tout aussi impressionnantes, avec une carte mère qui semble à peine plus grosse que celle d’un iPhone et la totalité du châssis occupée par des batteries.
Toutefois Apple fait des choix radicaux : seuls deux connecteurs sont présents. Une sortie Jack pour le casque et un seul port USB de type C (la nouvelle révision compacte et réversible). Ce dernier servira d’ailleurs aussi pour la charge.
On dit adieu au passage au MagSafe qui a sauvé tant de laptops d’une chute fatale… Si l’on veut utiliser un périphérique pendant la charge il faudra donc se fendre d’un adaptateur à 20 €. Si on a le malheur de vouloir profiter d’une sortie vidéo ça sera tout de même 89 €… Pour ce prix Apple est cependant grand prince puisqu’en plus de la sortie HDMI vous avez droit à un port USB. On doit bien avouer que même si l’on n’est pas vraiment surpris par ce genre de politique, Apple pousse ici la mesquinerie assez loin. Surtout quand on s’aperçoit que ce MacBook n’est franchement pas donné : 1450 € pour la version de base…
Symptôme de « l’iPhonisation » de la gamme MacBook, ce nouveau laptop est proposé en trois couleurs : aluminium, gris foncé et doré. En bref Apple nous propose un appareil certes esthétiquement réussi mais doté de tant de contraintes qu’il en serait presque inutilisable sans accessoires… Apple ne peut même pas se cacher derrière l’excuse de la finesse : d’autres concurrents font aussi bien voire mieux sans pour autant sacrifier la connectique. On citera par exemple Asus avec son X305 ou encore Samsung avec l’Ativ Book 9 de dernière génération…
Dernière annonce, assez mineure mais significative dans l’absolu : une petite baisse du prix de l’Apple TV. On sent qu’Apple veut contrer le succès du Chromecast, notamment aux USA ou cette baisse de prix s’accompagne d’un lancement d’une version « Web » d’HBO qui sera bien entendu accessible depuis l’Apple TV.