Asus Eee Pad Transformer : enfin une vraie tablette sous Android

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Plus d’un an après la sortie de l’iPad, la concurrence se réveille enfin et propose les premiers modèles capables sur  le papier de rivaliser avec la tablette d’Apple. Principales innovation sur cette Transformer, un clavier pour faciliter la prise de notes et surtout de l’Android en version 3.0.

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On ne va pas se voiler la face, jusqu’ici si l’on cherchait une tablette, le seul choix raisonnable était l’iPad d’Apple. Les tablettes sous Windows sont limitées par un système d’exploitation inutilisable en tactile et un manque crucial d’applications adaptées et ce malgré leur puissance et leur versatilité. Du côté d’Android, ce n’était pas vraiment mieux. Il y a bien quelques modèles comme la Toshiba Folio 100 mais qui souffrent d’un retard rédhibitoire tant d’un point de vue matériel (l’écran notamment) que logiciel. Android en particulier n’était absolument pas adapté à une utilisation tablette. L’arrivée de modèles à la fois plus travaillés techniquement et surtout équipés de la version 3.0 d’Android (Honeycomb) spécialement conçue pour les tablettes était donc franchement attendue.

Vous reprendrez bien du Tegra 2

On commence ce test par un examen des entrailles de cette Transformer. Comme sur l’immense majorité des modèles à venir, c’est une puce Tegra 2 de Nvidia qui l’anime. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est normal, c’est le même processeur qui anime le smartphone LG Optimus 2X que nous avons testé il y à quelques semaines . On est donc en présence d’un double coeur cadencé à 1 GHz ainsi que d’une partie graphique conséquente cadencée à 333 MHz. Dans les faits, le Tegra 2 apporte entres autres une accélération matérielle partielle du H264 qui permet par exemple de lire des vidéos en 1080p. Dans les faits, ce sont les deux couers qui améliorent le plus l’expérience, l’appareil réagit notamment mieux lorsque plusieurs applications tournent en parallèle. Néanmoins, seule une poignée d’applications comme le Flash Player profitent individuellement de ces deux coeurs. On doit donc attendre que les développeurs adaptent et optimisent leurs logiciels pour exploiter pleinement la puissance de ce processeur. Pour épauler ce Tegra 2, on trouve 1 Go de RAM ainsi que 16 ou 32 Go de disque dur selon les versions.

Beau design, belle finition

Pour le design et la finition, nous avons été agréablement surpris. Les tons chocolat sont agréables à l’œil et les matériaux utilisés de bonne qualité. Nous étions notamment un peu inquiets par l’utilisation de plastique pour le dos mais cette crainte s’est révélée infondée, tout au plus peut on déceler un minuscule jeu en appuyant fortement. Dans les faits, la texture du plastique à même tendance à faciliter la prise en main. Le poids est plus élevé que celui de l’iPad 2 (675 grammes contre 601) mais cela reste tolérable.

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L’ergonomie est bonne aussi, chose que l’on peu en grande partie attribuer à la taille importante de la Transformer. La connectique est elle très correcte, on trouve en plus du connecteur dock une prise mini-HDMI et un lecteur de cartes micro-SD, on verra plus loin qu’il est possible d’enrichir cette connectique via la station d’accueil.

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L’écran qui utilise une dalle IPS (ce qui garantit des angles de vision corrects) est de bonne qualité. Il est lumineux et la partie tactile est précise. Les couleurs sont fidèles et le rendu éclatant. Tout au plus pourra-t-on lui reprocher un traitement anti-reflet pas optimal mais le problème est présent sur toutes les tablettes du marché.

Un vrai clavier

Principale différence avec la concurrence, la Transformer est capable de se fixer sur un clavier servant également de station d’accueil transformant dans les faits ce modèle en netbook. Nous avons été plutôt convaincus par cet accessoire. D’une part, il est bien fini et de l’autre, il enrichit fortement les usages potentiels de la tablette. Les tâches bureautiques sont réellement facilitées par le clavier et le touchpad intégré. De type chiclet, il est très confortable à utiliser et conviendra parfaitement pour taper de longs textes. La station sert aussi de support à la position debout avec une charnière qui permet de régler l’inclinaison comme sur un ordinateur. On y gagne évidemment en confort pour l’écriture mais aussi pour la lecture vidéo ou toute autre activité consultative. Autres point fort de cette station, elle embarque des batteries supplémentaires qui doublent quasiment l’autonomie qui attendra les six heures en mode bureautique. On gagne aussi des ports USB classiques et un lecteur de cartes SD. Une fois replié, leaTransformer ressemble donc à un netbook plutôt épais et double son poids pour atteindre 1,3 Kg ce qui est standard pour un netbook de cette taille. Seul point négatif, le mécanisme de verrouillage a parfois été difficile à actionner.

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L’autonomie variera évidement selon vos usages mais on peut sans trop de problèmes tabler sur plus de 8 heures pour la tablette seule et le double avec le dock.honeycomb1.jpg

On ne va pas se voiler la face, les tablettes Android disponibles pour le moment étaient au mieux médiocres et au pire totalement inutilisables. La faute à un hardware souvent pas au point mais surtout à un Android absolument pas adapté à une utilisation sur de tels appareils. On attendait donc avec impatience Honeycomb, un Android 3.0 spécialement optimisé pour les tablettes.

Autant dire que c’est le jour et la nuit. Parmi les plus gros changements, on remarque que l’interface a été remaniée pour fonctionner de manière optimale en mode paysage. Autre changement important, les quatre boutons standards disparaissent pour être déportés sur une barre de quelques pixels en bas de l’écran. Nous n’avons pas été particulièrement convaincus par ce changement. En effet, il limite la résolution verticale exploitable ce qui est un peu dommage vu que le format 16/9 utilisé par les écrans est déjà limité à ce sujet. La barre de notifications migre également pour se loger en bas à droite. Elle permet également d’accéder facilement aux paramètres ou encore à des raccourcis pour couper le WiFi ou verrouiller l’écran. Pas moins de 5 bureaux sont disponibles et il est facile de les personnaliser en les peuplant de traditionnels raccourcis ou encore de widgets divers. Dans l’ensemble, la personnalisation à été facilitée par l’ajout d’un menu simple à utiliser. Le multitask est également bien géré, notamment grâce à la présence de fenêtres de prévisualisation. Le clavier virtuel est également très bon, même si pour la Transformer Asus à choisi d’utiliser une version maison également très efficace. Pour exploiter son clavier au mieux, le constructeur livre sa tablette avec Polaris, une suite bureautique très correcte et surtout dont l’interface est adaptée aux tablettes.

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Logiquement, les logiciels Google officiels ont eux aussi été adaptés. L’Android Market s’utilise désormais en mode paysage et il est bien plus lisible que la version mobile classique. Elle est d’ailleurs assez proche de la version accessible depuis un ordinateur. Google Maps ne change presque pas mais reste de loin la meilleure application du genre quelque soit la plate-forme. Nous avons beaucoup aimé la nouvelle application mail simple, propre et très facile à utiliser. Le navigateur est lui aussi très bon mais souffre parfois de ralentissements sur les pages chargées. Ce problème devrait toutefois être réglé via une mise à jour.

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Encore peu d’applications dédiées

Point crucial pour les tablettes l’offre applicative est mitigée. Si on a accès au très large catalogue Android, seule une toute petite partie est optimisée pour Honeycomb. Au moment de la rédaction de ce test, seul une centaine d’applications faisaient mention d’optimisations. Ce chiffre devrait croitre très rapidement mais en l’état le manque d’applications dédiées se fait cruellement ressentir. Le contraste avec l’AppStore est d’autant plus cruel que l’iPad à plus d’un an d’avance.

Ce retard se fait particulièrement ressentir dans l’univers des jeux. C’est simple, la plupart des titres on une génération de retard par rapport à l’iPad. De plus, nous avons constaté que les jeux n’étaient pas toujours fluides malgré la présence du Tegra 2. Là encore il faudra attendre que les développeurs portent optimisent leur titres. Sur le domaine du jeu, l’iPad 2 est donc pour le moment intouchable. Pour preuve alors que Let’s Golf est disponible en version 2 optimisée sur l’iPad et séduit vraiment par des graphismes de toute beauté et une fluidité parfaite, le même titre en est à la version un sous Android tablette et accuse de plus quelques ralentissements. Il est donc très difficile de juger du réel potentiel graphique du Tegra 2 face au A5 d’Apple. Au moment du test, aucun jeu optimisé n’était disponible sur les deux plateformes. Sur le papier, le Tegra 2 devrait pourvoir faire aussi bien mais il faudra attendre la sortie des premiers titres réellement optimisés pour en juger.

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Du mieux en multimédia

La partie multimédia s’est bien améliorée avec Honeycomb. Le lecteur audio en particulier gagne en modernité avec une interface revue et bénéficiant d’effets visuels bien plus modernes. Pour la vidéo c’est un peu plus mitigé. Si on ne trouve rien à redire sur l’application Youtube et son mur de vidéo, on est un peu plus déçus par l’absence de lecteur vidéo outre celui fourni par Android. On sera par exemple obligé de passer par un lecteur tiers pour lire des DivX ou des mkv. Sur ce dernier point, la situation est pour le moment mitigée. Si la tablette est capable de décoder matériellement du 1080p, elle est limitée par les encapsulages. On attend toujours un lecteur capable d’exploiter toutes les capacités du Tegra 2 tout en offrant un large choix de formats compatibles. On notera également la présence de MyNet, une application permettant des partager son contenu via le DLNA. Laz sortie mini-HDMI propose de déporter l’affichage sur un téléviseur et d’y restituer les contenus adaptés en 1080p. Nous avons pu vérifier cela avec une vidéo MP4 H264 Full-HD qui était parfaitement fluide sur le téléviseur.

Dernier point plutôt anecdotique, un capteur de 5 megapixels est présent au dos de la tablette. Si les clichés ne cassent pas trois pattes à un canard, ils sont suffisants pour un usage occasionnel. A noter que l’application photo à été redessinée pour exploiter l’espace disponible. La plupart des commandes sont donc directement accessibles.

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Une vraie tablette

Après une année sous la domination exclusive d’Apple et de son iPad, la concurrence commence à se manifester avec de réels arguments. Rapide et enfin doté d’un système d’exploitation adaptée, cette Eee Pad Transformer est un choix tout à fait envisageable pour qui cherche une tablette de qualité qui sait en plus se transformer en netbook tout aussi convaincant pour la saisie. Le dock est très réussi puisqu’en plus rendre les tâches bureautiques possibles, il améliore l’autonomie et l’ergonomie de l’ensemble en usage résidentiel. Si on n’est pas encore au niveau de l’iPad 2, surtout pour les logiciels, on s’en approche désormais. La tablette d’Apple est un tantinet plus fluide et offre surtout une offre logicielle très riche. On attend donc avec impatience plus d’applications dédiées et de nouvelles mises à jour de Honeycomb. La tablette d’Asus a aussi de réels avantages par rapport à Apple car elle n’est pas fermée et permet d‘échanger plus facilement avec son environnement, et notamment avec le PC. Et elle est moins chère de 100 euros à configuration égale, sans parler de l’adaptateur HDMI qu’Apple facture 40 euros.

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Caractéristiques : 
– Taille d’écran : 10,1 pouces LED
– Résolution : 1280×800 pixels
– Processeur : Nvidia Tegra 2 1 GHz double cœur
– Mémoire : 16, ou32 Go
– Connectivité : Wi-Fi ou Wi-Fi + 3G (via opérateurs), prise jack audio 3,5 mm, dock, mini-HDMI, micro-SD, microphone, haut-parleurs, USB 2.0
– Caméras : une à l’arrière (5 Mpixels) et une autre en façade
– Autonomie : 8 heures (tablette), 16 heures (avec le dock)
– Dimensions : 271mm x 175mm x 12.95mm
– Poids : 675 grammes (tablette seule), 1,3 Kg (avec le dock)

Prix :
– 400 euros en 16 Go sans clavier
– 500 euros en 32 Go sans clavier
Il faut ajouter 100 euros pour le clavier

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8/10

Les Plus

  • Design et finition
  • Performances et ergonomie
  • Android 3.0 plus adapté

Les Moins

  • OS encore un peu jeune
  • Offre logicielle très limitée pour le moment

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