Le constructeur taiwanais semble bien décidé à gagner le concours du plus grand smartphone et débarque avec un « téléphone » de 7 pouces… Reste à voir si Asus n’est pas allé trop loin.
On le savait depuis la sortie du premier Galaxy Note il y a maintenant un an et demi, la taille est l’un des points sur lesquels les constructeurs s’affrontent le plus sur leurs smartphones. Avec l’Asus FonePad, le constructeur va toutefois très loin. En effet cette « phablette » est dotée d’un écran d’une diagonale de 7 pouces ! De quoi faire paraitre un Galaxy Note 2 tout petit…
Un petit air de Nexus 7
Sans surprise avec un tel écran, le FonePad ressemble bien plus à une tablette qu’a un téléphone. Une impression qui se retrouve dans l’ergonomie générale. L’appareil est clairement pensé pour être utilisé comme une tablette, en utilisant ses deux mains. On ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de comparer le FonePad à la Nexus 7, l’autre tablette 7 pouces d’Asus. Et la comparaison est plutôt flatteuse, malgré un prix inférieur le FonePad bénéficie d’une bonne finition et respire la solidité. On regrette toutefois le choix d’un dos en métal pour le FonePad.
En effet bien que plus flatteur, ce matériau est assez glissant. Un plastique texturé comme celui de la Nexus 7 est certes moins « cossu » mais il permet une meilleure prise en main. Surtout cela limite les risques de chute de la tablette, en particulier lorsqu’elle est tenue d’une seule main, pour téléphoner par exemple. Certains changements sont en revanche appréciables, comme la nouvelle position des boutons (sur la tranche gauche) qui les rend plus accessibles. Dans l’ensemble le FonePad est plutôt agréable à manipuler pour peu qu’on le considère comme une tablette compacte et non pas comme un smartphone.
Un écran satisfaisant
L’écran de 7 pouces adopte une résolution de 1 280 x 800 pixels, un choix relativement standard pour ce genre de tablettes mais tout à fait satisfaisant en terme de densité. Les images sont détaillées, et il faudra y regarder de très près pour remarquer les pixels dans les polices d’écriture. En revanche on constate que s’ils ne sont pas mauvais, les angles de vision sont un peu étroits. Ça reste mieux que les écrans TN que l’on trouve dans les tablettes d’entrée de gamme mais il manque clairement quelques degrés pour être au niveau des meilleures dalles IPS. La justesse des couleurs est assez moyenne, avec des blancs tirant vers le jaune et des teintes dans l’ensemble un peu ternes. La luminosité est correcte, même si l’activation du mode « extérieur » sera nécessaire si l’on est dans une pièce bien éclairée. L’unique haut-parleur n’est pas assez puissant pour être vraiment utile, d’autant plus qu’il sera souvent caché par la main lorsque la tablette est tenue en mode paysage. L’utilisation d’écouteurs ou d’un casque est donc indispensable pour profiter d’un son correct.
Pour ce qui est de la photo, la version du FonePad n’est doté que d’un capteur frontal tout juste bon pour une conversation Skype. Le capteur dorsal a été supprimé, probablement pour des raisons de coût. Pour une tablette cette absence ne m’aurait pas dérangé, cependant le FonePad est vendu comme un smartphone. Dans ce type d’utilisation, cette absence est donc nettement plus ennuyeuse tant on a pris l’habitude de prendre des photos avec nos téléphones. Asus a donc choisi de faire des économies au mauvais endroit.
Les enfants de l’Atom
En interne on trouve un processeur Intel familier : l’Atom Z240, un SoC double-cœur cadencé à 1,2 GHz. Si nos tests synthétiques donnent à cette puce des performances 30 % inférieures à celles d’un Tegra 3 (utilisé par exemple par la Nexus 7) la différence n’est pas bien visible en pratique. Le seul usage ou ce manque de puissance se fera vraiment sentir est sur les jeux les plus gourmands. Au quotidien on remarquera surtout l’excellente autonomie. On atteint en effet les 10 heures en utilisation mixte, ce qui est très rare pour ne pas dire inédit pour une tablette compacte (la Nexus 7 atteignant les 8 heures). Au rayon des bonnes surprises on remarque la présence d’un lecteur de cartes micro SD qui faisait défaut à la Nexus 7. Du coté logiciel, on trouve une version très légèrement modifiée d’Android 4.1.2 qui se révèle parfaitement fluide.
Asus FonePad : mauvais smartphone, bonne tablette
Restait finalement à voir comment le FonePad se comporte lorsque l’on l’utilise comme il est vendu, c’est-à-dire comme un smartphone. Disons le tout de suite, ce n’est pas brillant. En cause principalement, la taille de l’écran. Asus est allé trop loin puisque l’on est obligé d’avoir un sac pour porter son téléphone avec soi. Au-delà des sourires que l’on provoque en utilisant le FonePad dans la rue, l’utilisation en tant que téléphone est relativement désagréable. Un kit main libre ou une oreillette Bluetooth limite un peu les dégâts, mais globalement le FonePad est une bien meilleure tablette qu’un téléphone…
On se doutait bien que la croissance folle des smartphones devait bien s’arrêter un jour mais le FonePad montre bien qu’un écran de 7 pouces est beaucoup trop grand pour être utilisé en tant que téléphone… Le concept pourrait fonctionner avec des accessoires (c’est le chemin que semble prendre Sony avec son Xperia Z Ultra que nous testerons prochainement). Ceci dit si le FonePad est un mauvais smartphone il est tout à fait recommandable comme tablette. Il conserve l’essentiel des qualités de la Nexus 7 tout en gommant certains défauts (lecteur de cartes…) et en gagnant en autonomie. Si vous cherchez une tablette compacte et abordable, le FonePad est une option plus qu’envisageable.
Caractéristiques :
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge,
– Système d’exploitation : Android 4.1.2
– Processeur : Intel Atom Z240 double cœur 1,2 GHz
– Mémoire de masse : 16 Go + lecteur de carte SD
– Écran : IPS 7 pouces, 1 280 x 800 pixels
– Dimensions : 196,4 x 120,1 x 10,4 mm
– Poids : 340 grammes
– Connexions : A-GPS, Bluetooth, Wi-Fi n, micro-USB 2.0.
– Autonomie moyenne : 10 heures
– Prix : 220 €
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