Asus VG278H & Nvidia 3D Vision 2 : la renaissance de la 3D

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Les téléviseurs en relief ont déçu, à la fois par l’absence de contenu mais aussi par une qualité de rendu souvent douteuse. C’est finalement sur PC que la 3D fait le plus sens car avec l’engagement de Nvidia il y a déjà de très nombreux jeux et les moniteurs récents permettent aussi un relief particulièrement convaincant. Ce 27 pouces Asus inaugure la technologie Light Boost et les nouvelles lunettes du système 3D Vision 2 pour un relief confortable et sans déperdition de qualité par rapport à la 2D.

Avec sa technologie 3D vision 2, Nvidia peaufine le relief sur PC et s’attaque à ses principaux défauts. Vous pensiez que la 3D assombrit l’image ? Que le crosstalk est une fatalité ? Il va falloir revoir votre jugement, car ces problèmes appartiennent désormais au passé.

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Nvidia lance son nouveau kit 3D en novembre de cette année. Le principe ne change pas. Il faut déjà que le PC soit équipé d’une carte graphique Nvidia récente et assez performante. Le jeu en 3D nécessite deux fois plus de calculs qu’en 2D ! Et l’activité ludique sera sans doute la principale motivation d’achat. Nvidia tente bien de promouvoir la photo et la vidéo mais l’intérêt reste assez limité. Certes, l’association à un appareil W3 de FujiFilm en fait un kit de photo en relief complet mais c’est un usage qui demeure confidentiel. C’est dommage d’ailleurs car la photo 3D est une activité ludique et facile. Pour la vidéo, l’investissement est démesuré car un caméscope digne de ce nom comme le Sony HDR-TD10 vaut déjà plus de 1 000 euros.

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Le problème réside aussi dans le partage car les moyens de montrer ses créations sont limités. C’est sans doute pour cela qu’Nvidia a créé le site 3D Vision Live. Si on préfère tout de même partager avec ses amis plutôt qu’avec des inconnus, cela permet de créer une communauté. Pour être complet, on trouve aussi de la 3D sur le Web et notamment sur YouTube mais cela relève plus du gadget qu’autre chose. En association avec un lecteur Blu-ray, le film 3D est également de la partie mais il n’y a pas grand-chose de valable à se mettre sous la dent et un moniteur est trop petit pour créer le spectacle, même en 27 pouces.

Un kit haut de gamme

En plus de la carte graphique, il faut aussi un écran 120 Hz. Pour finir, on complète avec le kit 3D Vision 2 qui se compose d’un émetteur USB et d’une paire de lunettes sans fil (150 euros). Elles ont été revues et c’est une bonne idée comme nous le verrons à l’essai. Le câble Dual Link DVI, nécessaire pour bénéficier de la 3D sur PC en 120Hz est fourni. Les lunettes peuvent également s’acquérir seules (99 euros) pour compléter un kit existant, les deux versions de 3D Vision étant compatibles entre elles. Les moins fortunés pourront aussi en rester à la version filaire des anciennes lunettes (80 euros).

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Pour la carte graphique, les modèles compatibles avec cette nouvelle technologie demandent elles aussi un effort financier On peut en profiter dès la GeForce GTX 560. Pour ne pas avoir à se limiter sur les détails et la résolution dans les jeux, mieux vaut privilégier une 580 GTX, ce qui grève sérieusement le budget (450 euros).

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Il est également possible de jouer en 3D sur un ordinateur portable doté d’un écran 120 Hz. Dans ce cas, c’est au minimum une puce graphique GeForce 560M qui devra animer ce qui est plus un transportable qu’un portable.

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Enfin, le moniteur ou même l’écran de portable peut également intégrer directement l’émetteur, c’est de loin la meilleure solution d‘ailleurs. Cela devient la règle sur les notebooks et sur les moniteurs de grande taille, comme l’écran 27 Pouces Asus VG278H que nous testons ici. Il est d’ailleurs le premier à être équipé en 3D Vision 2 et il est livré avec une paire de nouvelles lunettes.

3D Vision 2 : le relief sans les défauts

Il s’agit en fait de combiner les nouvelles lunettes à la technologie Light Boost qui compense la déperdition lumineuse en 3D active. En ajustant plus finement l’ouverture des lunettes par rapport aux images droites et gauches, Nvidia compte réduire le cross-talk. Avec le Light Boost, le PC contrôle le rétro-éclairage LED de l’écran qui est déjà en soi plus puissant. Ainsi quand c’est nécessaire, le système peut augmenter l’intensité du rétro-éclairage. Une opération rendue possible par le LED qui offre un temps d’allumage et d’extinction bien plus rapide que celui des pixels à cristaux liquides.

Des lunettes renouvelées

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Les nouvelles lunettes 3D Nvidia sont déjà plus confortables. Elles sont plus grandes et plus enveloppantes. Comme les précédentes, elles sont assez lourdes (56 grammes contre 50 précédemment) sans que cela ne soit vraiment gênant pour le port. Les bras retravaillés ne serrent plus autant la tête et permettent l’emploi d’un casque audio sans gêne. Elles sont aussi plus couvrantes et dans une pièce bien éclairée, on est beaucoup moins gêné par la lumière ambiante et les scintillements parasites. Leur coque incurvée les rend compatible avec la plupart des lunettes de vue et elles ne font pas mal au nez. Bref, c’est une réussite côté confort et il y a de nombreux fabricants de téléviseurs qui devraient en prendre de la graine.

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On aurait pu croire que les nouveaux verres seraient plus rapides que les anciens. Mais il n’en est rien. De même, leur temps d’ouverture sur une scène donnée est rigoureusement le même comme en témoignent les mesures ci-dessous :

Voici la réponse des anciens verres.

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Voici la réponse des nouveaux verres. On constate également que leur transparence est relativement similaire, puisque l’intensité lumineuse mesurée est quasiment identique.

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Pour autant, elles sont tout à fait recommandables tant leur confort est supérieur aux anciennes montures. Subjectivement, on a l’impression qu’elles améliorent un peu le contraste et l’intensité des couleurs dans les scènes sombres par rapport au modèle précédent mais ce n’est pas vraiment flagrant. A noter qu’avec l’émetteur intégré dans l’écran Asus VG278H, nous avons réussi à faire fonctionner aussi bien les anciennes lunettes que les nouvelles, voilà qui devrait rassurer tout le monde.

Le Light Boost

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Concrètement, les écrans certifiés Nvidia 3D Vision 2 disposeront d’un curseur supplémentaire, ajustable uniquement en mode 3D : le Light Boost. Son impact sur l’image est impressionnant. L’idée est d’augmenter la durée du pic lumineux de l’écran lorsque les verres de lunette sont ouverts. Dès que l’on augmente ce curseur, les images sont plus contrastées et beaucoup plus vives.

Nvidia 3D vision 2 : un rendu très convaincant sur ce premier écran

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Nous avons installé F1 2011 sur notre machine de test et le résultat est bluffant. Les plans sont parfaitement découpés et l’image est d’une stabilité impressionnante. Avec la fonction Light Boost, il n’y a plus de différence notoire entre le mode 2D et 3D, la luminosité est conservée sans que le contraste ne s’effondre. Les images sont d’une vivacité incroyable. La pelouse qui borde la piste est bien verte et les multiples incursions de notre monoplace virtuelle au rythme des coups de volant approximatifs de notre pilote du dimanche (mais je ne désigne personne) ont permis d’en apprécier la texture. De même, la coque de la Ferrari est bien rouge, enfin elle l’était avant d’être brusquement usée contre une rambarde de sécurité. Cette première impression se confirme dans les autres jeux. Découpage des plans précis, pas de cross-talk, peu d’images fantôme, détails dans les zones sombres préservés : la solution Nvidia offre un rendu de qualité et d’une fluidité impressionnante.

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Dans les films, c’est tout aussi exceptionnel. N’ayons pas peur des mots, c’est le plus beau rendu que nous ayons vu sur Monstres contre Aliens à ce jour et c’est le film que nous utilisons depuis le premier téléviseur en 3D. Il n’y a strictement aucune diaphonie. Les plans sont parfaitement découpés et le jaillissement, toujours délicat à reproduire sur un écran de petite taille, offre une présence remarquable ici. C’est la première fois que la planète sur le côté dans la première scène ne se dédouble pas ! Quant à Avatar, il offre sur le petit 27 pouces Asus une prestation d’une rare qualité, classant la 3D Nvidia dans le top 3 des meilleures solutions d’affichages en relief à ce jour. Au final, la solution Nvidia 3D vision 2 a de quoi séduire, d’autant que le constructeur a eu l’intelligence de ne pas laisser les possesseurs du modèle actuel sur le carreau.

Comme il n’y a pas que la 3D dans la vie, voyons ce que l’écran Asus VG278H nous propose pour le reste.Asus_VG278_1.jpg

L’écran Asus VG278H est donc le premier représentant d’une nouvelle génération de moniteurs 3D. Construit autour d’une dalle 27 pouces Full-HD à rétro-éclairage LED, il offre un rendu 3D exceptionnel mais tout n’est pas parfait du côté de la 2D.

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Design et finition

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Asus a le bon goût de ne pas prendre les gamers pour une génération de bourrins qui fourre des néons bleus dans sa tour de PC parce que c’est « trop la classe le tuning ». L’écran Asus est sobre avec sa robe noire laquée. Les bords de la dalle sont fins, l’ensemble respire la qualité. L’émetteur posé sur le haut de la dalle est orientable. Pour l’anecdote, faites attention en retirant le film plastique de protection de l’émetteur. Il y a parfois de petits lambeaux de plastiques qui restent coincés entre la dalle et l’émetteur. En plus d’être moche, ça énerve !

Ergonomie

Là encore, Asus ne lésine pas. L’ergonomie est excellente avec une dalle réglable en hauteur et en inclinaison. La base est rotative. Seul le mode pivot est absent. Au passage, on notera que l’émetteur n’a pas besoin d’une prise USB pour fonctionner, il réalise la synchronisation avec les lunettes grâce au signal vidéo. C’est simple et efficace.

Equipement

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L’équipement est plutôt complet avec une triple prise VGA, HDMI, DVI. Cette dernière est compatible Dual Link pour la 3D et le HDMI est en version 1.4a. On peut donc connecter une PlayStation 3 ou un lecteur Blu-ray pour regarder en 3D. Une paire de lunettes 3D Vision 2 est fournie.

Consommation

On craignait le pire quant à la consommation du moniteur Asus VG278H. Avec un rétro-éclairage aussi puissant, il y avait un risque de voir la consommation exploser. Mais pour qui sait régler son écran selon ses besoins, ce n’est pas un souci. Dans nos conditions de mesure standard, nous avons relevé 27 W en fonctionnement. C’est très bon.

tablo2.jpgL’écran Asus VG278H est plutôt bien réglé si on sait à quoi s’attendre. Vous pouvez oublier le réglage « chaud » à 7900K. Le mode « normal » est déjà mieux, à 6800K mais c’est loin d’être parfait. Bonne surprise, pour une fois le mode « sRGB » est tout à fait recommandable. Nous l’avons mesuré à 6600K. C’est largement suffisant pour une utilisation quotidienne. Si vous voulez pousser plus loin, vous pouvez essayer les réglages suivants : rouge=94, vert=100, bleu=100. Laissez le contraste à 60 et la luminosité à 80.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste est correct, mais la luminosité est vraiment trop élevée pour le travail journalier sur PC. D’ailleurs, le rétro-éclairage LED du moniteur ASUS atteint au maximum 340 cd/m2 ! Un record… Pour la 3D, cette puissance fait sens. Mais au quotidien, si vous voulez atteindre 160 cd/m2, baissez le curseur de luminosité à 20. Le contraste reste dans la moyenne, on a vu mieux.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran se montre bien plus généreux en couleurs que la moyenne des moniteurs actuels. C’est particulièrement vrai dans le bleu et le rouge. Le vert est conforme à la norme.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le moniteur Asus VG278H est d’une uniformité exceptionnelle. Très honnêtement, on a rarement vu aussi bien. Pour l’instant, l’écran a de quoi séduire. La colorimétrie est correcte pour un écran de gamer mais le contraste est un peu à la traîne. Dommage…Le moniteur Asus VG278H dispose d’une dalle dont l’overdrive est réglable. Cette fonction appelée « Tracefree » permettra à chacun d’ajuster la dose de dépassement qu’il souhaite. Pour les films, nous vous conseillons de positionner le curseur sur zéro. Dans ce cas évidemment, la latence explose et c’est inutilisable pour le jeu vidéo.

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Idéalement, nous vous conseillons de positionner le curseur sur 80% pour le jeu. La réactivité est alors optimale comme le prouve le graphique ci-dessous. On est proche du record déjà établi par Asus avec le VE278Q. Au delà de ce point, le dépassement de consigne est trop marqué et on constate des détourages d’objets dans les travellings.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

L’écran est bien réglé… puisque c’est vous qui le réglez ! Si vous positionner le curseur « TraceFree » à 80%, il n’y a pas de dépassement de consigne, et le Negative Ghosting est réduit au minimum. L’écran récolte donc d’un A.

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Pour rappel, la classe Ere Numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut ce traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

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120Hz ou pas, l’écran est excellent pour le jeu vidéo. Avec un réglage « TraceFree » à 80%, le rendu est très bon. Il y a peu de Negative Ghosting, les images sont nettes même lorsque la caméra s’énerve. Par contre, la vidéo n’est vraiment pas la tasse de thé de cet écran. Il y a beaucoup de solarisation et les fourmillements sont légions. Les couleurs sont toutefois correctes mais le contraste est un peu limite. Cela étant, Asus a eu le bon goût d’avoir recours à une dalle mate, ce qui reste à ce jour la seule vraie solution logique pour l’affichage. Tout autre choix relève du marketing. On vend mieux des écrans en rayon s’ils ont une dalle brillante… Allez comprendre. Il faut absolument fuir comme la peste les programmes résultats. Le mode « Theater » est assez symptomatique : les personnes sont fluos à l’écran ! Comme nous vous le disions, il faut aussi ajuster le « TraceFree » sur zéro sans quoi les saccades sont légions. Pour la bureautique, l’écran est tout à fait utilisable à condition de baisser généreusement le curseur de luminosité. Inutile de s’exploser les mirettes. Du reste, l’ergonomie exceptionnelle permet de trouver une position de travail confortable. Pour la photo, ce moniteur est utilisable mais ce n’est pas ce qui se fait de plus précis.

Asus VG278H : le relief avant tout

Le moniteur Asus VG278H est donc globalement très convaincant. L’appareil est vraiment efficace en 3D, notamment grâce à la fonction Light-boost permettant de doper le contraste et la luminosité. Les couleurs sont belles et le relief est d’une qualité jamais vue jusqu’ici, que ce soit sur un moniteur ou un téléviseur d’ailleurs. Bref, si la 3D vous intéresse, il est fait pour vous. Certes, il faudra débourser 600 euros pour se le paye mais cela fait nettement plus sens que les 800 euros réclamés pour un Samsung T27950 d’autant que la dalle offre une ergonomie de premier plan, un détail trop souvent oublié par les constructeurs. En 2D, l’Asus n’a pas à avoir honte non plus. Il est parfait pour le jeu et pour la bureautique, utilisable pour la photo. Il n’y a que la vidéo qui déplait en raison des trop nombreux fourmillements.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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9/10

Les Plus

  • 3D exceptionnelle
  • Ergonomie
  • Emetteur intégré

Les Moins

  • Rendu dans les films
  • Programmes résultats

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