BenQ Trevolo : enceinte Bluetooth électrostatique, un OVNI

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L’enceinte électrostatique s’est surtout fait connaître en son temps par la marque mythique Quad. Retrouver cette technologie sur une enceinte portable sans fil en 2015 est pour le moins curieux. Le fait que le constructeur soit BenQ, plutôt connu pour ses moniteurs et ses projecteurs, est tout aussi étonnant. Et le résultat ne l’est pas moins !

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Le BenQ Trevolo place le constructeur sur un terrain où on ne l’attendait pas, c’est certain. Le spécialiste du moniteur et de la vidéo-projection s’aventure en terre inconnue avec ce projet audio pour le moins ambitieux. S’il s’agit à priori d’une enceinte Bluetooth haut de gamme comme il en existe un certain nombre, l’apparence est trompeuse car la technologie électrostatique employée est un OVNI de l’audio qui fleure bon les années 80. Très difficile à maîtriser, ce type de production sonore nécessite d’investir lourdement en recherche et développement. C’est à priori ce que BenQ a fait en y consacrant quatre ans. Pour que cela se rentabilise, la Trevolo n’est que le premier modèle d’une longue série à venir, dixit le constructeur.

BenQ Trevolo : du bel ouvrage

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Déjà esthétiquement, la Trevolo sort de sentiers battus. Il s’agit d’un bloc en métal assez compact mais qui pèse aussi son poids, 1,25 kilo pour être précis. La chose impose le respect mais la mobilité sera limitée à la maison ou à un voyage avec un grand sac. On sait aussi que c’est généralement le prix à payer pour la qualité audio. La forme est plutôt inhabituelle pour une enceinte Bluetooth mais dans son genre c’est un bel objet, surtout par l’emploi de métal anodisé. Sur les côtés se trouvent donc deux panneaux électrostatiques à déplier comme des ailes pour un aspect encore plus OVNI.

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Elles laissent voir sur le côté deux radiateurs de basses passifs alimentés par deux haut-parleurs frontaux cachés derrière les trous rond de la coque. On le sait, une des limites de l’électrostatique réside dans le manque de basses que ce système sophistiqué est sensé compenser.

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BenQ Trevolo : un équipement complet

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Pour la connectique et les commandes, on revient à du plus classique avec de gros et beaux boutons en nombre réduit et faciles à identifier. Au dos, il y a celui qui sert à l’appairage du Bluetooth et sur le dessus on retrouve un bouton de mise en route, le volume, la lecture et le mode choisi, ces derniers servant aussi à prendre des appels car la Trevolo fait office de système mains libres pour le smartphone.

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Un anneau lumineux autour du bouton de mise en route signale tantôt la connexion Bluetooth, tantôt le mode de restitution choisi, avec trois possibles : direct sans retouche en vert, chaud avec plus de basses en rouge et vif pour les voix et instruments solos en bleu. A signaler que le DSP est également sensé redonner de la dynamique aux musiques fortement compressées comme du MP3 sous les 320 kbps.

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A l’arrière se trouvent aussi deux prises mini-jack audio, une en entrée et une en sortie. L’alimentation et la recharge se font par un chargeur secteur propriétaire ce qui est logique au vu de la puissance mais une prise micro-USB permet également de recharger même si c’est plus long et pas à fond. Bien pratique si on a oublié d’emporter l’alimentation. Raffinement ultime, la prise micro-USB permet aussi de récupérer en direct le son d‘un ordinateur qui sera ensuite décodé par le DSP. A signaler qu’une application iOS et Android permet de piloter l’enceinte mais aussi de fournir des informations supplémentaires comme le niveau de la batterie. Enfin, l’autonomie est plutôt longue avec plus de 10 heures, quand on sait que le système électrostatique est assez gourmand.

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BenQ Trevolo : un choix curieux à première vue

Pourquoi avoir eu recours à de l’électrostatique si difficile à gérer ? Outre l’originalité de la solution, on peut penser que le spectre du rendu possible dans un petit encombrement a été la principale motivation. De plus, c’est une technologie qui réveillera des souvenirs pour de nombreux audiophiles de plus de 50 ans. Ils se souviennent sans doute des fameuses enceintes toutes plates au look de radiateur, les fameuses Quad ESL des années 60 à 80. Déjà à l’époque cette technologie avait soulevé la polémique avec un rendu certes très vivant et magnifié des voix comme des instruments solos mais aussi plus de difficultés dans le grave. Nous verrons que la Trevolo n’y échappe pas. La technologie électrostatique est basée sur une membrane plate recouverte ou entourée de part et d‘autre par une couche conductrice qui attire ou repousse la membrane dont les vibrations émettent le son. Pour se faire, il faut que la tension appliquée soit très élevée, d’où l’étonnement de voir appliquée cette technologie à une enceinte mobile. Le but est clairement de produire un son dynamique, vivant et naturel par des panneaux qui, une fois repliés, occupent très peu d’espace. A signaler qu’en Hi-Fi audiophile, il y a toujours actuellement des enceintes électrostatiques de grande dimension, comme celles de Martin Logan.

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BenQ Trevolo : de l’ampleur

Pour juger de la qualité sonore, une comparaison s’imposait avec l’enceinte B&O Play A2, ténor du secteur mais un peu plus chère, 50 euros de plus. D’autant plus que comme B&O Play avec son système 360 degrés, BenQ mise beaucoup sur la spatialisation qu’offre l’électrostatique pour aboutir à une image sonore plus large et qui gagne même à être réfléchie par un mur. Tout d’abord, il faut constater que la Trevolo est finalement assez directionnelle en hauteur. Il ne faut pas se situer de beaucoup au-dessus ou en-dessous quand on écoute, au risque de perdre une bonne partie de la dynamique. Dans la largeur, la scène sonore est effectivement assez large avec une bonne spatialisation si on compare par exemple à une Bose Soundlink. En revanche, on est loin de ce que propose l’A2 de B&O avec une écoute tout autour réellement.

BenQ Trevolo : un rendu suave

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A l’écoute, la Trevolo tient ses engagements premiers, soit une restitution ample et dynamique des voix et des instruments solos. Sur de la chanson, du jazz, du blues et de la musique de chambre, c’est très bien. En comparant avec l’A2, la dynamique et l’ouverture de la Trevolo sont tout de même moindres mais avec une suavité que l’A2 n’a pas dans les médiums. C’est l’avantage de l’électrostatique. L’aigu est tout de même un peu en retrait aussi. Déjà sur ce type de musique, on remarque que malgré la débauche de moyens avec deux haut-parleurs de 2,5 cm en frontal et deux radiateurs passifs sur les côtés, les graves sont en retrait, voir un peu effacés. Cela se gâte beaucoup dès que l’on passe à du rock, de la pop et à fortiori de l’électro ou de la techno. Même dans le mode chaud sensé renforcer les basses, elles restent pour le moins très discrètes, là où l’A2 en rajoute même un peu. La Trevolo est clairement handicapée par une surface de membrane limitée en façade. En écoutant de la musique symphonique, on constate également un problème de liaison entre l’aigu / médium et le grave avec du coup un rendu un peu fouillis quand entrent en action plus de cinquante instruments aux registres très différents. En revanche, le niveau possible est élevé, rien à redire de ce côté. Pour l’amélioration promise des morceaux fortement compressés, ce n’est pas vraiment flagrant à l’écoute.

BenQ Trevolo : question de goût

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Tout cela ne rend pas le jugement aisé. La B&O Play A2, pourtant plus fine et plus aisée à transporter, offre une scène sonore plus équilibrée, plus dynamique et plus spatialisée. Elle s’accommode surtout de tout type de musique, avec aussi parfois un peu trop d’entrain sur les basses. A l’inverse, la Trevolo demeure plus que discrète à ce niveau mais en contrepartie sur des musiques adaptées, elle fournit une rondeur et une suavité inédites. Ce sera donc à chacun de juger et il faudra absolument écouter en magasin avant d’acheter. La B&O Play A2 a placé la barre très haut mais si on compare aux autres, notamment aux Bose, la Trevolo se hisse d’emblée au niveau des meilleures par son rendu audio. On aimerait maintenant voir arriver une version un peu plus musclée au niveau des basses, quitte à être moins compacte.

Caractéristiques
-Type : enceinte Bluetooth 4.1 apt-X
-Audio : 2 panneaux électrostatiques, 2 haut-parleurs frontaux 2,5 cm, deux radiateurs passifs
-Equipement : entrée et sortie mini-jack, micro-USB, micro, mains libres
-Poids : 1,25 kg

Prix conseillé : 300 euros

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7.5/10

Les Plus

  • L’originalité
  • Bel objet
  • Rendu des voix

Les Moins

  • Manque de basses
  • Ne convient pas à tous types de musique
  • Assez lourd et encombrant

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