La tablette est devenue l’objet hi-tech préféré des Français. Assez logiquement, les constructeurs pullulent désormais mais aussi et c’est plus rare, il y a le choix entre trois systèmes d’exploitation. Pourtant, c’est avant tout la taille et donc l’usage plus ou moins mobile qui déterminera votre choix. Voici comment mieux choisir avant d’acheter votre tablette !
La tablette fut longtemps le domaine réservé d’Apple et même aujourd’hui, l’iPad fait toujours figure de référence. Pour autant, il ne domine plus le marché, les modèles sous Android ayant logiquement pris le dessus, notamment par une grande diversité de l’offre. Là-dessus est arrivé Windows 8 conçu spécialement dans l’esprit tablette mais pour l’heure, le nouveau venu n’a pas vraiment réussi à bousculer la hiérarchie établie. Avant d’acquérir une tablette, la question du système d’exploitation est évidemment essentielle et assez complexe car le choix dépend beaucoup de ce que l’on possède déjà, nous y reviendrons. Avec la diversification se pose aussi la question de la taille puisque désormais une tablette va du 7 au 11,6 pouces et même 13 pouces si on inclut les ordinateurs hybrides sous Windows 8. Nous allons essayer de décortiquer tout cela pour que la tablette tant attendue corresponde réellement à ses envies et à ses besoins.
L’iPad toujours vaillant
Commençons par un tour d’horizon de ce qui existe en fonction du système d’exploitation. Chez Apple, le choix est comme toujours restreint mais bien plus large qu’avant. En 9,8 pouces 4/3, il y a l’iPad dernière génération, la quatrième, même si Apple n’utilise plus cette nomenclature. La tablette est assez imposante mais offre un écran très résolu, d’excellentes performances et une bonne autonomie. L’iPad 2 est toujours disponible à la vente aussi. On perd en performances et en résolution mais également côté tarif. L’iPad mini offre un écran de sept pouces et des performances correctes pour un encombrement restreint mais il est cher au regard de ce qu’il propose.
Les trois tablettes Apple tournent évidemment sous iOS 6 qui demeure le système le plus simple et le plus intuitif mais aussi le moins flexible et le plus fermé. On regrette qu’il n’y ait pas d’échange possible avec les autres appareils sans passer par iTunes. On regrette aussi une compatibilité limitée avec les formats vidéo et un manque de personnalisation possible. Ceci étant, la plupart des limitations se contournent aisément par des accessoires ou des applications. La principale force de l’iPad réside évidemment dans l’App Store qui offre de loin le plus grand choix et la meilleure qualité en termes d’applications et de jeux pour tablettes. De même, la tablette d’Apple profite d’un nombre de périphériques et d’accessoires ahurissant. Il ne faut pas perdre de vue aussi que la tablette va de paire avec le smartphone. On partage ainsi son contenu et ses communications sur les deux appareils, notamment par iCloud, le service d’échange et de stockage en ligne propre aux appareils Apple. Optez pour un iPad fait donc d’autant plus sens que le téléphone est un iPhone.
Android plus varié
Depuis la version 4, Android est devenu un très bon système d’exploitation pour tablettes, à la fois très rapide et plutôt simple à utiliser. Il est moins facile d’accès et moins intuitif qu’iOS mais on s’y fait vite. En revanche, il autorise plus de personnalisation et surtout il est ouvert. Les constructeurs sont donc très nombreux désormais et des centaines de tablettes allant du sept au 10 pouces existent, de 60 à 600 euros.
Commençons par l’offre entrée de gamme en sept pouces. En fait, il ne s’agit pas de tablettes mais de lecteurs vidéo améliorés. Pour un véritable usage tablette, ce n’est pas satisfaisant, notamment par l’impossibilité de faire fonctionner des jeux et applications exigeantes mais aussi par manque de fluidité. Pour que le petit dernier regarde une vidéo en basse définition à l’arrière de la voiture, c’est suffisant mais guère plus. Une tablette digne de ce nom doit disposer au minimum d’un processeur double cœur cadencé à 1,5 GHz, de 8 Go de mémoire, d’une version Android 4.0 ou supérieure, d’un écran tactile de qualité et d’un accès complet à Google Play, le magasin en ligne d’Android. En sept pouces, cela se trouve à partir de 150 euros et en 10 pouces à partir de 250 euros.
En attendant le nouveau processeur Nvidia Tegra 4, le haut de gamme se compose des deux offres Google : la Nexus 7 fabriquée par Asus et disponible à partir de 200 euros ainsi que la Nexus 10 fabriquée par Samsung à partir de 400 euros. Cette dernière offre d’ailleurs un écran encore plus résolu que celui de l’iPad ainsi qu’un processeur très véloce. Si l’organisation du magasin en ligne n’est toujours pas exemplaire, on y trouve en revanche un grand nombre d’applications. Le plus souvent, et notamment toutes celles liées à des appareils tiers, sont disponibles en même temps sous iOS et sous Android. De même, tous les blockbusters du jeu y sont présents. Reste que globalement, la qualité des applications est moindre que sur iOS. Évidemment, Android marque aussi des points pour sa connectique standard et par la possibilité d’échanger directement en USB sans passer par un logiciel tiers. Là encore, il est évidemment plus simple d’avoir un smartphone et une tablette sous Android, même si les avantages du couple sont moins flagrants que chez Apple.
Troisième système d’exploitation envisageable pour tablette, le tout récent Windows 8. On peut même dire que Microsoft l’a conçu dans l’idée de jouer désormais un rôle sur ce segment, au grand dam de nombreux amateurs de la souris et du bureau classique sur ordinateur. Curieusement, les tablettes n’ont pas vraiment fait recette au lancement de Windows 8. La plupart sont couplées à un clavier et 10 pouces est la taille minimale. En fait, il y a d’ailleurs deux systèmes qui cohabitent. La version classique est destinée aux processeurs de type x86 qui équipent généralement les PC. L’avantage réside dans une compatibilité totale avec l’environnement PC, soit tous les programmes et tous les formats de fichiers. L’inconvénient est que l’architecture n’est guère adaptée aux tablettes de petite taille. Intel fournit leurs processeurs avec deux choix possibles. Le premier est d’utiliser un Core i que l’on trouve dans les ordinateurs ultra-portables comme les ultrabooks. Cela garantit de la puissance mais nécessite plus de ressources, davantage de place et revient cher. On ne trouve donc rien en-dessous du 11,6 pouces et d’ailleurs les deux seules tablettes actuellement disponibles en Core i sont l’Acer W700 version 2 et la Surface Pro de Microsoft, toutes les deux se dotant d’une protection qui fait aussi office de clavier ce qui fait évidemment sens dans l’environnement PC.
Avec de l’Intel Atom
Le second choix est d’utiliser le tout nouveau Atom d’Intel aux performances comparables à ce qui se fait de mieux dans l’univers tablette mais qui s’avère un peu juste dès qu’il s’agit de programmes PC classiques. Ce n’est pas grave à première vue si Windows 8 ne manquait pas cruellement d’applications. Quatre mois après le lancement, le magasin en ligne de Microsoft est toujours désespérément vide. Pour le jeu, il faut se contenter de petits jeux casuals sans prétention en l’absence de tout blockbuster de Gameloft ou EA Mobile. Pour le reste, ce n’est guère mieux. Il manque de nombreuses applications phares et celles qui existent ont souvent été développées à la hâte comme eBay qui est franchement pitoyable comparé aux versions iOS et Android. Difficile de comprendre pourquoi Microsoft a investi des milliards dans des publicités Surface et pas quelques centaines de millions dans le développement…. Ils savent faire des systèmes d’exploitation mais le marketing n’est clairement pas leur fort. Toujours est-il que l’Atom d’Intel suffit pour un usage tablette mais il y en a peu sur le marché.
Windows RT en retrait
En parallèle, Microsoft propose une version RT de Windows 8 qui se destine aux mêmes processeurs mobiles que ceux équipant les tablettes sous Android, pour l’heure le processeur Nvidia Tegra 3 essentiellement. Cela semble donc tout indiqué pour des tablettes, sauf que Microsoft a sorti cette version dans la précipitation et qu’elle manque de fluidité. Tout comme il y a un bureau classique qui ne sert qu’à lancer Office car Microsoft n’a pas eu le temps de développer une version tablette. À cela s’ajoute que RT n’est pas compatible avec les logiciels PC, ce qui est un réel problème face au magasin peu fourni en applications, de surcroit généralement de qualité médiocre. Alors certes, il existe des tablettes 10 pouces sous Windows 8 RT mais elles sont à déconseiller tant que le système ne sera pas plus abouti et que le magasin ne sera pas plus fourni. Quand ce sera le cas et avec le nouveau processeur Tegra 4 de Nvidia, on en reparlera !
Tablettes hybrides
Windows 8 version PC a apporté la compatibilité et il est donc logique d’associer la tablette à un clavier et à un pavé tactile pour en profiter. Pour cela, plusieurs constructeurs ont eu l’idée d’équiper la tablette d’un dock amovible qui la transforme en ordinateur ultra-portable. Au passage, ils en ont aussi profité pour ajouter une batterie supplémentaire et de la connectique en plus. Typiquement, ces hybrides sont dotés d’écrans de 10,1 ou de 11,6 pouces. Il aurait fait sens de les équiper en processeurs Core i pour obtenir un ordinateur sans compromis sur les performances mais seuls deux constructeurs ont suivi cette voie : Samsung avec les Smart PC Série 7 destinés aux professionnels que nous attendons toujours en test et Asus avec les Transformer Book qui n’en finissent pas de ne pas arriver aussi. Évidemment, ce sont des produits onéreux, au même niveau qu’un ultrabook haut de gamme. En attendant, il faudra faire avec du processeur Intel Atom.
En usage tablette multimédia c’est très correct mais pour le montage vidéo ou la retouche photo dans un environnement PC, c’est juste. Pour autant, l’Acer W510 en 10 pouces et la HP Envy X2 en 11,6 pouces sont des produits convaincants. En mode tablette, ces appareils hybrides sont agréables et avec le dock clavier, cela devient un véritable petit ordinateur avec une autonomie de plus de 16 heures. Nous n’aborderons pas ici les ordinateurs hybrides 11,6 et 13 pouces qui peuvent se transformer en tablette comme le Dell XPS 12 ou le Lenovo Yoga 13. Ce sont des appareils très réussis mais dont l’usage tablette demeure sédentaire et secondaire. Il faut les envisager quand on cherche un ultrabook qui puisse faire office de tablette à l’occasion.
Après ce tour d’horizon de ce qui existe désormais sur le marché très fourni des tablettes, il faut envisager de faire un choix. Et le premier critère à prendre en compte est celui de la taille. Pour un usage vraiment mobile avec une tablette que l’on a le plus souvent sur soi, sept pouces est une taille raisonnable. Il faut juste avoir conscience que pour le canapé et des usages comme la lecture d’un magazine, l’écriture d’un mail ou même toute activité multimédia comme le jeu et la navigation sur Internet, une 10 pouces sera plus agréable. N’envisagez une tablette de sept pouces premier prix à moins de 150 euros que si l’activité essentielle sera de regarder des vidéos et de surfer de temps à autre. Pour tous les autres cas de figure, la tablette la plus recommandable sera la Nexus 7 de Google à 200 euros. Si on quitte l’univers Android, le seul choix possible sera l’iPad mini. C’est une belle tablette mais très chère pour ce qu’elle offre. Il faut vraiment être déjà largement commis à l’univers Apple et avoir réellement besoin d’une tablette sept pouces pour opter pour ce modèle.
10 pouces ?
Si vous recherchez un usage tablette classique avec un mix d’utilisation en déplacement comme sur le canapé et que par ailleurs un ordinateur classique est disponible pour la retouche photo ou la rédaction d’un texte, alors le format 10 pouces s’impose. Il y a l’embarras du choix, et pour commencer celui du système d’exploitation. Il faut reconnaître que de ce point de vue, Apple garde une longueur d’avance. Certes, leur système d’exploitation est basique et peu personnalisable, très fermé et ne communique pas directement avec l’environnement PC mais en contrepartie il est d’une fluidité parfaite, d’une simplicité extrême et surtout il offre le magasin d’application le plus fournit et le plus qualitatif. L’iPad 4 dernier modèle en date n’est certes pas la tablette la plus fine ou la plus légère mais en contrepartie, elle offre un écran magnifique très résolu et des performances de tout premier ordre. Tout cela se paie au prix fort.
Choisir Android, c’est préférer un système plus ouvert et très personnalisable. Depuis la version 4, Android est vraiment abouti avec une interface agréable et une fluidité parfaite. Pour échanger avec le PC, il suffit de se brancher en USB et de copier par glisser/déposer. Le magasin en ligne est désormais très fourni aussi et il y a des bons jeux tout aussi impressionnants graphiquement. Il reste juste un choix moindre et des applications pas toujours très ergonomiques. L’autre point fort d’Android sera bien évidemment le choix matériel. Une tablette 10 pouces correcte se trouve à 250 euros. À ce propos, n’optez pas pour un modèle qui ne dispose pas d’une version 4 ou supérieur, ni si elle est équipée d’un processeur mono-corps. Le meilleur choix actuel sera nul doute d’opter pour la Nexus 10 de Google proposée à partir de 400 euros. C’est une tablette fine et légère mais dotée d’un processeur puissant et surtout d’un écran magnifique très résolu, en attendant la nouvelle vague doté d’un processeur Nvidia Tegra 4…
Enfin, on peut opter également pour une tablette Windows 8 (pas RT) hybride qui se dote d’un dock clavier. Certes en mode PC les performances ne seront pas ahurissantes avec un processeur Intel Atom, mais on garde la possibilité d’écrire ou de retoucher une photo dans un confort nettement meilleur que sous iOS ou Android. En contrepartie, il faudra être patient en attendant que le magasin d’applications se remplisse.
Et plus si affinité
Enfin, si vous cherchez une tablette qui offre une large surface d’affichage et la compatibilité PC, le choix du 11,6 pouces avec clavier amovible sous Windows 8 se défend. Si le processeur est un Atom, les performances seront juste correctes mais en contrepartie on dispose d’un véritable ordinateur portable au besoin. De plus, la taille d’écran est très agréable tant que l’on se sert de la tablette dans le canapé et pour regarder une vidéo. À bout de bras, la fatigue vient vite. Enfin, si vous cherchez une tablette surpuissante qui puisse également se livrer à toutes les tâches habituellement dévolues à un PC, une 11,6 pouces sous Windows 8 dotée d’un écran Full-HD et équipée d’un processeur Intel Core i s’impose. Une tablette de cet acabit sera tout de même assez lourde et on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle tant que Windows 8 n’est pas plus fourni en applications tactiles. L’autre choix possible sera un modèle doté d’un dock clavier/pavé tactile qui la transforme en véritable ordinateur portable mais on les attend toujours en grand public à un prix payable. 11,6 pouces, c’est un peu la limite de ce qui fait sens en mode tablette seul et il faut bien avoir à l’esprit que ce sera plus pour un usage sédentaire.
