CES 2014 : Audio, la haute résolution

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L’audio a cette faculté de toujours trouver un nouvel espace d’expression, sans doute aussi parce qu’il est question de musique et donc surtout d’émotion au-delà du rationnel. D’ailleurs, cette année on pousse encore plus loin l’émotion avec l’officialisation de la musique haute résolution avec les services en ligne qui s’y mettent tout comme les constructeurs.

DSC_7575.jpgAprès des années de croissance sans discontinuer, le casque est en repli ce qui n’est guère étonnant au vu du nombre de modèles acquis depuis quelques années. Sans doute, la multiplication de l’offre a aussi eu pour effet pervers de banaliser l’aspect mode du casque qui faisait que l’on en changeait au gré de son humeur. Des prix souvent abusifs par rapport à la qualité ont sans doute aussi refroidis les ardeurs du consommateur, à l’image de Beats qui domine toujours outrageusement le marché mais dont les ventes en nette baisse ont fait baisser le marché dans son ensemble.

A l’opposé, le casque audiophile se porte toujours aussi bien, un peu à l’image de tout l’audio haut de gamme. Les passionnés sont prêts à payer pour la qualité. Seulement, rien ne sert d’acquérir un casque à plusieurs centaines d’euros pour écouter des MP3 de piètre qualité. Or aujourd’hui, le numérique est quasiment devenu la source exclusive. Il était donc grand temps que l’on se penche sur la question qui dépend comme toujours en premier lieu des sources. Les choses changent rapidement de ce côté avec par exemple le service en ligne Qobuz qui propose déjà une large bibliothèque en qualité sans perte. Même iTunes s’y est mis. On peut aller encore plus loin avec des fichiers DSD de qualité maximale mais pour l’heure on en trouve seulement au Japon et aux Etats Unis. On peut aussi se demander si cela fait sens, tant la différence devient ténue au-delà d’un certain niveau mais on sait aussi qu’en Hi-Fi ce n’est pas toujours la rationalité qui compte. Pour écouter ces fichiers, il faut des appareils de restitution de bonne qualité. Si la plupart des smartphones ne sont guère satisfaisants pour le rendu audio de haute qualité, certains sortent du lot comme l’iPhone 5S vraiment performant et pour lire les fichiers, il suffit de télécharger un lecteur audio adéquat.

DSC_6959.JPGMais pour les puristes, il faut aller plus loin comme par exemple Sony qui propose un baladeur audiophile, des amplificateurs de sources numériques et même un label Hi-Res Audio apposé sur tous les appareils compatibles. L’audio multiroom est l’autre tendance lourde du salon. Après des années de tâtonnement et un défrichage fait par Sonos, le réseau WiFi domestique omniprésent et les smartphones / tablettes ont créés les conditions nécessaires à l’avènement grand public du concept. Et tous les spécialistes de l’audio comme les généralistes de l’électronique s’y engagent. Il faudra voir à l’essai l’ergonomie des différents systèmes car c’est ce qui importe réellement.
Marque émanant de iRiver, Astell & Kern a su anticiper la tendance vers un son numérique audiophile pour alimenter les casques très haut de gamme qui se multiplient. Il est vrai qu’écouter du MP3 sur un écouteur à 1 000 euros ne fait pas vraiment sens. Passer au FLAC en 24 bits / 96 KHz change tout et celui qui n’entend pas la différence devrait se contenter d’un casque à 100 euros. Mais Astell & Kern ne s’arrête pas en si bon chemin et lance le 240 qui traite les fichiers sans perte jusqu’aux DSD à 5,6 Mbits/s, soit ce qui se fait de mieux en matière d’enregistrement numérique. C’est déjà un bel objet en duraluminium, quoique franchement volumineux et lourds pour un baladeur (185 grammes). L’écran tactile Amoled de 3,3 pouces assisté d’une grosse molette rend les commandes intuitives. Avec 256 Go, la mémoire est largement dimensionnée et il est encore possible de l’étendre grâce à un lecteur micro-SD. Le 240 est également WiFi pour le téléchargement direct.

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Evidemment, c’est le DAC qui importe surtout, soit le processeur qui décode le fichier musical en analogique. Et c’est tout simplement le meilleur du marché qui a été retenu par Astell & Kern, le Cirrus Logic CS4398 qui décode chaque canal séparément. Cirrus Logic s’est spécialisé dans le DAC et cette puce se retrouve notamment dans des décodeurs destinés aux musiciens, chez Korg par exemple. Evidemment, avec un fichier DSD encore difficile à trouver en France, la qualité est parfaite mais on peut aussi se demander si la différence avec du FLAC 96 KHz comme en propose Qobuz est réellement audible. Avec ce baladeur, on se retrouve dans le monde mystique de la Hi-Fi haut de gamme où la passion l’emporte sur la raison. D’ailleurs le prix du 240 n’a pas encore été annoncé mais gageons qu’il devrait se situer autour des 2 000 euros.

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Audio Technica prose une gamme de casques très large et qui s‘adresse à des publics et des situations très différents. La gamme Sonic Fuel cible les jeunes en mouvement et les modèles CHX7 et 5IS à 69 et 39 euros sont des intra-auriculaires non intrusifs pour ceux qui n’aiment pas avoir un embout dans les oreilles.

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Pour autant, ils assurent un bon maintien et un bon couplage. L’OX7AMP est un casque très particulier car il intègre un amplificateur sur piles pour plus de dynamique. Le résultat est très impressionnant et son prix est de 300 euros.

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Audio Technica se lance à son tour dans le casque de gaming avec deux modèles, un fermé et un ouvert. Ce dernier est particulièrement réussi avec un look moderne. A l’écoute, on est impressionné par l’impact mais aussi par la restitution de tout le spectre sur des casques, aidés il est vrai par des haut-parleurs géants de 53 mm. Le port est extrêmement confortable. Le tout devrait vraiment plaire aux joueurs fortunés car le AD61 ouvert vaut 300 euros, alors que le A61 fermé en vaut 250.

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Enfin, le casque Solid Bass WS33X impressionne par des graves incroyablement percutantes à un prix tout doux de 79 euros. Un must pour la musique électro ou techno.

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Crée par des musiciens, cette marque de casques atypique s’est focalisé sur les intra-auriculaire dont la particularité est d’afficher un son plus chaud et plus rond que ce proposent habituellement ce type d’écouteurs. Pour cela, ils utilisent des drivers très particuliers. Le look est également très soigné et s‘inspire des instruments de musique comme par exemple un câble tressé qui rappelle celui d’une guitare et qui en affiche la résistance. Audiofly coiffe désormais sa gamme de modèles vraiment haut de gamme. L’AF120 à 250 euros dispose de deux haut-parleurs, un équilibré et un dynamique. Le AF140 en intègre trois à 350 euros dont un dynamique, le AF160 en intègre trois équilibrés à 450 euros et le AF180 même quatre pour 550 euros.

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Audiofly nous a aussi montré le prototype d’un casque supra-auriculaire fermé qui s’ajuste automatiquement à votre tête et qui semble très prometteur.

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Le fabricant américain d’enceintes Bluetooth de qualité s’attaque lui aussi au multiroom avec des enceintes costauds pour le moins.

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Le système s’appelle Vibe et l’enceinte Station en est le cœur car c’est elle qui se connecte au réseau domestique en WiFi. Malgré sa taille et son poids imposants, elle est alimentée par batterie. Car le système est conçu pour être portable et en dehors du réseau domestique, il est possible d’utiliser le smartphone pour créer le réseau WiFi nécessaire. L’équipement est conséquent avec un subwoofer de 5 pouces, deux tweeters, deux médiums et un radiateur passif. Le niveau possible est énorme et une station suffit à organiser une petite soirée. L’enceinte est également Bluetooth pour du streaming direct. Juste à côté, le Vibe Link permet lui de relier tout appareil de restitution comme une chaîne audio en l’intégrant dans le système.

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Le système se pilote par une application smartphone / tablette iOS et Android ainsi que sous Windows.

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Les sources peuvent être celles de l’appareil utilisé, un serveur DLNA, tout PC relié au réseau et également du streaming comme les web-radios ou le service de musique de type Spotify. Il est possible d’envoyer différentes sources à différents enceintes et même de créer des groupes d’enceintes.

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L’enceinte Replay est plus compacte et destinée à étendre le système.

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Braven annonce aussi une nouvelle enceinte Bluetooth tout terrain, la BRV-X.

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On se rappelle déjà l’excellente BRV-1, cette nouvelle version est plus imposante et plus musclée. Affichant une puissance de 20 Watts, elle est résistante à l’eau et aux chocs. Son autonomie est de 12 heures et le prix annoncé est de 229 euros.

DSC_7275.JPGChez Hercules, c’est le clubbing permanent. Le spécialiste du mix lance une platine DJ Control Wave conçue pour l’iPad. Il servira à la fois de source musicale et d’écran tactile géant. Pour autant, la platine a tout ce qu’il faut, deux énormes jog wheels, de curseurs et un contrôle sensitif tactile. Le tout est soutenu par des lumières qui flashent au rythme de la musique. A noter que l’iPad se pose sur la platine mais communique avec elle sans fil en Bluetooth. Plus prosaïquement, Hercules a misé sur la simplicité et l’ergonomie avec notamment des effets automatiques. Il est vrai que débuter semble facile. L’association de l’écran tactile de la tablette et de la platine physique facilite la tâche. On lance le morceau à partir de l’iPad mais on peut aussi y doubler des commandes ou en avoir d’autres grâce au logiciel dédié Djuced, remanié pour l’occasion et disponible gratuitement. La platine DJ spécial iPad sera disponible en avril à 300 euros.

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Et pour parfaire l’ambiance club chez soi, l’enceinte Bluetooth WAE Neo sera l’association idéale. Alimentée par batterie (huit heures d’autonomie) et affichant une puissance de 30 Watts, elle donne de la voix et surtout de la lumière tout en étant transportable. Une rampe de diodes tout autour clignote au rythme de la musique tout en changeant de couleur. L’application WAE revue permet aussi de paramétrer l’éclairage manuellement, en associant une couleur précise par exemple. Elle intègre aussi désormais l’accès aux services de musique en ligne par abonnement tel que Spotify. Elle se connecte aussi à la platine DJ Wave pour synchroniser ses lumières avec elle. Tout ce qu’il faut pour animer une petite soirée chez soi. LA WAE Neo sera également disponible en avril à 200 euros.

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Spécialiste de l’accessoire pour faire la fête, iOn décline une gamme de plus en plus impressionnante. Le Mega Party est un système de sonorisation qui affiche 20 000 Watts en crête ! Là on peut déjà organiser son propre mini-Festival en Open Air. Avec des subwoofer de 15 pouces dans des enceints énormes, le niveau possible est assourdissant. La chose s’alimente en Bluetooth mais dispose aussi d’un lecteur de CD et d’une prise USB. Sans parler de deux prises micro pour du karaoké géant. Bien évidemment, chaque enceinte dispose d’une lampe stroboscopique qui émet au rythme de la musique. Et votre propre festival dans votre pré ne vous ruinera pas car le Mega Party ne vaut que 1 000 euros.

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Plus raisonnable, le Mega Party Express n’est constitué que de deux enceintes dont une sert de commande avec prise USB. Pour 600 euros, elle fait déjà du bruit.

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Pour 249 euros, vous pouvez casser les oreilles de votre entourage en jouant de la batterie électronique. Le Drumkit permet aussi de relier une source USB comme un ordinateur ou toute source audio grâce au line-in.

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Autre bizarrerie, le Rock On est une enceinte Bluetooth sur batterie en forme de rocher qui résiste aux intempéries et affiche 48 heures d’autonomie pour 100 euros.

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Le bestseller de iON, l’enceinte Bluetooth de bonne taille avec boule stroboscopique sur le dessus passe en version 2. Le Party Rocker 2 dispose aussi d’une application désormais qui permet de gérer finement les effets de lumière.

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Toujours aussi démesuré, le Road Warrior est une immense enceinte de 200 Watts qui fonctionne en Bluetooth et qui est destinée à être placée dans le coffre d’une voiture pour émettre un bruit assourdissant. Les adeptes du tuning apprécieront. Malin, une petite cassette audio permet de transformer un ancien autoradio en récepteur Bluetooth pour 29 euros.

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Enfin, Le Sound Lounge est un pouf sur lequel on s’assied et qui diffuse de la musique en Bluetooth pour 159 euros.

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Klipsch avait pris un beau stand dans le hall central mais n’avait que peu de nouveautés à montrer. Deux pour être précis. Il s’agit de casques pour le jeu car comme tout ce qui fabrique un casque, Klipsch se lance à son tour dans le gaming. Le KG-200 est un modèle filaire vendu 130 euros et le KG-300 est le même sans fil en Bluetooth. Le look est sympa, le confort de port semble très bon et il y a des commandes directement sur le casque. Voilà, voilà…

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C’est LA tendance audio de 2014 et logiquement LG lance aussi un système multiroom. Pour l’heure, il se compose de deux enceintes qui sont à la fois Bluetooth, NFC et WiFi. Le système se pilote par une application sous iOS et Android avec la particularité de décoder des fichiers audio haute qualité jusqu’à 24 bits / 192 KHz, le son haute résolution étant l’autre tendance audio de l’année. L’enceinte NP 8740 affiche une puissance de 140 W et la 8540 170 W.

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LG lance également une nouvelle barre de son 4.1 avec caisson. Fine et élégante, elle dispose d’un bel afficheur frontal caché derrière la grille.

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LG décline également son support sonore dans une version qui intègre un lecteur Blu-ray et la Smart TV, le LAB540W.

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Samsung se lance à son tour dans le son multiroom mais à grande échelle avec le WAS, Wireless Audio System. C’est un système très complet qui inclut aussi l’univers du téléviseur.

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Tous les éléments sont sans fil et se pilotent par une application sous iOS ou Android. Il y a notamment une barre de son et aussi un lecteur Blu-Ray. Pour les éléments audio plus anciens, un boitier externe permet de les transformer en appareils multiroom. C’est un routeur WiFi qui crée le réseau. Il y a aussi des enceintes dédiées M5 et M7 à la fois Bluetooth et WiFi.

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Sony confirme la tendance vers un son numérique de meilleure qualité et crée même un nouveau label Hi-Res audio qui n’est pas sans rappeler le logo Full-HD.

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Tous les produits compatibles sont capables de restituer des fichiers numériques sans perte comme les FLAC ou les DSD. En plus des amplificateurs audio déjà commercialisés, Sony lance trois systèmes home cinéma Hi-Res, deux 5.1 et un 2.1 à partir de 650 euros. Particulièrement intéressant, le NWZ-ZX1 est un baladeur capable de traiter des fichiers jusqu’en 24 bits / 192 KHz. Il est équipé du meilleur convertisseur DAC de Cirrus Logic et sera vendu à 700 euros.

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L’enceinte Bluetooth et WiFi SRS-X9 est également estampillée Hi-Res Audio. Elle traite également des fichiers en 24 bits / 192 KHz.

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D’une puissance de 154 W, elle intègre sept haut-parleurs et s’alimente bien évidemment par le secteur.

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Sony se lance également dans le support sonore pour téléviseur avec le TV Sound base qui supporte des écrans jusqu’à 30 kg. Le dessus est en verre inrayable et la finition est plutôt luxueuse pour un prix dans la norme de 400 euros.

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Les Plus

  • Design et finition
  • Charnière
  • Autonomie

Les Moins

  • Résolution mal exploitée
  • Encore un peu lourd

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