Chromebook : l’ordinateur alternatif

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Quatre ans après son annonce, le Chromebook continue son petit bonhomme de chemin et rencontre même un succès notable dans certains pays. Voyons donc comment l’autre système d’exploitation mobile de Google a évolué…

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Il est de ces produits dont on se dit « ça marchera jamais … ». Tel était notre ressenti initial lors de notre premier test d’un Chromebook il y a maintenant près de trois ans. Depuis, bien du chemin a été accompli, les ordinateurs ayant gagné en maturité et le système d’exploitation Chrome OS est devenu plus ergonomique et moins radical dans son approche connectée. L’occasion pour nous de refaire un point sur le système et les multiples notebooks désormais disponibles sur le marché.

Chrome OS

Chromebook-01.jpgChrome OS, c’est l’autre système de Google plus connu pour Android. Les principes sont simples : proposer un système d’exploitation ultra-léger dont l’essentiel des applications sont en ligne, dans le cloud pour être plus précis. Un concept pas exactement nouveau puisque le Français Tariq Krim (connu entre autres pour Netvibes, le portail Web français personnalisable) avait lancé Jolicloud, un dérivé d’Ubuntu (un autre système d’exploitation) avec des objectifs similaires. Cette approche permet de couper franchement dans les spécifications et de produire des ordinateurs à très bas coût. Pourquoi en effet utiliser un processeur puissant quand tous les calculs effectifs sont effectués à distance sur des serveurs ? L’évolution est la même pour le stockage, on peut se contenter d’un tout petit SSD de 16 ou 32 Go et délocaliser le reste en ligne. Une approche intéressante mais qui nécessite d’avoir en permanence une connexion Internet musclée. Nous verrons un peu plus loin comment le système se comporte une fois déconnecté. Pour Chrome OS, Google n’a pas tenté de réinventer le fil à couper le beurre et a développé son système à partir de Linux. Le système d’exploitation est très lourdement modifié, au point que quasiment aucune trace de ses origines ne demeure visible. Pour utiliser Chrome OS, il existe deux possibilités. La première est d’acheter un Chromebook et la seconde est de l’installer sur un PC par soi-même. Pour cela, il faut passer par Chromium OS, la version open source de l’OS et l’installer sur une clef USB ou une carte mémoire. Cela fonctionne relativement bien mais le support est quelque peu aléatoire selon votre ordinateur. Ceci dit, cela peut être une bonne manière de recycler une vielle machine. À noter que les Chromebook officiels ont pour particularité d’être très divers d’un point de vue matériel, Chrome OS supportant aussi bien les processeurs x86 (Intel, AMD…) et ARM (Nvidia). D’un point de vue des performances, les deux options se valent mais les solutions ARM affichent souvent une meilleure autonomie.

Un navigateur surtout

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Au premier démarrage de Chrome OS, on devra s’identifier avec son compte Google. Les services de la marque sont si intégrés qu’en absence de compte, le système est quasi inutilisable, ce qui n’est pas sans poser question… Si vous voulez éviter de confier toute votre vie digitale à Google, mieux vaudra donc éviter les Chromebook. Un point qui pourra aussi contrarier les professionnels. Nombreuses sont en effet les entreprises qui interdisent de stocker des données professionnelles sur des serveurs à l’étranger. Une fois identifié, on se retrouve devant un bureau relativement classique avec une barre des tâches et une icône correspondant au navigateur Chrome. On peut difficilement faire plus simple et il est impossible de se perdre, même pour des utilisateurs néophytes. La simplification est d’ailleurs présente à tous les niveaux. Les paramètres sont réduits au strict minimum. Chrome OS est clairement fait pour ceux qui veulent un système toujours fonctionnel et sans complexité. Toutes les mises à jour se font d’ailleurs automatiquement et ne demandent quasiment pas d’implication de l’utilisateur. Tout au plus le système demandera de quitter Chrome et de le relancer. Pour ceux qui veulent plus de contrôle, mieux vaudra là encore aller voir ailleurs !

Simplicité

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Depuis ses premières versions, le système a fait évoluer un peu son interface, introduisant par exemple des fenêtres. On peut ainsi lancer une application Web dans une fenêtre dédiée plutôt que la loger dans les onglets. C’est un changement certes mineur mais très pratique si l’on jongle entre plusieurs applications, en particulier sur de grands écrans. D’un point de vue ergonomique, Chrome OS est bien plus agréable à utiliser qu’à ses débuts. Pour lancer une application précise, pas de menu Démarrer mais une « Omnibox ». En tant que barre de recherche universelle, elle permet à la fois de lancer une application mais aussi de lancer une recherche sur le Web. Google oblige, cette fonction est extrêmement précise, les résultats étant adaptés en fonction des habitudes de chacun. Hormis une douzaine de services Google de base (Gmail, Docs, YouTube…), un Chromebook est quasiment vierge d’applications à la sortie du carton. Pour le peupler, il faudra donc lancer le Chrome Web Store et faire son marché.

Plus d’applications

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L’un, si ce n’est le plus gros point faible de Chrome OS à son lancement, était sa pauvreté applicative. Pour des usages bureautiques basiques, les applications Web de Google suffisent mais elles montrent aussi rapidement leurs limites. Le support des développeurs tiers était donc indispensable pour la pérennité du système d’exploitation. Et contre toute attente, Google semble avoir réussi ce pari. Un simple coup d’œil suffit pour voir que la boutique est bien plus fournie qu’il y a un an. Malheureusement comme sur Android, Google fait le service minimum pour ce qui est du tri en fonction de la qualité et c’est donc à l’utilisateur de s’y retrouver parmi la multitude de jeux et services inutiles. Un léger tri venant de Google serait salutaire, ne serait-ce que pour mettre en avant les applications les plus intéressantes. C’est d’autant plus dommage que bon nombre d’applications de qualité existent désormais. La suite Office de Microsoft est ainsi disponible, mais aussi Wunderlist, Pocket ou encore Evernote. On remarque même l’arrivée d’applications nettement plus ambitieuses comme le jeu Bastion ou une version online de Photoshop (encore en béta fermée pour le moment). Parmi les indispensables, citons Gmail Offline qui permet de traiter ses messages sans avoir accès au Web. Une fois connecté, les actions effectuées en offline seront répercutées sur la boite mail. Dernière évolution majeure en cours, Google a autorisé le portage d’applications Android sur Chrome. Bien que limité pour le moment avec seulement quatre applications disponibles, ce programme devrait permettre d’avoir accès à des applications plus riches.

En pratique

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Reste à voir comment un Chromebook se comporte au jour le jour. Notre première expérience avec ces notebooks fut catastrophique… À la sortie, Google avait en effet complètement interdit la possibilité d’une utilisation sans connexion Internet. Une fois loin d’un réseau WiFi, le Chromebook se transformait donc en presse papier de luxe. Ce problème majeur est heureusement réglé depuis longtemps, avec nombre d’applications capables d’être utilisées en mode hors ligne mais tout n’est pas réglé pour autant. La vision du stockage cloud de Google est en effet différente de celle d’une application comme Dropbox. Avec un Chromebook, il n’y a pas copie locale des fichiers. Il faut donc les télécharger manuellement pour pouvoir les modifier. C’est lourd. Avant toute session sans connexion, il faudra donc penser à télécharger manuellement tous les fichiers dont on peut avoir besoin. Une habitude à prendre pour pouvoir travailler efficacement. D’une manière générale, l’utilisation de Chrome OS est plutôt agréable si l’on se limite à un usage bureautique, aux messageries et à la navigation sur Internet. Pour du multimédia, les choses sont un peu plus compliquées. Google a intégré un lecteur vidéo local plutôt correct mais il a du mal avec certains fichiers. Pour les joueurs, l’offre est pléthorique mais est en très grande majorité composée de titres de très mauvaise qualité. À signaler qu’un Chromebook peut également se doter d’un écran tactile, ce qui est surtout intéressant pour des applications issues de l’environnement Android.

Face à Windows

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Reste la comparaison inévitable avec Windows. Microsoft a bien compris que le succès du Chromebook, en particulier aux Etats-Unis, n’était pas dû au hasard. Résultat, la firme de Redmond a fortement optimisé son système, baissé ses prix et offert un d’abonnement à l’excellent Office 365. Il existe donc désormais sur le marché des notebooks ultra-portables Windows à bas prix autrement plus polyvalentes qu’un Chromebook. De plus, un PC classique a accès à toute la bibliothèque d’applications en ligne du magasin de Google pour peu qu’il utilise Chrome. Reste comme avantages au Chromebook l’autonomie, des notebooks à prix très bas et une relative invulnérabilité face aux virus.

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Les Plus

  • Très fine et légère
  • Autonomie impressionnante
  • Puissante

Les Moins

  • Finition et design toujours pas au niveau
  • Cardiofréquencemètre très gadget
  • Capteur d’empreinte inutilisable

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