Au départ, Canard PC voulait faire un dossier sur les femmes dans les jeux vidéo. Et puis il y a eu l’article qui a fait couler beaucoup d’encre, celui de Mar_Lard dont on vous recommande chaudement la lecture. Eux-mêmes étaient un peu épinglés dans l’article. Et finalement, ça s’est transformé en « Le sexisme, maladie infantile des jeux vidéo ».
Souvent, quand on dénonce ce genre d’excès, ça nous donne de molles indignations sur le traitement des babes dans les salons comme l’E3. Et d’année en année rien ne change. Et si on ne se pose pas les bonnes questions le plus tôt possible, ça va pouvoir continuer incroyablement longtemps.
Et c’est justement de bonnes questions que posent Canard PC dans son numéro 274, édition du 17 avril 2013. Écrit à quatre mains par Ivan le fou et Maria Kalash (qui n’est pas une guest à l’occasion de l’article mais une chroniqueuse habituelle du magazine), l’article est démoralisant, effrayant parfois, dans la lignée de l’article du blog de Mar_Lard. Il ne se contente pas d’évoquer le destin des babes (avec une industrie un peu schyzo, qui condamne d’une façon générale mais en rajoute dès qu’elle en a l’occasion) mais va plus loin en évoquant la sous représentation des femmes dans les équipes de développement grâce à une interview particulièrement lucide de Jehanne Rousseau (qui a entendu des années qu’elle était une femme-développeur, pas un développeur ; dans ses réponses, on a quand même du gros dossier avec une phrase comme : « j’ai rencontré un certain nombre de représentants d’éditeurs qui sont des caricatures de sales types qui pensent pouvoir te sauter en échange de regarder ton jeu » du studio Spiders couplé à des chiffres du nombre de femmes dans les studios. Un bilan effarant.
L’article courre sur dix pages et pose les bases d’un vrai questionnement et ne peut qu’obliger l’industrie à se poser des questions, ne serait-ce que pour comprendre le public qui n’est plus essentiellement masculin. Ça prendra du temps, évidemment mais au moins, les bonnes questions sont posées.
Canard PC 274, 4,30 euros seulement. En plus de ça, vous aurez une sublime rubrique « On y joue encore » sur Sim City 4, un re-test, accompagné de très bons conseils sur le modding existant. Un test qui ne pouvait pas mieux tomber et qui met évidemment encore plus en exergue le fiasco du dernier Sim City.
