Ecran Playstation 3D SimulView : la preview du premier écran Playstation

On a bien eu du mal à l’avoir cet écran Playstation 3D SimulView. Il s’agit du premier écran de la marque sous l’appellation Playstation. Et outre la 3D, il permet de jouer à deux en plein écran et en simultanée, une fonction qui existe déjà sur certaines télés, mais qui se trouve ici magnifiée par un coup de baguette Sony. Explications…

Il est des produits que l’on n’attend pas vraiment, si ce n’est avec un soupçon de curiosité mâtiné de scepticisme. L’écran Playstation 3D SimulView est de ceux-là. Pourquoi diable le constructeur a-t-il éprouvé le besoin de distribuer un écran sous sa marque Playstation alors que le japonais dispose déjà d’une ligne de téléviseur relativement bien fournie ? Difficile à dire. En tous les cas ce 24 pouces dédié au jeu vidéo est là, et c’est avec plaisir que nous vous faisons partager nos premiers essais vidéo-ludique.

Il ne s’agit pas d’un test à proprement parler. Faute d’une disponibilité en France, nous nous sommes tournés vers Sony Playstation Benelux qui a eu la gentillesse de nous l’envoyer pour quelques jours dans nos locaux à Bruxelles. Malheureusement, le labo de test est à Montreuil. Bref, il va falloir se contenter d’une preview pour l’instant.

Design et finition

Le style de l’engin reprend la ligne arrondie des Playstations, et notamment des modèles portables. La qualité de fabrication est exemplaire. Il faut cependant compter avec, encore et toujours, une dalle de verre recouvrant toute la surface d’affichage. De nuit, ça va. Mais en plein jour, c’est assez pénible si vous avez une pièce éclairée.

Ergonomie

L’ergonomie est inexistante. L’appareil est livré avec un pied à assembler. Une fois monté, l’écran trône bien droit, sans aucune possibilité de réglage. C’est un peu dommage quand on sait que le constructeur dispose de toute une gamme d’écran incliné Monolithes, comme le Sony KDL46HX850 par exemple. Le système de menu est très clair en revanche. Il reprend là aussi les codes playstation et s’éloigne un peu plus encore de l’univers télévisuel. Du point de vue de l’OSD, l’appareil qui s’en rapprocherait le plus est le casque Sony HMZ-T1. Il y a peu d’options de réglage, mais l’essentiel s’y trouve.

Equipement

L’équipement est succinct mais on trouve tout ce dont un joueur a besoin. Ainsi, l’écran propose deux prises HDMI sur le côté en plus de l’alimentation et c’est tout. Les lunettes sont assez légères. Elles sont rechargeables via un port USB standard, similaire à celui que l’on trouve sur les téléphones portables. D’ailleurs, la prise se trouve cachée derrière un capot très fragile, que l’on manipule avec peine de peur qu’il ne s’arrache des lunettes. Attention donc à la manœuvre. Sony livre également une petite télécommande, qui ne servira finalement que très peu une fois le réglage optimal trouvé. A la rigueur, vous vous en servirez pour changer d’entrée si vous connectez une box ou un PC à l’autre entrée HDMI. On trouve également au dos de l’appareil une prise YUV, plus anecdotique qu’autre chose à l’heure actuelle.

On regrette aussi l’absence de prises USB supplémentaire sur l’écran écran Playstation 3D SimulView, pas tant pour le multimédia que pour recharger purement et simplement les lunettes. En effet, sans cela, il faudra sans doute les recharger via la Playstation, or il faut savoir que les Playstation ne rechargent pas les appareils accessoires lorsqu’elles sont éteintes. Voila qui est tout de même peu pratique.

L’écran Playstation 3D SimulView nous a été livré avec plusieurs jeux compatibles dont :

Resistance 2, Uncharted 3, Killzone 3, gran turismo 5 ainsi que plusieurs démo dont notamment Motorstorm Apocalypse. Tous ne sont pas compatible Simul View, mais au moins, ils sont 3D.

Faute d’instruments de mesure, nous nous sommes contentés d’une appréciation visuelle. D’une manière générale, l’écran Sony est très lumineux, y compris en 3D. On n’a pas du tout cette impression terne des écrans 3D tels que nous les connaissons habituellement. Ici, c’est particulièrement brillant. Les blancs sont éclatants. Moyennant réglage, il est aussi possible d’atteindre un niveau de noir correct, mais voila, l’uniformité de cet écran nous apparait comme désastreuse. Il y a plusieurs tâches blanchâtres qui ressortent particulièrement bien sur le fond anthracite playstation. C’est dommage.

Question de réglage

Le mode Cinéma donne les meilleurs résultats, c’est un bon point de départ dans le réglage de l’écran. Faute de calibrateur, nous ne pouvons pas encore vous présenter de données chiffrées, mais une chose est certaine, l’écran reste relativement froid. Les personnages sont palôts, pour ne pas dire maladifs parfois. En 2D, l’image est particulièrement clinique. Certains aimeront, d’autre pas. Le MotionFlow 240Hz remplit bien son office également. Les images sont très stables, même dans les travellings. C’est bien vu.

La 3D

N’y allons pas par quatre chemins, c’est une belle réussite. Il y a bien peu de crosstalk. Les images sont très stables. Bref, nous avons apprécié le rendu à l’écran, à la fois dans les jeux et dans les films d’ailleurs, même si nous n’avions que Tron à disposition pour tester la 3D. Ne revenons pas sur l’intérêt de la 3D dans les jeux, discutable selon les titres, et pas toujours franchement jouable. Si dans Motorstorm Apocalypse, la sensation de profondeur est plus agréable que gênante, dans Resistance 2 en revanche, la visée est plus hasardeuse et on se surprend à fermer un œil pour viser… comme on le ferait d’ailleurs dans la réalité.

Maintenant, l’écran Playstation pose tout de même quelques questions. Déjà, on est ravi de voir que la modification colorimétrique observée sur les téléviseurs de la marque lorsque l’on bouge la tête ne semble pas avoir cours ici, selon nos premiers essais. Les couleurs restent très correctes, un peu vives toutefois et pas forcément très cinéma sur les films. On se pose aussi des questions quant à la pertinence de la diagonale. 24 pouces, c’est petit. Et de fait la sensation de profondeur n’est pas forcément spectaculaire.

De fait, il faut revoir son installation. Oubliez les schémas traditionnels de la console de salon, avec l’écran sur un meuble bas et vous dans le canapé. Pour bien apprécier les qualités de cet écran, il faut s’installer tel un joueur sur PC. Avec l’écran sur le bureau, à portée des yeux et une distance relativement faible, un mètre environ, entre vous et la dalle de verre. Dans ces conditions, il faudra baisser un peu la luminosité, mais c’est l’idéal pour profiter d’une 3D d’un très bon niveau.

Le Simulview, qu’est-ce que c’est ?

Détourner l’utilisation des lunettes 3D pour jouer à deux sur le même écran n’est pas une idée nouvelle. Bon nombres de constructeurs le proposent déjà. Citons notamment LG avec les LG 47LM860V par exemple. Nous avions aussi consacré un article au Philips 42PFL7606H. Plusieurs téléviseurs proposent donc déjà cette fonctionnalité. Oui, mais voilà ils trichent ! En effet, pour en profiter, il fallait jusqu’ici jouer en écran splitté. Charge ensuite au téléviseur de comprendre que c’est en fait du side by side et d’étendre l’image sur la totalité de l’écran pour chaque joueur. Dans ces conditions, les verres sont synchrones, ou s’il s’agit de lunettes passives, on utilise des verres de même polarisation pour l’œil droit et l’œil gauche, mais la polarisation diffère de l’image d’un joueur à l’autre. Ainsi, le joueur 1 voit son image en plein écran, sans voir ce que le joueur 2 peut bien faire, alors qu’il est aussi en plein écran.

Le problème vient du fait que l’image est justement étirée sur les téléviseurs standards ! En effet, alors que chaque image en écran splitté a des proportions correctes, il faut que le téléviseur double la hauteur, ou la largeur de l’image, selon le jeu, sans avoir pour autant d’informations supplémentaires. Il étire donc, assez bêtement, l’image, ce qui a pour effet de ramasser curieusement les personnages, comme on peut le voir ici :

L’écran Sony Simulview procède autrement. Et de fait, il maintient les proportions correcte pour chaque joueur, calcule indépendamment les images et les affichent en framepacking pour chacun des joueurs. Théoriquement, donc, il est possible d’afficher deux images en Full-HD : une pour chaque joueur. C’est un concept qui reste cependant théorique, car, on est sur PS3, une console polémique en 2D, déjà, pour ce qui est de la résolution d’image. En fait, le passage en Simulview réduit la résolution d’image assez fortement. Si c’est acceptable sous Gran Turismo 5, ça l’est déjà moins dans Killzone 3. L’image est assez floue, même si les proportions sont correctes. Là encore, il n’y a pas de déformation, le taux de rafraichissement est élevé et ça reste agréable. Mais la perte de définition est certaine.

Ecran Playstation 3D SimulView : en attendant le test

L’écran Playstation 3D SimulView nous laisse pour l’instant plutôt sceptique. Il faudra attendre le test complet en labo, mais pour l’instant, c’est difficile de justifier les 500 euros exigés. Certes, c’est de la belle 3D, et le simulview est un détournement marrant du principe de fonctionnement des lunettes actives, mais tout de même, c’est un peu cher. Affaire à suivre, donc…

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