C’est « l’affaire » qui agite certains médias et une partie de la toile depuis 24 heures : Facebook aurait rencontré un bug ayant entraîné la (re)publication de messages antérieurs à 2009. Évidemment, tout le monde s’empresse de crier au scandale, les journaux évoquant la « descente » aux enfers du réseau social et ressortant le résultat d’une étude dans laquelle les gens disent « se méfier de Facebook et de la gestion des informations privées ». Bref la panique est totale et tout le monde s’inquiète… enfin tout le monde surtout en France, puisque le fameux bug dévastateur semble bien n’être qu’une affaire franco-française, et encore très sélective puisque ne touchant (?) que de rares utilisateurs. Au final, Facebook tente de calmer la tempête en expliquant qu’il s’agit d’anciens messages qui étaient déjà visibles sur le mur avant 2009, donc qu’il n’y a aucun bug, ni aucune violation de la vie privée. Cependant certains ne se contentent pas de cette explication et veulent « en découdre » avec le réseau social accusé de tous les maux depuis son entrée en bourse manquée. Alors oui, sans doute que quelques investisseurs l’ont mauvaise et ont perdu pas mal d’argent dans l’affaire. Oui, Facebook représente un risque pour la vie privée de ses utilisateurs. Et oui, le géant semble avoir chaussé des pieds d’argile depuis quelques mois.
Mais cela n’implique pas qu’il faille (voire appeler de ses vœux) la chute du réseau, ou qu’il représente le moindre danger. Le problème est en réalité toujours le même : comment reprocher à Facebook les risques qui pèsent sur les données privées des utilisateurs ? N’est-ce pas à chacun de veiller à ne pas laisser trainer sur le réseau n’importe quelle information ou photo qu’il souhaite conserver dans la sphère privée ? Bien sûr qu’une entreprise comme Facebook doit garantir la sécurité de ses abonnés. Elle peut être critiquée lorsqu’elle fait preuve d’une intrusion discutable (par le biais d’une application par exemple) ou si elle venait à vendre ou tirer profit des données de ses utilisateurs. Pour autant, il est difficile de lui imputer le choix de certains de s’épancher plus que de raison sur la toile en pensant que seuls « les amis » du moment – qui ne sont plus forcément les mêmes 3 ans plus tard – pourront lire et voir le contenu mis à disposition. Mark Zuckerberg avait prévenu : « La vie privée c’est fini ! Sur le web, une information personnelle devient une information publique. » A croire que sa mise en garde s’est perdue dans le vent.
Reste que pour Facebook, dont l’histoire a toujours été jalonnée de divers scandales et controverses, les choses semblent devoir se compliquer,en particulier depuis son entrée en bourse. Ce mode de fonctionnement, toujours sur la brèche et dans la tourmente, semble même intimement lié à l’esprit Facebook. Mais pour une fois, il semble bien que la société soit « victime de son succès », et fasse les frais de la culture de la rumeur engendrée par l’ultra-communication apparue avec Internet. Et qui sait, dans quelques jours, peut-être que la rumeur deviendra fait ou qu’elle s’éteindra d’elle-même pour laisser place à un autre foyer d’incendie… Dans l’attente, gardez en mémoire que personne ne peut utiliser contre vous ce qu’il ne sait pas.