Film VoD à 8 € ?

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C’est en cas la volonté et le désir des trois syndicats professionnels de producteurs de cinéma que sont l’APC, le SPI et l’UPF, à l’origine d’une lettre à destination des décideurs français en matière de politique culturelle. Ainsi on peut y lire tout un paragraphe titré « Donner son juste prix à la VoD transactionnelle ».

Il y est question de « la montée en puissance de la VoD remet sérieusement en question cet équilibre économique. En effet, quand une personne regarde un film en vidéo à partir d’un support physique, la marge dégagée par le distributeur est d’environ 8 €. Quand cette même personne au même moment regarde ce même film en VoD, la marge générée n’est plus que de 2,30 €. Il y a fort à parier que l’on assiste en 2012 à une très forte dégradation du marché de la vidéo physique (DVD, Blu-Ray) au profit de la vidéo-dématérialisée (VoD, SVOD), comme ce fut le cas en 2011 dans un grand nombre de pays, tant en Europe qu’en Amérique. Les entreprises de distribution française ne survivront pas à une perte de valeur d’une telle ampleur et ne seront plus en mesure de financer la création comme elles l’ont fait jusqu’à présent. C’est pourquoi nous demandons à ce que soit fixé par décret un prix minimum de reversement aux ayants droits de 4 euros par transaction ; cela représente déjà une baisse de marge de près de 50% par rapport à la vidéo physique, correspondant à l’économie réalisée grâce à la dématérialisation. Cette mesure, permise par le code du cinéma et de l’image animée, aurait pour effet de protéger la valeur des œuvres dans un système de diffusion de plus en plus digitalisé. Elle serait pour le cinéma aussi salvatrice qu’a pu l’être la loi Lang pour l’édition littéraire française. »

La solution avancée pour résoudre cette question pourrait avoir l’effet inverse que celui désiré, et pousser les consommateurs vers des solutions illégales là où le but de ce courrier est justement d’ouvrir une réflexion sur l’évolution nécessaire et inévitable d’un « nouveau » marché. Pour faire simple, si nous sommes à un reversement de 4 € pour les ayants droits, cela implique (au minium) un prix de vente d’un film VoD aux environs des 8 € ! Rappelons que nous parlons ici d’un film disponible 48 heures, sans aucun bonus et disponible dans certaines conditions précises selon les supports et la plate-forme d’achat. Pas sûr que cette éventualité soit parfaitement bien reçue par les consommateurs, mais qui pourrait avoir deux effets : relancer le marché du vidéoclub et convaincre les amateurs d’investir dans le support physique. Dans tous les cas, il semble qu’un « nouveau spectre culturelle » se prépare dans l’ombre du futur président.

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