Sujet épineux et sensible, sa mise en œuvre à elle seule reste un cas d’école, l’Hadopi est une plaie pour la plupart des candidats à la prochaine présidentielle. Et François Hollande, actuelle tête de pont du PS, n’échappe pas au débat. Invité de l’émission YouTube Elections 2012, réalisée en partenariat avec le Centre de Formation des Journalistes (CFJ), l’AFP et Twitter, François Hollande a rappelé qu’il ne comptait pas abroger la loi Hadopi, fidèle en cela au discours qu’il tient depuis plusieurs mois. Pour autant, il ne soutient pas son mode de fonctionnement, tout en doutant de son efficacité. Ainsi, s’il devait être élu l’année prochaine, il envisage d’entamer une réflexion sur cette délicate question afin de trouver la meilleure méthode pour la maintenir en place, tout en la rendant plus pertinente. Jusqu’ici pas de réelle nouveauté.
Là où son intervention devient plus intéressante, c’est dans les actions que le candidat Hollande compte mener si d’aventure il accédait aux plus hautes fonctions : « Et donc ce que je ferai, c’est que aussitôt installés les nouveaux responsables, je ferai une évaluation de Hadopi qui aboutira à la révision de ce dispositif législatif. » Sauf que « l’installation de nouveaux responsables » semble bien ardue à appliquer étant donné que la présidente Marie-Françoise Marais, Mireille Imbert-Quaretta, Jean Berbinau, et Frank Riester sont nommés pour 6 ans, et que ces personnes ne peuvent pas être révoquées ni par le gouvernement, ni par l’Elysée, puisque la Haute Autorité est indépendante du pouvoir exécutif (du moins en théorie). Ajoutons à cela que le secrétaire général de l’Hadopi, Eric Walter, est en CDI. Dès lors, comment François Hollande pourrait installer de « nouveaux responsables » sans dissoudre au préalable l’Hadopi, ce qu’il ne souhaite pas faire ? Une équation complexe dont le résultat est attendu avec une vive impatience par les internautes, et ce même si nous maintenons qu’un encadrement plus civilisé de ce qui se passe sur le réseau est indispensable. Alors 2012 sera-t-elle le théâtre d’un énième conflit Hadopi, sachant que la campagne qui s’annonce passera inévitablement par la case Internet ? Bienvenue dans la politique 2.0.
