Fuji X30 : Plus qu’une évolution ?

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Fuji vit une success-story depuis le lancement de son premier X100 et a su gagner le cœur des puristes en développant toute une gamme d’appareils « X-series ». Son compact expert X20, au succès fort mérité est aujourd’hui remplacé par le Fuji X30. Apporte-t-il du sang neuf sur le marché très convoité des compacts experts ? Réponse après quelques jours d’utilisation dans les rues de Lisboa !

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Fuji remplace donc son X20 par un tout nouveau X30. Cette version se révélera-t-elle comme la plus aboutie ? Révolution ou simple évolution ? Commençons par regarder le boîtier de face : le look devient un peu plus anguleux, le galbe du grip évolue pour s’élargir et surtout la base de l’objectif se voit désormais cerclée d’une roue de fonction. Un bouton apparaît aussi (à peu près là où se situait la diode d’assistance de mise au point) pour attribuer des fonctions à cette nouvelle molette et globalement on a l’impression que le Fuji X30 quitte doucement son design vintage pour s’orienter vers quelque chose de plus abrupte, de plus « masculin », de plus massif.

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Si on observe le boîtier sur le côté cette impression est confirmée par une épaisseur accrue, l’appareil prend quatre millimètres en plus et le poids augmente de cent grammes. A l’arrière, on retrouve un panneau de commande réorganisé. Les boutons de lecture, balance des blancs et motorisation prennent place sur la partie supérieure au-dessus de l’écran, celui de la mesure de lumière disparaît et il faudra lui dédier une touche de fonction si vous ne souhaitez pas passer par le menu rapide. La touche Q Menu d’ailleurs migre au-dessus du trèfle de sélection, lequel connaît aussi un jeu de chaise musicale puisque le mode macro passe sur la flèche supérieure, le retardateur vient désormais sur la flèche de droite, et l’autofocus sur celle du bas. Au final, seule la gestion du flash ne bouge pas. Notez aussi que la roue codeuse qui entourait le trèfle disparaît et que la molette de pouce toujours cliquable a un design un peu différent avec des stries plus prononcées. Sur le capot, la correction d’exposition passe de +2/-2 à +3/-3 EV et apparaît enfin un déclencheur séparé pour lancer la vidéo dans n’importe quel mode.

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Portons l’appareil à l’œil : le viseur n’est plus aussi déporté sur la gauche et surprise, celui-ci est totalement électronique. Exit donc le médiocre viseur optique qui ne permettait de ne voir que 85% du champ et bienvenu à la dalle OLED de 2,36 millions de pixels, affichant un grossissement de 0,65x (ce qui le rend assez confortable). Le temps de latence est de seulement 0,005 seconde et la dynamique élevée permet d’avoir de l’information dans les zones sombres même en plein soleil. Petit plus fort appréciable, lorsque vous basculez le viseur en mode portrait les informations de prises de vue pivotent elles aussi pour rester lisibles.

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Revenons rapidement sur l’écran, non seulement il est orientable pour viser à hauteur de ceinture mais il gagne aussi en confort puisqu’il passe de 2,8 pouces à 3 pouces et bénéficie d’une définition de 920 000 points au lieu de 460 000 points auparavant. Malheureusement, le tactile manque toujours à l’appel. Pour faire la mise au point du bout de doigt il faudra passer par l’application Fujifilm Camera Remote et donc utiliser un smartphone ou une tablette. Outre la prise de photos à distance il sera possible de partager ses images sur les réseaux sociaux. Notez aussi que l’intégration du Wi-Fi dans le X30 vous permettra de transférer vos photos directement vers l’imprimante Instax Share SP-1.

Fuji X30 : une qualité d’image bonne mais sans surprise

Au niveau de la qualité d’image le Fuji X30 ne se différencie pas de son prédécesseur. On reste avec le capteur X-Trans CMOS II de 2/3 de pouce et 12 millions de pixels accolé au zoom 4x équivalent 28-112 mm et disposant d’une ouverture lumineuse f/2 à f/2,8. La formule optique ne varie pas (11 éléments en 11 groupes) ainsi que la mesure d’exposition en TTL sur 256 zones et la rafale à 12 images par seconde maximum en JPEG.

Résultat des courses les photos restent très belles jusqu’à 800 ISO avec une granulation fine et une reproduction fidèle des détails. A 1600 ISO le grain plus marqué grignote les plus fins détails et le bruit de chrominance fait doucement son apparition. Cependant la bonne tenue globale de l’image la rend encore largement exploitable sur une pleine page. Au-dessus on est un peu déçu. La colorimétrie devient beaucoup plus terne et surtout le bruit envahit l’image. Là encore, le bon travail du processeur limite la casse et surtout l’apparition du bruit chromatique mais le grain explose. A 6400 ISO attention, il faudra jouer avec les curseurs de tonalité d’image pour retrouver du mordant. Réserver la dernière sensibilité au secours. La qualité d’image est aussi bonne que celle du X20 mais, le problème est là : la concurrence s’active et on trouve des capteurs 1 pouce capable de produire de très belles images à 3200 ISO dans les Sony RX 100 et Canon G7X et ne parlons pas du Lumix LX100, certes plus cher mais embarquant carrément un capteur 4/3.

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En revanche au-delà de la montée en sensibilité, l’optique du X30 reste très performante avec un bon piqué sur l’ensemble du champ à toutes les focales, et l’intégration d’un nouveau mode d’image Classic Chrome apporte une touche argentique pertinente. Le rendu est très intéressant puisqu’il permet de tendre vers une simulation de film très proche de l’argentique avec des tonalités douces et des couleurs à peine saturées. Ce mode s’ajoute d’ailleurs aux autres rendus déjà présents dans la précédente mouture. L’appareil propose de beaux rendus JPEG directement exploitables par les photographes. Moi qui travaille régulièrement en Raw dans mon processus de production, je considère les JPEG Fuji comme parmi les plus attractifs du marché.

L’autofocus se situe dans la bonne moyenne mais marque le pas lorsque la lumière faibli. La vidéo gagne en agrément puisqu’il est enfin possible de jouer sur l’exposition en cours de tournage et une prise micro est disponible. Terminons par une note positive, la batterie gagne en autonomie et permet de dépasser les 400 photos : en quatre jours de test je n’ai rechargé le Fuji X30 qu’une seule fois.

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Fuji X30 : attention à la concurrence

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Contrairement aux deux précédentes versions Fuji X10 et Fuji X20 nous n’avons pas eu de coup de cœur pour cette dernière itération. Le Fuji X30 est un très bon boîtier mais ses évolutions sont timides. Le style s’est un peu alourdi et surtout le capteur n’évoluant pas, la qualité d’image est très bonne mais marque le pas dans les hautes sensibilités par rapport à une concurrence énervée. Le passage au capteur 1 pouce aurait permis à Fuji de prendre une belle longueur d’avance alors que là, il reste « juste » dans le peloton de tête. Ce qui est déjà pas mal, nous en conviendrons tous. C’est donc sur un autre terrain que nous devrons regarder les points différenciant de ce boîtier : le viseur électronique est excellent, l’intégration du Wi-Fi accroît le confort d’usage, les menus sont plus rationnels, l’ergonomie est améliorée avec la bague de commande autour de l’objectif, l’écran orientable (mais non tactile) facilite la visée sur écran et l’autonomie est presque doublée. En un mot, le Fuji X30 gagne en polyvalence mais n’est pas le compact expert ultime que nous attendions.

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8.5/10

Les Plus

  • Qualité d'image jusqu'à 1600 ISO
  • Viseur électronique de qualité
  • Écran orientable

Les Moins

  • Pas d'écran tactile
  • Qualité d'image à partir de 3200 ISO
  • Pas de capteur 1pouce

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