Après son superbe mais très exclusif X100, Fujifilm continue sa série premium avec un modèle plus abordable qu’il est possible de classer dans la catégorie des compacts experts. Doté d’un capteur rétro-éclairé et d’un zoom très lumineux, il promet de belles photos en basse lumière. Les photographes apprécieront les commandes physiques comme le viseur optique de qualité. Et il sera difficile de résister à son côté bel objet en métal qui fait penser aux beaux appareils d’antan.
Avec une esthétique évoquant un Leica M, le X10 est clairement attractif ! Dessin et finition ne peuvent que séduire les amateurs de beau matériel et aussi ceux qui sont un brin nostalgiques des réalisations argentiques en métal recouvert de cuir. C’est pourtant bien un compact numérique moderne dont il s’agit, même si ses dimensions comme son poids sont nettement supérieurs à la moyenne du genre. Le X10 reste tout à fait transportable mais ne rentrera pas dans une poche de chemise.
Sa principale curiosité lors de la prise en main se trouve dans le système de mise sous tension qui s’effectue par la couronne de l’objectif. En effet, il est replié à l’arrêt et c’est en dépliant que l’appareil prend vie. C’est une solution astucieuse pour diminuer l’épaisseur lorsque l’appareil est hors service et évite que l’on oublie de déplier l’objectif pour prendre des photos !
Ergonomie pour photographe
Contrairement à la tendance qui s’est imposée au fil des années sur la plupart des modèles, le X10 dispose d’un viseur optique. Et ce n’est pas un modèle au rabais avec effet trou de serrure. Il dispose d’un réglage dioptrique et d’un système à prisme. Evidemment, il n’offre pas une grande précision de cadrage mais il sera certainement très apprécié par de nombreux utilisateurs. L’écran arrière est fixe mais de bonne qualité. Autre élément intéressant, la commande du zoom par la bague de l’objectif est mécanique. Fini de pester contre une commande motorisée soit trop rapide, soit trop lente.
Le reste est plus classique avec un sélecteur de mode rotatif et deux roues de commande. La seconde est malheureusement combinée au sélecteur multidirectionnel et on sait que c’est loin d’être idéal dans cette taille réduite. Heureusement, elle ne sert pas souvent. En mode manuel, le système de mise au point offre sur l’échelle de distance une indication de la profondeur de champ ce qui ravira évidemment les amateurs de la photo à l’ancienne en hyperfocale (zone nette maximale jusqu’à l’infini) vraiment efficace pour bon nombre de prises de vue. Globalement, le X10 offre de nombreuses touches et commandes évitant de passer par les menus pour une utilisation efficace dans les situations où la rapidité d’action est essentielle. Une touche de fonction personnalisable est particulièrement utile pour un accès direct au réglage de sensibilité.
Un capteur spécifique
Sans grande surprise, le X10 est équipé d’un capteur spécifique à Fujifilm. Sa taille un peu plus grande que celle d’un modèle standard pour compact expert. C’est un capteur CMOS BSI avec une disposition des photosites en diagonale suivant la technique utilisée sur de nombreux modèles antérieurs de la marque. Cette organisation permet d’optimiser le fonctionnement dans des conditions d’éclairage difficiles en réduisant la définition pour améliorer, suivant les cas, le rapport signal/bruit ou la dynamique. Cette technologie a fait ses preuves mais restait jusqu’ici un peu complexe à mettre en œuvre pour le grand public. La nouvelle génération d’appareils Fujifilm, dont le X10 fait partie, dispose d’un mode de sélection automatique (EXR Auto) beaucoup plus élaboré. Il intègre une détection de mouvement et une reconnaissance automatique de scène aboutissant à une centaine de choix différents pour optimiser le rendu dans un maximum de situations. Naturellement, l’utilisateur peut reprendre la main s’il pense pouvoir faire mieux que les automatismes et imposer ses choix. Le X10 peut aussi être utilisé sans faire appel au système EXR et il y a aussi des options intéressantes comme l’extension de dynamique en jouant sur la sensibilité ISO.
Outre la possibilité de photographier en JPEG et/ou en RAW, le X10 dispose d’une multitude de réglages permettant à l’utilisateur d’obtenir le résultat qui lui convient. Les photographes exigeants à la recherche d’un comportement précis devraient trouver un rendu adapté à leurs besoins. Deux mémoires utilisateurs permettent de retrouver instantanément ses réglages favoris.
Une optique lumineuse
L’optique est un zoom lumineux, équivalent à 28-112 mm qui ouvre à F/2 en grand angle et à 2,8 à sa focale maximale en passant par 2,2 à 50 mm. Des valeurs qui sont aujourd’hui très rares ! En association avec un capteur performant, cette luminosité permet de photographier efficacement avec une lumière très faible. D’autant plus que Fujifilm a manifestement fait des efforts pour offrir une qualité optique de haut niveau, le prix à payer étant un encombrement relativement important de cet élément par rapport aux compacts courants. Ce zoom dispose naturellement d’un véritable diaphragme (7 lamelles) mais Fujifilm a fait l’impasse sur le filtre gris neutre ce qu’on peut regretter étant donné les limitations introduites par un obturateur central (vitesse maximale de 1/1000 s à pleine ouverture). On regrette aussi que le parasoleil et sa bague d’adaptation soient en option. Les fonctions macro sont présentes mais ne font pas du X10 un modèle particulièrement adapté à ce genre d’exercice. Ainsi, la Super Macro ne fonctionne qu’avec le zoom en position grand angle ce qui en limite fortement l’intérêt.Avec une prise en main très agréable, le X10 ne peut que séduire surtout si on ajoute son côté bel appareil en métal. Il dispose aussi d’un mode silencieux, mis en service par simple pression d’une touche qui désactive tout ce qui pourrait constituer une gêne ou faire repérer le photographe comme le haut-parleur de sonorisation ou la diode d’aide à la mise au point. Ainsi configuré, le X10 est d’une discrétion presque totale. Pour autant, l’autofocus continue à fonctionner efficacement même avec très peu de lumière. Il perd simplement un peu de sa vélocité habituelle.
Pour ceux qui souhaitent pouvoir saisir des mouvements rapides, la rafale atteint sept images par seconde en pleine résolution et 10 en résolution réduite. Si on ajoute des fonctions avancées comme le panorama à la volée et la prise en rafale rapide de plusieurs images automatiquement combinées pour photographier en lumière très faible sans flash, il faut admettre que ce modèle en donne beaucoup à ceux qui voudront apprendre à l’exploiter au mieux. La qualité des images de base est tout à fait conforme à ce que l’on pouvait en attendre. Même à pleine ouverture, l’optique fournit une image très définie sur toute sa surface. En fermant un peu le diaphragme, les choses s’améliorent très légèrement mais ensuite la diffraction vient perturber le résultat. Même si le X10 va jusqu’à F/11, il faudra éviter de dépasser F/5,6 si on privilégie la définition. Le comportement aux hautes sensibilités est un des atouts attendus du X10. Jusqu’à 800 ISO, le bruit reste discret et la définition est peu affectée. Ensuite, la qualité baisse de façon plus évidente. En acceptant la réduction de la résolution à six mégapixels avec le mode EXR spécialisé, on gagne un cran de sensibilité, le 1600 ISO étant encore vraiment très bon et le 3200 utilisable.
Fujifilm X10 : conçu pour photographier
Compact haut de gamme réunissant des atouts remarquables, le Fujifilm X10 est surtout un modèle conçu pour photographier avec nombre de caractéristiques pouvant sembler accessoires mais qui peuvent se révéler essentielles en pratique. Accessoirement, il fera envie aux amoureux de beau matériel et sa manipulation est un vrai plaisir ce qui ne gâte rien !
Caractéristiques :
- Capteur : 2/3 CMOS BSI 12 Mpixels
- Résolution maximale : 4000 X 3000
- Vidéo : 1920 x 1080, 30 i/s, MOV H264, sonore stéréo
- Objectif : Fujinon 2,0-2,8/28 – 112 mm équivalents
- Visée : optique, écran
- Mise au point : AF multizone, sélectif, MF
- Mesure de la lumière : M, P, S
- Modes de prise de vue : M, A, S, P, EXR, auto
- Obturateur : 30 s – 1/4000
- Prise de vue en rafale : 7 i/s
- Sensibilités ISO : 100 – 3200
- Formats de fichier : JPEG, RAW, JPEG + RAW
- Support mémoire : SD/SDHC/SDXC + 26 Mo interne
- Ecran (pouces, points) : 2,8″, 460000
- Sortie vidéo : HDMI
- Dimensions (mm) : 117 x 69,6 x 56,8
- Poids (g) : 350 complet
Prix : 530 euros