Google s’incline face au gouvernement chinois… et à la liberté d’expression

0

Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour pouvoir intégrer le très fermé marché chinois, un gâteau de plus en plus grand et en plein développement qui fait pâlir d’envie de nombreuses marques du monde numérique comme Google, mais qui reste néanmoins très verrouillé.

Google s’incline face au gouvernement chinois… et à la liberté d’expression
Google

Depuis 2010, le géant américain Google avait dû quitter l’internet chinois faute d’accord avec le gouvernement chinois et ses exigences en matière de contrôle de l’information et de censure. Mais jusqu’alors la firme californienne n’entendait pas céder sur ses principes en matière de liberté d’expression et d’accès à internet. Or depuis peu, il semblerait que la société travaillerait de nouveau à une implantation de son moteur de recherche en Chine, et serait prête à faire quelques concessions pour ce faire.

La Chine, grand absent de l’internet version Google

Si Google est aujourd’hui, et de loin, le premier moteur de recherche et un leader incontesté/incontestable du net mondial, il est à ce jour un grand absent de la Chine qui, il faut bien le reconnaître, a mis en place un réseau internet tout à fait parallèle à celui connu dans la plupart des autres pays du globe. Un internet spécifique aujourd’hui dirigé et mené par les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiami). Vous ne connaissez guère ces marques ? Rien d’anormal, ils ne visent que ce marché internet chinois. Si Alibaba est probablement le plus connu de par sa plateforme de vente en ligne accessible à l’international, un peu sur le modèle d’Amazon, Baidu (premier moteur de recherche chinois), Tencent (messagerie instantanée et site de vente aux enchères basé sur le modèle Ebay) ainsi que Xiami.

Face à l’explosion d’internet sur ce marché considérable de plus de 300 millions d’abonnés potentiels, Google a tenté une première percée en 2006, qui n’a toutefois pas pu aboutir faute d’accord avec le gouvernement et les autorités chinoises qui, aujourd’hui encore, verrouillent totalement l’accès et le contenu accessible sur internet dans le pays. En 2010, Google a alors mis fin à ce projet en raison de ce désaccord, et de son refus de faire la moindre concession en matière de censure et liberté d’accès à l’information. Une position qui semble en voie de changer au sein du groupe américain, qui semble désormais prêt à davantage de concessions pour parvenir à ses fins et pouvoir obtenir le précieux agrément des autorités chinoises, lui ouvrant les portes à l’internet chinois.

Des applications « compatibles » avec la censure chinoise

Google prépare son arrivée en Chine de manière timide mais bien réelle à travers deux applications Android qui devraient respecter les normes en matière de censure et restriction d’accès à certaines informations.

Ainsi, ces deux applications en développement permettant l’accès au célèbre moteur de recherche américain seront conçues pour filtrer elles-mêmes les contenus interdits par le régime de Xi Jinping. Il s’agirait notamment d’après les informations du site américain The Intercept de filtrer les sites internet et mots clés interdits grâce à un projet baptisé « Dragonfly » (ou libellule en français), lancé au printemps 2017. Un projet sur lequel Google ne communique toujours pas officiellement. Néanmoins, l’information semble aujourd’hui bien fiable, car confirmée de manière officieuse, notamment à travers des sources des très sérieux journaux New York Times ou Wall Street Journal.

Pourtant, une partie des salariés de la firme américaine ont fait part de leur désapprobation, en écrivant directement à leur direction via plusieurs forums et espaces intranet. Reste à savoir si les internautes américains en tiendront rigueur à Google…

Google s’incline face au gouvernement chinois… et à la liberté d’expression
4 (80%) 1 vote

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here