Eric Schmidt, le patron de Google, était reçu dernièrement par François Hollande et ses ministres de la Culture et de l’Economie numérique afin de discuter d’une possible taxation sur le référencement. Si nous ne reviendrons pas sur les détails des discussions, les délais de réactivité et le fait que les deux parties s’accordent malgré tout sur la nécessité d’ouvrir le débat et de trouver une solution à cette question, c’est plutôt sur le débat qui anime le réseau depuis que nous souhaitons nous arrêter.
Depuis l’annonce de la mise en place d’un droit voisin ouvrant à rémunération, de nombreux internautes fustigent la position du gouvernement, mais aussi les organismes de presse qui militent pour la création d’une telle taxe qui leur permettrait d’enrayer la lente agonie dont elle est victime. La plupart du temps, les commentaires se contentent d’inviter Google à ne plus référencer les sites français « qui ne sont pas contents » et lorsqu’ils « reviendrons pleurer pour être de nouveau référencer, les faire payer ». Une logique totalement dénuée de bon sens lorsqu’on sait le chiffre d’affaire réalisé par Google en France, l’entreprise ne pouvant sérieusement pas se passer des contenus vers lesquels ses liens pointent dans notre pays. Pour résumer simplement, disons que Google ne fournit aucun du contenu rédactionnel, ce qui implique que sans contenu l’activité de Google devient caduque. Dès lors, les organes de presse qui appellent à de nouvelles discussions s’appuient justement sur ce paradigme, souhaitant voir Google partager une partie des bénéfices réalisés.
Si l’idée d’une taxe n’est sans doute pas souhaitable, et visiblement pas à l’ordre du jour même si envisagée comme « une option possible », le fait est que comme beaucoup de secteurs, la presse périclite et que condamner toute une corporation qui aspire à entamer des discussions quant à son avenir n’est pas une situation viable. Soutenir Google aveuglément, condamner la « presse » unanimement, et inversement, n’a pas grand intérêt et pas plus de sens. Un juste milieu peut donc être trouvé, en marge des passions et tensions – parfois très vives comme en témoignent les commentaires que l’on peut lire ici ou là. Bref le débat est ouvert et il va bien au-delà de la simple question du droit voisin qui n’est finalement que l’arbre masquant la forêt et dans laquelle se dessine l’avenir de l’Internet… La parole est à vous !