Google fait la pluie, le beau temps, la grammaire

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google_logo.jpgGoogle pousse décidemment très loin les prises en charge linguistiques régionales. La firme de Mountain View met en effet à jour de nombreux dictionnaires à travers le monde dans Chrome en ajoutant une fonction très utile : l’ajout de vos propres mots, non répertoriés dans les dicos, en les synchronisant à votre compte Google.

Mais là où Google va très loin, c’est en Suède. La société a fait en sorte de retirer un mot qui allait rentrer dans le dictionnaire. Petit cours de suédois. Le mot en question était ogooglebar. On imagine un préfixe et un suffixe qui donne son sens à ce néologisme. Les suédois l’employaient dans le cadre de mots dont la recherche était infructueuse sur Google. Dans le même genre, en France, on a Googliser, ce qui signifie faire des recherches sur une personne dans le cadre d’un entretien d’embauche, par exemple. La grosse différence entre googliser et ogooglebar, c’est que googliser n’a rien d’un mot officiel. L’académie a toujours tendance à créer des néologismes qui deviennent des périphrases anglophobes. La langue suédoise semble être un peu plus dynamique à ce niveau.

Donc, quand les intentions du conseil de la langue suédoise ont été connues, Google y a mis un gros grain de sel en voulant ajouter à la définition un rappel selon lequel Google était une marque déposée. Une bataille juridique aurait pu s’engager. Sauf que le conseil a lâché l’affaire. Mais on sent la présidente de l’institution un peu remontée. Ann Cederberg rappelle en effet que les mots n’appartiennent à personne, que les évolutions d’une langue se font sans les copyrights. Et elle rappelle à juste titre que ce n’est pas tout à fait une défaite ; en effet, à partir de maintenant, la recherche sur ogooglebar ne se cantonnera pas à donner la définition telle qu’elle était prévue mais rappellera aussi cette mésaventure.

D’ailleurs, il serait intéressant d’adopter ce mot en français ! Les finauds qui ont eu l’idée de faire de l’interventionnisme dans un dictionnaire en seront pour leurs frais et l’académie française aussi ; elle qui peine à endiguer le flux de mots anglais qui apparaissent tous les jours, on aimerait voir sa réaction si on commençait à prendre un ou deux mots de suédois par-ci par-là. Et un peu de coréen. De russe. De slovène. De péruvien. D’inuit. D’algérien. D’indien.

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