Aujourd’hui, une dizaine de militants de Greenpeace ont mené une action symbolique devant l’Apple Store du Carrousel du Louvre à Paris en lâchant 400 ballons noirs gonflés à l’hélium devant la vitrine du magasin et sa célèbre pomme. Ces ballons illustrent l’utilisation par Apple du charbon, « une énergie du passé, sale et dangereuse, pour faire fonctionner son iCloud. » Les militants ont également déployé une banderole indiquant « Apple innovant. Mais pas sur le charbon » et distribué des tracts aux passants et aux clients du magasin.
Cette action s’inscrit dans le cadre d’une campagne internationale de Greenpeace au cours de laquelle 216.000 personnes ont écrit aux PDG d’Amazon, Apple et Microsoft pour exiger un cloud alimenté par des énergies renouvelables. Et partout dans le monde (États-Unis, Australie, Hong Kong, Israël, Brésil, etc.), ces marques ont été les cibles d’actions de Greenpeace depuis plusieurs semaines. Ainsi interpellées, Apple et Microsoft ont été forcées de réagir. Apple a annoncé son intention d’alimenter son data center en construction dans l’Oregon avec de l’électricité 100 % renouvelable. Microsoft, quant à elle, s’est engagée à avoir un bilan carbone neutre d’ici un an.
Greenpeace salue ces déclarations qui constituent un bon premier pas. Mais les engagements pris par ces entreprises ne changeront quasiment rien au fait que l’électricité alimentant leurs data centers continuera à provenir majoritairement du charbon. « Pour tenir leurs engagements, Apple et Microsoft envisagent d’avoir principalement recours aux « crédits énergies renouvelables ». Ainsi, au lieu de consommer directement de l’électricité d’origine renouvelable produite localement – et de créer une demande qui oblige leurs fournisseurs à développer les renouvelables –, ces entreprises comptent acheter des « crédits » sur de l’électricité renouvelable produite ailleurs. Une telle mécanique de compensation permet surtout de se vanter d’avoir une démarche respectueuse de l’environnement, alors qu’elle ne permet pas de réduire la production d’électricité issue du charbon et de se défaire de cette énergie sale, dépassée et dangereuse. »
Greenpeace demande à Apple et Microsoft de ne pas se contenter de faire du greenwashing et de se montrer véritablement innovantes en se tournant vers des énergies propres et d’avenir. De quelle manière ? En choisissant des lieux d’implantation qui leur permettent d’avoir accès directement à des énergies propres pour leurs data centers (comme l’a fait Facebook en choisissant de s’implanter en Suède afin d’avoir accès à une électricité 100 % renouvelable). Et en exigeant de leurs fournisseurs d’électricité, dont elles sont des clients locaux très importants, qu’ils stoppent leurs investissements dans les énergies sales et augmentent massivement la part des renouvelables dans leur offre. « Yahoo, Google et Facebook ont déjà accompli de réels efforts pour utiliser des énergies propres. Amazon, Apple et Microsoft ne peuvent rester derrière : au contraire, elles doivent tirer vers le haut l’ensemble du secteur du cloud computing et l’industrie énergétique. »