Décidemment l’Hadopi est une épine bien pénible dans le pied de François Hollande, candidat à l’investiture du partir socialiste pour devenir le candidat du PS aux prochaines élections présidentielles. Au mois de juin dernier, le candidat Hollande avait déjà rencontré ce tronc sur sa route, affirmant alors son intention d’abroger la loi Hadopi, non sans la remplacer par un système qui permettrait de rémunérer les artistes sans poursuivre les internautes.
Evidemment cette posture ne pouvait qu’intriguer, voire agacer, la société civile des auteurs-réalisateurs-producteur (l’ARP) qui a rencontré François Hollande lundi dernier afin d’obtenir quelques précisions quant à sa position officielle (et personnelle). Dans un communiqué, l’ARP affirme prendre « acte que François Hollande ne souhaite pas abroger la loi HADOPI, mais ils resteront vigilants quant aux évolutions que celui-ci souhaite y apporter, s’il est désigné puis élu », avant d’ajouter qu’ils « tiennent à saluer le travail de réflexion que semble mener le candidat autour des sujets d’intérêt général de la création tels que l’évolution de la copie privée, le redéploiement des ressources pour l’ensemble des secteurs culturels, l’amélioration de la rémunération des auteurs par une plus grande traçabilité des œuvres dans l’univers numérique. »
Logiquement, nous en concluons qu’il y a là un pas en arrière du candidat Hollande qui finalement ne souhaite pas affronter le monstre Hadopi frontalement. Attitude étrange pour ce pourfendeur de la liberté qui prônait il y a quelques mois la mise en œuvre d’un « nouveau dispositif » reposant sur une taxation des FAI qui « font beaucoup de bénéfices », et dont « il faut saisir une part pour rémunérer les auteurs. »
Sauf que depuis, François Hollande a eu l’occasion de s’exprimer sur la question lors d’un passage sur France Inter. Ainsi il a réaffirmé son intention de supprimer l’Hadopi, si d’aventure il était élu, mais qu’il faudrait aussi mettre en place une régulation visant à protéger les droits d’auteurs : « Il faudra des règles tout en permettant aux internautes d’accéder aux œuvres. » Bon visiblement le message d’Hollande n’est pas encore très clair pour tout le monde. Abrogera, abrogera pas, l’avenir nous le dira car le candidat semble lui encore hésiter un peu.
