Lorsqu’il est question d’Hadopi, il ne faut pas croire qu’il n’y a que les « méchants internautes téléchargeurs » pour condamner le système. Ainsi de nombreux artistes, directement impactés par cette loi visant à leur permettre de mieux toucher leurs droits d’auteur, s’élèvent comme un système jugé trop répressif. C’est le cas de Louis Bertignac qui avait déjà déclaré que la loi Hadopi était « royalement inutile ».
A l’heure où la question de pérennité de la riposte graduée est au cœur du débat électoral, avec les élections présidentielles de 2012 en ligne de mire, l’ancien guitariste du groupe Téléphone, revient à la charge à l’occasion d’un entretien accordé au journal Corse Matin. Ainsi il affirme que cette loi n’est « pas intelligente, elle est punitive. C’est normal de télécharger aujourd’hui. Le problème c’est de rémunérer, donc il faut savoir ce qui a été téléchargé et rémunérer en fonction. Ce n’est pas compliqué de remonter pour savoir ce qui a été téléchargé sur un ordi. Il faut juste que les fournisseurs d’accès jouent le jeu. »
Louis Bertignac n’est pas un cas isolé dans le milieu artistique, fustigeant le fait que cette loi dresse le public contre les artistes, et ne résout en rien le problème de la rémunération des auteurs. Dès lors, il milite pour un système plus simple, moins répressif, qui pourrait prendre la forme d’une licence globale (Martine Aubry proposant un tarif de 2 € par mois pour chaque internaute). Reste à savoir si les utilisateurs seront prêts à une telle éventualité qui aurait le mérite de mettre un terme à la menace judiciaire, non sans entraîner une hausse supplémentaire des abonnements. Le débat s’annonce difficile, mais passionnant.
