Hadopi perdue en naze campagne…

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Une pouffiasse se trémousse au bord de la piscine et fait mine de libérer un sein de son décolleté, remuant les lèvres dans un mauvais playback sur fond de bouillasse anglophone vaguement électro. Dans cette parodie de clip qui fera office de spot publicitaire pour l’Hadopi, diffusé massivement à la télé et au cinéma dès lundi prochain, la chanteuse fictive Emma Leprince est présentée comme « la révélation musicale de l’année 2022 ». Dans sa version 2011, c’est encore une fashion victim miniature qui s’entraîne à manier un micro en plastique rose dans sa chambre de princesse. Emma Leprince, donc, figure à la fois la jeunesse d’aujourd’hui et les artistes de demain aux yeux d’Hadopi. Produit typique du pire formatage musical dont les majors sont capables, elle est désormais la mascotte de cette « création » en danger que la Haute autorité veut défendre.

hadopi - Hadopi perdue en naze campagne...

Dans le jargon Internet, on appelle ça un epic fail : un foirage monumental. Alors que son coup de départ n’est même encore tiré, toutes les facettes de la vaste campagne de communication manigancée par l’Hadopi rivalisent de médiocrité : du message que transmettent les spots à la connotation douteuse du sigle « PUR », qui sera associé à la promotion de la musique légale, en passant par la grammaire branlante de leurs documents promotionnels (« jeux vidéos » ?) et le flop de la conférence de presse.

C’est à l’espace Cardin, sur la place de la Concorde, que l’Hadopi a tenté de rameuter professionnels et médias pour un lancement qui se voulait en grandes pompes. Pour la première fois de sa jeune carrière, elle y a mis la forme et les moyens : invitations cartonnées, cocktail, « concert live ». Toutes les personnalités susceptibles d’avoir une quelconque influence dans leur domaine professionnel ont été conviées — journalistes, blogueurs et même professeurs d’université. Ainsi l’écrivain François Bon, que l’Hadopi invitait à emmener ses adolescents (enfants ou étudiants ?) et qui dénonçait sur son blog un « racolage auprès de mineurs ». Mais lundi soir, l’assistance était clairsemée. La présidente de l’Hadopi, Marie-Françoise Marais, a commencé par remercier « ceux qui se sont déplacés » avant de diffuser les spots publicitaires. Consternation générale. Dans le jargon Internet, on aurait même dit Facepalm, expression imagée traduisant bien le geste que tous semblaient se retenir de faire.

(Lire l’article complet sur Ecran.fr…)

Extrait de l’article publié par Camille Gévaudan sur le site de notre partenaire Ecran.fr.

20110608 - Hadopi perdue en naze campagne...

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