IFA 2015, quelles sont les TV qu’il ne fallait pas manquer ?

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Le marché du téléviseur se porte mal en cette année de transition avant le changement des normes de diffusion et l’Euro. Pas tant par le nombre de ventes d’ailleurs que par une valeur au plus bas en raison de la braderie généralisée qu’avait générée la croissance. Désormais, il est établi qu’un téléviseur de grande taille se trouve à moins de 400 euros et il faut développer des trésors d’ingéniosité pour faire monter la valeur auprès d’un public généraliste. L’Ultra-HD, dont les contenus arrivent au compte-gouttes, ne génère déjà plus de valeur et les gammes basculent sans réellement augmenter le prix moyen. A 600 euros, on trouve un 55 pouces UHD ! De plus dès l’entrée de gamme, le téléviseur est design et fin. Plus personne ne s’intéresse à la 3D et la TV connectée laisse indifférent au pays de la box. Pour les fabricants de téléviseurs, trouver un levier de valeur est donc devenu la priorité absolue. C’est la qualité d’image qui demeure la seule voie possible. Sauf qu’à défaut de nouvelle technologie avec un LED omniprésent, faire passer un message simple relève de l’impossible. En revoyant principalement le rétroéclairage à LED et les filtres qui le séparent de la dalle, il est vrai que des progrès spéculaires ont été accomplis mais des termes comme Quantum Dot, HDR et espace RGB ne parlent guère au grand public (voir notre encadré sur le sujet). Les constructeurs ont donc décidé de les remplacer par un nom qui diffère chez chacun, le SUHD chez Samsung, le ULED chez Hisense, etc. Si la démarche concurrentielle est logique, cela crée de la confusion chez le consommateur. Il est toutefois intéressant de constater que lors de cet IFA, ces technologies descendent en gamme pour devenir un vrai vecteur de valeur qui n’est plus réservé à une élite cinéphile. Pour que ces technologies puissent s’exprimer, il faut du contenu. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la nouvelle norme Blu-ray UHD est annoncée pour février prochain avec une quinzaine de titres et surtout l’intégration des nouvelles technologies d’amélioration d’image. Reste que le train du disque est passé et qu’en dehors de quelques cinéphiles acharnés, le Blu-ray UHD restera marginal. Les acteurs de la vidéo à la demande travaillent aussi sur le sujet, Netflix en tête, ce qui est déjà plus rassurant.

Amélioration de l’image, Mode d’emploi

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Comme le LED est désormais la seule technologie réellement en lice dans le monde de la TV si on excepte un OLED dans le très (très) haut de gamme. Les constructeurs rivalisent en termes marketing pour démontrer les progrès réels du LED qui, sur certains points, se rapproche effectivement de l’OLED désormais. Derrière se cachent des technologies assez pointues et surtout difficiles à expliquer au consommateur comme le local dimming, le Quantum Dot, le HDR, l’espace colorimétrique sRGB et le 10 bits. Pour simplifier, tout réside dans la manière d’associer le rétroéclairage à LED au panneau LCD. Première amélioration, plutôt que de mettre des LED dans le cadre et diffuser sur l’ensemble de la dalle par un jeu de miroirs, répartir les LED (le plus possible) à l’arrière sur toute la surface de la dalle et les contrôler individuellement améliore la profondeur de noir, le blanc et le contraste. C’est assez évident à comprendre. Ensuite, c’est surtout la manière de filtrer la lumière émise avant le panneau LCD qui conditionne le rendu. En le modifiant, il est possible d’étendre la palette des couleurs, de les rendre plus fidèles et plus vives, entre autres. La combinaison de ces facteurs aboutit à une image plus contrastée, des couleurs plus fidèles et plus vives, des blancs plus blancs et des noirs plus noirs. L’espace colorimétrique représente le nombre de nuances qui peuvent être affichées, le HDR ou High Dynamic Range signifie que l’on peut rendre des contrastes vifs, entre du clair et du sombre, proches les uns des autres sans perte de détails. Quand on parle de 10 bits, c’est qu’il faut plus d’informations à la fois pour retranscrire toutes les nuances. Le résultat est effectivement spectaculaire avec des noirs profonds, un contraste élevé et des couleurs magnifiques (comme l’OLED) mais le revers de la médaille réside dans des nuances qui deviennent criardes, particulièrement la peau par exemple. D’ailleurs aucune démonstration sur le salon ne montrait des visages en gros plan. Pour autant, l’image plus contrastée et plus saturée plait, surtout au grand public. Pour que cette qualité d’image prenne toute sa dimension, la source doit être au niveau et c’est là que le bât blesse car les flux Ultra-HD actuels ne véhiculent pas suffisamment d’informations. En revanche, le futur Blu-ray UHD en est capable et des diffuseurs de vidéo à la demande y travaillent aussi, notamment Netflix.)))

Hisense, Découvre l’Hexagone

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Le fabricant chinois est un des gros faiseurs de la télévision et depuis des années, nous passions sur des stands pharaoniques sur tous les salons en nous demandant pourquoi la marque boudait la France. Désormais, cet oubli est réparé et depuis quelques mois le fabricant s’implante dans l’Hexagone avec un certain succès. Il faut dire que la qualité des téléviseurs est plutôt impressionnante avec à la fois de la technologie et du design, le tout évidemment à un prix très doux. Hisense décide d’ailleurs d’entrer par le haut ce qui est courageux quand on connaît l’état du marché français. La gamme est quasi exclusivement en Ultra-HD avec des châssis très soignés et très fins. On peut ainsi citer un K3221 en 50 pouces, simple mais vraiment doté d’une belle image à 749 euros. A l’inverse au plus haut de gamme, Hisense dispose d’une technologie ULED qui combine comme chez les autres grandes marques le local dimming au Quantum Dot et au HDR. Sans revenir sur l’explication de ces technologies, elles permettent d’améliorer le contraste et la fidélité chromatique pour s’approcher de l’OLED. A signaler que le local dimming chez Hisense couvre 240 zones ce qui est beaucoup pour un contraste il est vrai saisissant. Le XT910 en est équipé et vaut environ 2 000 euros en 55 pouces pour une image qui rivalise avec les productions les plus élitistes chez les acteurs classiques.

Samsung, Un lecteur Blu-ray UHD, enfin

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Le monde de la TV met l’accent sur les contenus Ultra-HD en HDR (High Dynmaic Range), à la colorimétrie plus fidèle et encodés en 10 bits mais déjà les contenus UHD de base ne courent pas les rues. Il était donc grand temps que le lecteur Blu-ray UHD arrive enfin sur le marché, on n’y croyait plus. La Blu-ray Disc Association, en charger de définir les normes, dispose surtout d’une qualité, celle de rater tous les trains. Déjà, le Blu-ray a été un échec commercial retentissant, sans parler de la 3D qui a été un désastre, difficile de croire, qu’avec une dématérialisation totalement entrée dans les mœurs, un disque UHD va émouvoir les foules en dehors de quelques cinéphiles intégristes. Au moins, ce nouveau format intègre d’office les nouvelles technologies HDR et autres pour une source la meilleure possible. De plus, la date du mois de février semble certaine avec une quinzaine de films, dont le premier sera Kingsman. Pour le matériel, seul Samsung présentait un lecteur Blu-ray UHD prévu à moins de 500 euros avec une sortie en février. Que les autres Sony, LG, Philips et Co n’en annoncent pas est inquiétant en soi mais au moins disposera-t-on d’une source qui permettra d’alimenter les nouveaux téléviseurs avec des sources au niveau, même si c’est par un disque d’un autre temps.

Samsung, Une TV

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En dehors des habituelles démonstrations technologiques du type écran de 82 pouces en 21/9 incurvé, Samsung n’a annoncé qu’une réelle nouveauté, la série JU6800. C’est un téléviseur très fin et très joli qui apporte à un prix encore démocratique une qualité d’image améliorée en Ultra-HD avec le fameux HDR, une luminosité accrue, le micro dimming et des couleurs enrichies. Le prix est de 1300 euros en 50 pouces, 1500 en 55 et 2 500 en 60. Cette série permet de s’équiper d’un grand écran doté d’une superbe image et d‘une belle finition sans totalement se ruiner.

Sony, Une TV aussi

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Le marché du téléviseur souffre et les constructeurs rechignent à renouveler leur gamme deux fois par an. Sony ne montrait qu’un nouveau modèle, qui plus est un 75 pouces à 7 000 euros. Magnifique et ultrafin, il intègre évidemment les dernières technologies de Sony comme le Trluminos et le processeur X1 mais surtout il est capable de restituer les couleurs étendues et le HDR. Ce téléviseur sera aussi doté d’Android TV car Sony passe la majorité de sa gamme à cette norme de smart TV. Les jours du propriétaire semblent comptés et même s’il aura fallu des années, Android TV devrait s’imposer peu à peu ce qui laisse le marché français de marbre car ce sont les box TV qui ont la faveur du public et surtout l’implantation déjà effective. De toute manière ce qui compte, soit l’accès aux principales sources de vidéo en ligne comme Netflix, est implanté partout.

Philips, Ambi-folie

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Philips / TP Vision était le seul fabricant de téléviseurs à sortir du discours de la qualité d’image en UHD pour proposer une réelle nouveauté. Tout le monde connaît l’Ambilight cette projection d’une lumière d’ambiance sur le mur autour de l’écran pour une expérience plus immersive dans le film ou dans le jeu. On aime ou on n’aime pas. Après être passé au LED, le concept franchit un pas supplémentaire et propose un arc de cercle intégrant neuf pico-projecteurs à l’arrière. Capable de créer une projection d‘un mètre autour de l’écran sur trois côtés, cela mène le concept à un autre niveau. L’image principale est plus ou moins stylisée et projetée comme une sorte de variante abstraite. Evidemment, il est possible de choisir à quel point on retrouve l’image d’origine. Sur un clip musical ou dans un jeu vidéo, c’est franchement bluffant. Dans un film, on est stupéfait mais il faut se faire à l’idée. L’Ambilux arrivera en fin d’année sur un télévisuel UHD de 65 pouces à un prix encore inconnu. Si l’effet est saisissant, il faudra voir à l’usage si l’effet n’est pas trop envahissant mais au moins Philips innove en TV.

LG, OLED forever

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LG persiste et signe alors que la plupart des constructeurs se désengagent de l’OLED, faute de pouvoir produire en nombre à un prix abordable. Seul l’ultra haut de gamme demeure, chez Panasonic par exemple. LG continue à focaliser sa communication sur l’OLED avec une multiplication de modèles et désormais de nombreuses déclinaisons, y compris en incurvé, en plat et en Ultra-HD. Il est indéniable que ces téléviseurs sont magnifiques par leur aspect et leur image mais leur prix est astronomique sans réalité de marché alors que la production peine à sortir un nombre de dalles suffisants. De l’aveu même de LG, la marque coréenne table sur 6 000 modèles OLED vendus en 2015, à mettre en perspective avec les 5 millions de téléviseurs LED. Cependant, LG annonce 200 000 dans le monde en 2015 et un million en 2016. Même si en France, on passe le cap d’une dizaine de milliers, cela reste totalement confidentiel. Et les prix ne baissent plus. Chez LG, un 55 pouces Full-HD se négocie à 2 500 euros avec une résolution dépassée dans ces tarifs. Pour un OLED 55 pouces Ultra-HD, il faut aligner la somme respectable de 5 000 euros.

LG , Projection révolutionnaire

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Le PF1000V est un vidéoprojecteur à focale courte de 1 000 lumens à moins de 1 500 euros. Jusqu’à là, rien de bien étonnant. La compacité incroyable du projecteur, qui produit une image de 70 pouces à 10 centimètres du mur et de 100 pouces (2,50 m) à 60 centimètre, fait déjà tendre l’oreille. Une fois que l’on y ajoute une technologie LED avec une durée de vie de plus de 30 000 heures, on crie au génie. Pour le coup, la projection devient une réelle alternative pour qui cherche une très grande image bien moins chère que sur un téléviseur. D’autant que l’image Full-HD semble vraiment de grande qualité. La luminosité est suffisante pour ne pas avoir à obscurcir entièrement la pièce.

TCL , L’image et le son

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Contrairement à de nombreux fabricants chinois, TCL a fait le choix de se battre sur la qualité plutôt que sur le prix. Une politique bien illustrée par son nouveau vaisseau amiral dévoilé lors du salon. Le S88 est un téléviseur Ultra-HD au spectre d couleurs élargi et qui intègre d‘autres raffinements pour améliorer l’image. Outre sa qualité d’image, le S88 nous a surpris par sa qualité sonore. Il intègre en effet dans son pied une barre de son signée Harman/Kardon. La disponibilité de ce modèle est imminente et on devrait trouver des S88 dès 1800 euros pour la version 55 pouces et 2800 euros en65 pouces. Un produit au design très séduisant qui semble donc à priori présenter un très bon rapport qualité/prix.

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