Certains constructeurs font des efforts désespérés pour produire le moniteur le plus beau, le plus fin du marché, quitte à ce qu’il soit cher. Et puis il y a Iiyama. Ce constructeur légendaire ne s’embarrasse pas vraiment de fioriture. Le Iiyama XB2485WSU est dans la droite ligne du parti : un écran simple, mais pour autant assez efficace.
Le Iiyama XB2485WSU est un moniteur 24 pouces pas trop cher pour un écran IPS mais qui présente surtout la particularité de remettre à l’honneur une résolution oubliée : 1920 x 1200. Il n’est pas forcément nécessaire de revenir sur les raisons de cet abandon. L’avènement du Full-HD et de son format 16 :9ème a fait taire les dernier pleurnichards qui réclamaient encore les 120 lignes manquantes. Le fait est que le format 16 :10ème a vécu. Et le basculement au 16 :9ème ne s’est pas fait sur des bases technologiques, mais bel et bien sur des questions de coût de fabrications : on met sur un même substrat plus d’écrans 16 :9ème que 16 :10ème à diagonale égale. Alors évidemment, les écrans sont moins chers… ou la marge est plus importante, c’est selon. Bref, toujours est-il que sur PC, le 16 :10ème a encore tout son sens et c’est plutôt sympa de voir Iiyama le remettre au goût du jour.
Design et finition
La coque est ici d’un plastique noir des plus basiques. Disons le franchement, ce moniteur est moche. C’est tellement vieillot que si on attend encore quelques années, cela va devenir carrément vintage et tendance. En attendant, vous allez moins frimer qu’avec un nouvel iMac au look de trancheuse à jambon, c’est certain…
Ergonomie
Si l’écran est moche, on pourra reconnaître au constructeur un souci constant du confort de ses utilisateurs. Ainsi, l’écran est réglable dans tous les sens. On a droit à un mode pivot, un réglage en inclinaison et en hauteur et la base est rotative. Bref, ce sont bien là des prestations haut de gamme.
Equipement
Là aussi, le constructeur frappe fort. On ne peut pas rêver mieux comme connectique, avec en plus du DVI et du VGA, un display port et un petit hub USB 2 quatre ports. Oui mais… (car il y a toujours un mais…) il n’y a pas de port HDMI. C’est un choix étrange mais qui ne devrait finalement pas vraiment handicaper les utilisateurs sur PC qui ont bien d’autres options.
Iiyama XB2485WSU : consommation low cost
La consommation du Iiyama XB2485WSU est une bonne surprise ! On s’attendait à une valeur plus élevée du fait de l’IPS et de la construction à priori plus ancienne de l’appareil (il s’agit encore une fois d’un écran 16 :10ème). Et bien non, on est à 18,3W dans nos conditions de mesure standard. A noter que l’écran est très lumineux puisqu’à une valeur de luminosité de 29%, on est déjà à 160 cd/m2 !
Le Iiyama XB2485WSU n’est pas fantastiquement réglé par défaut. Ce n’est pas tant un problème de colorimétrie que de contraste, beaucoup trop violent à la sortie du carton. Petite astuce : passez en Eco 2. C’est un préréglage basse consommation d’énergie. D’ordinaire, on n’est pas trop favorable à ce genre d’artifice, qui n’est en fait qu’un abaissement de la luminosité, chose que tout un chacun peut faire via l’OSD de l’écran. Pourtant, ici, cela semble avoir aussi un effet bénéfique sur le contraste. Pour le reste, les préréglages de température de couleurs ne sont pas trop mal choisis. Ainsi, le point 6500K est à 6300K. Les 7500K sont effectivement à 7500K. Seul le point 9300K semble complètement dans les choux avec 7700K à la mesure. On vous recommande donc si vous n’avez pas trop envie de vous casser la tête de vous caler à 6500K, relativement proche du standard. Si vous voulez tenter l’aventure d’un ajustement à la main, on vous conseille un contraste à 50, un rouge à 94, un vert à100 et un bleu à 100, des corrections mineures donc, mais qui assurent une fidélité plus que correcte.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
En effet, c’est un peu le souci des dalles IPS. Leur contraste est assez moyen, surtout si l’on compare aux dérivés du VA (vertical alignment). Du coup, on se retrouve ici avec une valeur qui oscille entre 800 :1 et 900 :1 environ à luminosité élevée. Oui mais voilà, à forte luminosité, la dynamique en prend pour son grade. Cela veut dire que la différence entre le blanc saturé et le noir absolu est plus importante, mais entre les deux, il y a beaucoup moins de nuances de grey.. euh, de gris. (et non, je n’ai pas dit 50, changez de littérature, E. L. James c’est so 2012). Privilégiez donc une luminosité raisonnable, à 29%.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte parfaitement le standard, ni plus, ni moins.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Iiyama XB2485WSU : Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Iiyama XB2485WSU offre une uniformité parfaite, tout simplement. Il n’y a rien à redire sur ce point-là. Le Iiyama XB2485WSU offre une réactivité programmable, comme c’est souvent le cas chez Iiyama. Oui mais voilà, l’IPS n’est pas spécialement connu pour être un foudre de guerre, et cette technologie en fait la démonstration une fois de plus ici. Ce n’est pas fantastique. Quelques précisions sur les conditions de mesures : l’overdrive est certes programmable, mais au-delà de la position « -2 », il y a trop de negative ghosting. On vous conseille donc d’en rester là, ce qui donne des résultats de mesures corrects, sans plus :
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Avec nos options de réglage, il n’y a pas de dépassement de consigne. Au-delà de -2, c’est plus discutable.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Sa résolution de 1920 x 1200 pixels nous ramène carrément quelques années en arrière, avant que le Full-HD ne vienne raboter les 120 lignes auxquels le format 16 :10ème nous avait habitué. Et dans le fond, c’est une bonne idée de ressortir un écran dans cette résolution, surtout pour ceux qui travaillent sur PC. D’ailleurs ce 24 pouces est conçu dans cette optique. De fait, la bureautique profite bien de cet espace supplémentaire de travail et on peut trouver une position de travail confortable grâce à l’ergonomie de l’appareil. Attention toutefois à baisser la luminosité de l’écran, trop élevée par défaut. On aura de toute façon raison de baisser la luminosité absolument délirante sur un moniteur conçu pour travailler. À 29% du curseur, on est déjà à 160 cd/m2, la valeur que nous vous recommandons de ne pas dépasser.
La dalle mate n’est pas aussi bien réglée que d’habitude chez Iiyama avec des tons chers plus approximatifs, surtout dans les vidéos, mais moyennant quelques astuces de réglage précitées, on arrive à tirer une image très propre de l’appareil. Du reste, les angles de visions sont très larges. Les DVD offrent un rendu très propres même s’il y a plus de bandes noires que les écrans 16 :9ème. Qu’à cela ne tienne ! On profite malgré tout d’un rendu très peu bruité, même dans les ombres. On regrette juste un contraste à la traîne.
Dans les jeux, l’appareil n’est pas parfait, mais en ajustant l’overdrive sur -2, on obtient un bon compromis entre réactivité et negative ghosting. Un bon écran pour ceux qui n’en peuvent plus d’être limité au Full-HD, on pense par exemple aux amateurs de RTS et de MMORPG. On peut donc jouer sur cet engin, mais ce n’est pas un écran de gamer. Pour cela, il y a l’Asus VG278H ou le BenQ XL2420T.
Iiyama XB2485WSU : un bon choix
Le Iiyama XB2485WSU est un bon écran. Mais il est aussi un peu plus cher que les autres, avec 350 euros en rayon et une trentaine d’euros de moins sur le net. Mais en attendant la démocratisation des écrans QWHD, c’est encore celui qui vous offre le plus de pixels dans une coque 24 pouces. A l’essai, c’est vrai que cet espace supplémentaire s’avère confortable, surtout dans les fichiers xls où on peut alors caser plusieurs lignes supplémentaires sans perte de lisibilité. Oui, je sais, ce n’est peut-être pas très fun mais il faut bien avouer que dans les jeux vidéo, l’écran est bon, sans plus. Il suffira aux amateurs de RTS/MMORPG, voilà tout. Si vous avez la nostalgie de cette résolution d’écran, en tous les cas, on vous le conseille.
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