Vu les prix qui fondent, quand il s’agit d’acheter un nouvel écran informatique, il ne faut pas hésiter à taper dans les très grandes tailles. On vous propose de découvrir le modèle iiyama XB3070WQS, un 30 pouces gigantesque qui a la particularité d’être au format 16 :10ème.
L’écran iiyama XB3070WQS est un écran à dalle mate AH-IPS est tout simplement massif. C’est un 30 pouces au format 16 :10eme offrant une résolution de 2560×1600 pixels. Ce n’est donc pas du 4k, mais on atteint tout de même 4Mpixels. Et donc, bien évidemment, on se dit que c’est une bonne chose pour faire de la photo, surtout qu’il est compatible Adobe RGB.. Et on n’a pas tout à fait tort…
Design et finition
Evidemment, après le test du somptueux S32D850T, ça fait mal. L’écran reste relativement cher (820 euros) et la finition est très Iiyama : c’est du plastique noir épais. Ce n’est pas très glamour, mais c’est très solide. Les fans de la marque commencent à y voir comme une marque de fabrique, un peu comme on regarde aujourd’hui un vieux Thinkpad à la ligne directement inspirée du bloc soviétique. Ne dites pas que ce n’est pas élégant. Dites que c’est roots, voire vintage et tout de suite ça passe mieux.
Ergonomie
L’ergonomie est de premier plan, puisque seul le mode pivot manque à l’appel, une fonction sacrifiée compte tenu poids de l’engin. Tout le reste y est, même la base rotative.
Equipement
La connectique est un peu mesquine à ce niveau de prix : 800 euros et même pas une prise USB. C’est moche… Par contre, on a droit à une panoplie VGA, DVI, HDMI et display port.
iiyama XB3070WQS : une consommation plus importante
Le moniteur iiyama XB3070WQS consomme 43W en marche. C’est la combinaison d’une grande surface d’affichage et d’une dalle IPS. Pas de miracle.
iiyama XB3070WQS: en dent de scie
Le moniteur iiyama XB3070WQS est relativement bien réglé par défaut, avec un mode « normal » à 6400K. Mais les couleurs ne sont pas parfaites. Aussi, on est allé chercher un réglage un peu plus fin en manuel : rouge=99, vert=98, bleu=100. Le contraste est à 50 et la luminosité à 80. C’est finalement assez proche des réglages par défaut du mode custom :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE < 2, LaCie considère que la calibration comme réussie, une légère différence persiste mais elle sera quasiment indécelable par son propriétaire.
– Si DeltaE < 1, la fidélité des couleurs est excellente.
L’écran a donc du potentiel, mais il n’est si finement réglé que cela par défaut. En soi, ce n’est pas rédhibitoire. En outre, on aurait tort de faire l’impasse car l’écran est l’un des rares compatible Adobe RGB.
Avec une dalle IPS, pas de miracle, le contraste est médiocre.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, on voit ce dont l’écran est capable. Avec une couverture Adobe RGB complète, c’est le partenaire idéale pour l’impression photo.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
iiyama XB3070WQS : une uniformité spatiale correcte
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le moniteur iiyama XB3070WQS offre une uniformité correcte. Sans plus. Il n’y pas grand-chose à redire.
iiyama XB3070WQS : réglé par un troll des cavernes
L’écran iiyama XB3070WQS offre une réactivité ajustable. C’est bien. Enfin, disons que ça serait bien si c’était vraiment utilisable. En effet, au-delà de -2 d’overdrive (c’est-à-dire quasiment pas d’overdrive), il y a dépassement de consigne. Voici donc pourquoi on enregistre des valeurs somme toute très moyennes pour un moniteur moderne même si ça reste proche de ce à quoi on est habitué en IPS.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Avec le réglage ci-dessus, il n’y a pas de dépassement de consigne et donc pas de negative ghosting. En même temps, il n’y a quasiment pas d’overdrive non-plus. L’appareil écope donc d’un A.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
Le contraste est assez décevant, comme sur tous les écrans IPS que nous avons testé récemment. Mais l’appareil reste tout à fait utilisable pour la retouche photo, d’autant que l’écran est compatible Adobe RGB, ce qui est toujours une bonne chose pour vérifier ses tirages avant impression. Dans les autres applications, c’est une autre paire de manche. En bureautique, pas de souci, mais dans les vidéos, le passage au format 16 :10eme et la multiplication des pixels dénature l’image sur console et lecteur DVD. Sur PC, en revanche, pas de souci, bien évidemment. On a beau dire, mais le format 16 :10ème est quand même agréable, en bureautique. Surtout avec 2560×1600 pixels, on peut vraiment en mette de partout sur le bureau. On peut devenir, l’espace d’un instant, un vrai bordélique numérique et c’est un luxe qui n’a pas de prix. Dans les jeux vidéo, ce n’est pas extraordinaire, mais c’est jouable. On regrette malgré tout un overdrive qui aurait mérité un peu plus de soin en usine. C’est d’autant plus dommage que Iiyama nous a habitué à tellement mieux en la matière. Pour le reste, l’engin dispose de haut-parleurs que l’on aura raison d’ignorer.
iiyama XB3070WQS : le verdict
Alors que faire du moniteur iiyama XB3070WQS ? Il est cher. Très cher même si on le compare au 32 pouces Samsung S32D850T, nettement mieux fini. Mais d’un autre côté, il apporte aussi plus de pixels (2560×1600) et une compatible Adobe RGB qui se fait rare sur les écrans de nos jours. Certes, ça ne concerne qu’une toute petite partie des amateurs de photos qui impriment. Ceux qui travaillent à destination du web utilisent surtout le sRGB. Mais pour ceux-là, et puisque de toute façon, il faut un calibrateur, l’écran Iiyama fait sens. Mais pour le reste, on préfère le modèle Samsung.
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