Vous pensez que les voitures hybrides se limitent au monospace de papa ? Il va falloir revoir votre jugement ! Une petite société belge se lance sur le segment des hybrides de sport avec des moyens à la hauteur de ses ambitions.
Il fut un temps où l’automobile était synonyme de « fun ». Les constructeurs osaient des lignes audacieuses, des solutions techniques originales et la conduite rimait avec plaisir. Mais deux chocs pétroliers ont eu raison d’une vision ludique de l’automobile. Aujourd’hui, il faut rouler prudemment et proprement dans des voitures d’une tonne et demi, histoire de se sentir en sécurité. C’est l’angoisse pour deux kilomètres par heure de plus que la vitesse autorisée. Et ce n’est pas la génération de véhicules hybrides actuelle qui redonnera un peu de joie au monde automobile. Honnêtement, une Toyota Prius comme une Insight sont loin de la « Born to be Wild » attitude. L’hybride redessinerait-il un paysage automobile fait de monospaces certes propres mais au combien insipides ? Pas forcément. Certains constructeurs croient que l’on peut faire des voitures propres et hi-tech sans rien sacrifier au plaisir de conduire. L’exemple des roadsters électriques Tesla vient naturellement à l’esprit mais côté hybride, il faudra désormais compter avec Imperia Automobile. La petite marque belge lancera début 2012 l’Imperia GP, son premier modèle hors norme et nous avons pu le découvrir en avant-première !
Un concept, une histoire
Nous avons rencontré l’équipe de passionnés qui a eu l’idée un peu folle de relancer une marque automobile à une époque plutôt morose. Mais l’approche originale d’Imperia Automobile pourrait bien faire son succès. S’appuyant sur une société sœur Green Propulsion, elle-même issue du travail des chercheurs de l’Université de Liège en Belgique, elle propose un véhicule hybride aux performances supérieures à celles d’une Porsche 911 Carrera S. Si la marque est la résurrection d’une enseigne d’avant-guerre, Imperia vit avec son temps. L’approche technologique du coupé fleure bon la compétition.
Le moteur électrique développe 140 chevaux. On est loin du poussif groupe électrique d’une Prius. Côté motorisation essence, c’est un bloc BMW-PSA de Mini « John Cooper Works » qui prend place à l’avant de l’engin, le moteur électrique étant à l’arrière. Entre les deux, on trouve une transmission de haute technologie, brevetée par Imperia. On n’en saura pas plus sur le sujet mais en sortie de boite, le constructeur annonce 360 chevaux au total, de quoi voir venir ! Côté châssis, là aussi l’ombre de la compétition plane ouvertement. Cage tubulaire, suspension indépendante à double triangle usinée dans la masse, combinés ressort-amortisseurs réglables, freins à disque ventilés quatre pistons : c’est du sérieux.
Un look retro-chic
Côté look, l’Imperia offre une ligne délicieusement rétro, inspirée des créations de la marque qui ont sillonné les routes européennes jusqu’en 1958. La ligne est absolument magnifique. L’influence de la culture « Hotrod » est évidente et les amateurs trouveront une certaine parenté avec Roadster Hi-boy Ford 1937 de feu Boyd Coddington, ne serait-ce que par sa calandre généreusement galbée. Pour des questions de poids, la coque est en fibre de verre. La tôle n’est plus la bienvenue dans l’automobile si on veut des performances sans consommer. La planche de bord est du même tonneau. Très droite, elle intègrera une instrumentation de conduite rudimentaire avec un gros compte-tour et un imposant ampèremètre à aiguille.
Mais encore une fois, l’équipe vit avec son temps. Le reste des commandes de l’auto, multimédia y compris, passera par un écran tactile central. Pour l’heure, la start-up a construit une petite unité de production sur le parc scientifique de Liège. Seule une voiture est en cours de montage dans les ateliers mais visiblement, le carnet de commande se remplit à vue d’oeil et la société annonce une cinquantaine d’unités par an d’ici à 2013. Si d’aventure, le coupé Imperia vous intéresse, il vous en coûtera tout de même 100 000 euros. Mais avouez que ça a plus de gueule que la Ferrari du nouveau riche lambda. Qui a dit que l’hybride ne pouvait pas être sportif ?