Un an et demi après la sortie de l’iPhone 4, Apple met à jour son téléphone phare. Au menu ; un processeur plus puissant, un meilleur capteur photo, iOS 5 et en bonus un secrétaire nommé Siri. Mais ce n’est pas vraiment le nouveau téléphone que tout le monde attendait. L’évolution d’iOS est presque plus significative avec l’iCloud.
Vous avez un iPhone 4 ? Alors pour vous ce test va être très rapide : c’est le même en mieux. Plus sérieusement, on ne peut pas nier que les nouveautés apportées par cette nouvelle version de l’iPhone sont au final assez peu nombreuses. Comme avec l’iPhone 3GS, Apple s’est contenté de faire évoluer le hardware tout en introduisant une nouvelle version d’iOS. Nous entamerons donc ce test par un tour du propriétaire avant de nous pencher sur les nouveautés apportées par iOS5.
Les Jumeaux
Extérieurement, rien ou presque permet de distinguer le 4S de son prédécesseur. Le seul changement visible est le cadre métallique faisant le tour de l’appareil qui est découpé à des endroits différents. On retrouve donc le design industriel inauguré il y a près d’un an et demi. L’alliance de métal et de verre est toujours aussi agréable à regarder, même si la prise en main reste assez moyenne à cause du coté anguleux de l’appareil. Dans la famille iPhone, nous préférons par exemple le 3G de ce point de vue. Si la finition est toujours de très haut niveau, cet iPhone 4S souffrira très probablement des mêmes défauts que son prédécesseur, à savoir une certaine fragilité due à l’usage de verre. Si les mensurations des deux appareils sont quasiment identiques ce qui préservera la compatibilité des accessoires, on remarque tout de même que le 4S est légèrement plus lourd (140 grammes contre 137). Les boutons ne bougent pas à l’exception de l’interrupteur de sonnerie qui est plus bas d’une fraction de millimètre.
Il faut bien reconnaître que du coup pour un smartphone qui vient de sortir, l’iPhone 4S a déjà pris un coup de vieux par rapport aux androphones haut de gamme et le Galaxy S2 en particulier. L’écran de 3,5 pouces semble bien petit mesuré aux normes d’aujourd’hui. Il en va de même pour les mensurations. Si à sa sortie l’iPhone 4 faisait office de référence en la matière, il semble bien pataud aujourd’hui, surtout si on le compare encore une fois au Galaxy S2 pourtant doté d’un écran bien plus grand. Les inconditionnels de la marque diront que la prise en main en est meilleure mais ce n’est pas vraiment le cas, notamment par son design très angulaire.
On passe au double-cœur
Les vraies nouveautés se trouvent donc à l’intérieur, avec comme principale évolution le passage à un processeur A5. Doté de deux cœurs, il est déjà utilisé depuis quelques mois dans l’iPad 2. Consommation oblige, la fréquence est revue à la baisse, passant de 1 GHz à 800 MHz. Si ces chiffres ne sont pas aussi impressionnants que ceux rencontrés dans le monde Android, ce gain de puissance suffit amplement à l’iPhone pour se remettre dans la course. En effet outre le gain de puissance brute, Apple réussit surtout à conserver un écosystème unifié. Même si les fréquences de l’iPhone 4S sont légèrement inférieures à celles de l’iPad 2, les deux appareils partagent la même architecture, ce qui devrait faciliter le travail des développeurs.
Le circuit graphique à également été amélioré, puisque l’on retrouve une nouvelle fois celui utilisé sur l’iPad 2. Les performances graphiques devraient théoriquement être multipliées par sept, même si dans les faits il faudra attendre des titres réellement optimisés pour en tirer le plein potentiel. Ceci dit, on devrait profiter rapidement des versions « HD » produites pour l’iPad. Dans l’intervalle, on se contentera d’une logithèque iPhone classique qui tourne de manière plus fluide que jamais. La quantité de mémoire vive embarquée reste de 512 Mo tandis que l’on note la réapparition d’un iPhone 64 Go qui devrait ainsi ravir ceux qui aiment embarquer leur discothèque et leur vidéothèque en entier.
Comme c’est une tradition désormais, Real Racing 2 est la première application optimisée. Sur iPhone 4, les graphismes sont déjà de toute beauté mais les ralentissements sont fréquents à en devenir pénibles. Sur le S, les textures sont plus fines, les effets sont plus fournis, il y a un progrès visible. Et la fluidité est plutôt bonne même s’il y a encore quelques ralentissements lorsqu’il y a beaucoup de voitures à l’écran. Pour autant tout cela est moins flagrant que sur l’iPad ce qui est logique en raison de la taille de l’écran. Il y a donc fort à parier que les applications qui tireront profit du A5 soient effectivement plus belles sans que la rupture soit aussi forte que les deux versions del’iPad.
Peu endurant
L’autonomie était le principal point faible de l’iPhone 4 (et des smartphones en général). En usage intensif, il était très difficile de dépasser la journée d’utilisation sans passer par la case recharge. Malheureusement, Apple n’a pas fait de miracles sur cette nouvelle génération. L’autonomie est au mieux identique, au pire légèrement inférieure. Le Galaxy S2 de Samsung, pourtant pas une référence en la matière, faisant mieux de l’iPhone … On n’est pas si mal loti vu l’augmentation de la puissance mais il serait bon que les constructeurs se penchent un peu plus sur le problème de l’autonomie.
Un écran comment dire, petit
On retrouve l’écran Retina Display qui avait fait le succès de l’iPhone 4. La résolution de 960×640 est toujours aussi agréable à utiliser mais malgré ses qualités l’écran est moins impressionnant qu’à sa sortie. D’une part, ses 3,5 pouces nous paraissent désormais un peu petits. Ces derniers mois ont été remplis de smartphones de plus en plus grands et même si certains poussent la démesure un peu trop loin, une dalle de 4 pouces serait selon nous plus adaptée à l’iPhone désormais. De plus, l’arrivée des écrans Super Amoled Plus a défini de nouveaux standards en termes de qualité d’image. Par contre, Apple a du changer de fournisseur entre les deux versions puisque nous avons remarqué que le 4S présente des blancs notablement plus jaunes que son prédécesseur. Ce n’est pas très gênant mais on note quand même que la fidélité des couleurs est à la baisse.
Réception correcte sans plus
On conclut ce tour du propriétaire matériel par quelques mots sur la réception. On se souvient que la première version de l’iPhone 4 souffrait d’une « prise de la mort » qui réduisait fortement la réception. Ce problème a été réglé et nous n’avons pas remarqué problème particulier. Par contre et d’une manière plus générale, l’iPhone 4S se classe de ce point de vue dans les moyenne des smartphones testés ces derniers mois. Il n’a pas été capable de maintenir un signal dans le trajet de métro quotidien, contrairement au Galaxy SII.
Si l’iPhone 4 était l’un des appareils photos les plus utilisés du monde, ce n’est pas pour autant le meilleur. Le capteur de 5 Mpixels faisait même pale figure faces aux androphones haut de gamme. Le 4S passe donc à un capteur de 8 Mpixels et gagne au passage une optique améliorée. L’ouverture passe de f/2,8 à f/2,4. Très logiquement, le 4S revient donc dans le peloton de tête des meilleurs photophones. Les clichés sont plus nets, plus lumineux et on gagne en détails.
L’application photo en elle-même est plus rapide et gagne une grille de cadrage. Par contre, elle est toujours aussi dénuée d’options, le seul changement possible étant l’activation du HDR. A signaler que l’autofocus gagne aussi en vélocité. La vidéo passe elle au 1080p (720p sur le 4). On note les mêmes améliorations que sur les photos : une meilleure netteté et une meilleure luminosité pour une bonne fluidité. Sur l’écran de verrouillage, appuyer deux fois sur le bouton principal fait apparaitre une icône qui donne accès directement à l’appareil photo. C’est un peu alambiqué mais néanmoins plus rapide que de devoir entrer dans le téléphone. Pour l’édition, il y a de nouvelles options de recadrage et d’ajustement chromatique à la volée assez évidentes pour être exploitées en balade. Le seul gros point négatif est en fait la position du capteur, on a tendance à mettre le doigt dessus lorsque l’on utilise le déclencheur.
Siri tout puissant
La seule vraie surprise sur cet iPhone est logicielle et se nomme Siri. Sous se prénom se cache en fait un assistant personnel contrôlable à la voix. En soi, ce type de technologie n’est pas nouvelle, cela fait des années que l’on peut donner des ordres à son mobile, sans même parler des logiciels PC ou encore de Kinect qui ne fait pas que détecter les mouvements. Apple a toutefois effectué l’implémentation la plus impressionnante que l’on ait jamais vue sur un produit grand public. D’une part, Siri reconnait assez bien ce qu’on lui raconter. Certes ce n’est pas encore parfait (nous avons vu des mauvaises interprétations assez cocasses) mais la reconnaissance est assez précise pour que l’on ne soit pas trop frustré. Vous pouvez compter sur une erreur tous les quatre ou cinq essais. Ce n’est pas parfait mais c’est déjà nettement mieux que ce que propose la concurrence. Vu qu’aucun programme d’apprentissage n’est intégré, il faudra tout de même parler distinctement.
Le traitement et l’interprétation des ordres ne sont pas effectués par l’iPhone lui-même. La requête est en fait envoyée vers l’un des datacenters d’Apple qui se chargera des calculs gourmands en ressource. C’est probablement à cause de ce besoin de bande passante qu’il est impossible d’utiliser Siri en Edge. L’application refuse de se lancer si elle ne dispose pas au minimum de la 3G. On vous conseille par contre d’utiliser si possible une connexion WiFi bien plus rapide.
Quel temps il fait ?
Apple présente Siri comme un assistant personnel, une vision au final plutôt réaliste de la chose. On peut aisément ajouter des événements dans son calendrier, ou encore programmer des rappels liés à un horaire ou même un lieu (par le GPS). Il est également possible de dicter des mails ou des SMS très facilement. C’est d’ailleurs l’application la plus réussie. Une petite douzaine de fonctions sont ainsi disponibles. On notera au passage qu’un certain nombre de services ont disparu en traversant l’Atlantique. La plus grosse disparition étant celle des recherches géographiques et autres itinéraires. Une absence d’autant plus regrettable que c’est un des usages les plus logiques de la reconnaissance vocale (en voiture par exemple). On aurait également apprécié que Siri puisse contrôler d’autres applications, une liaison avec Facebook ou Twitter aurait été utile. Reste que si elle fonctionne très bien, Siri nous semble au final assez gadget. Le champ des possibilités est encore assez restreint, on n’est pas encore face à HAL même si s’est toujours frime de demander quel temps il fera demain et d ‘obtenir la réponse ainsi qu’un graphique à l’écran. Mais c’est plus la présence même de ce type de services sur un smartphone que nous jugeons étrange. En effet Siri est difficile à utiliser en public, en particulier si l’on veut éviter de faire profiter ses voisins de sa vie privée. Ce genre d’application est au final plus utile dans sa voiture ou chez soi.
iPhone 4S : service minimum
L’iPhone 4S est clairement un modèle de transition. C’est loin d’être un mauvais téléphone mais nous attendions un peu plus d’Apple. Pour autant, c’est le meilleur iPhone à ce jour. La base de l’iPhone 4 est extrêmement solide et Apple l’a mise au goût du jour avec un processeur A5 puissant et un meilleur capteur photo. Sur ces deux derniers points, l’iPhone est enfin au niveau de la concurrence. Du coté logiciel, iOS 5 est rempli d’améliorations et fait avancer les choses dans le domaine du cloud ou encore de la synchronisation WiFi. Dans le même ton, Siri est un bon ajout, même si c’est un peu gadget. Reste la grande question : devez-vous changer votre iPhone pour passer sur le 4S ? Tout dépend en fait du modèle que vous possédez, si c’est un 3GS la réponse est oui sans hésitation. Par contre si c’est un iPhone 4 qui est dans votre poche, la situation est nettement plus compliquée. Le 4S apporte des améliorations mais rien qui selon nous justifie de mettre 600 euros 5.
Caractéristiques :
– Réseaux : GSM 850/900/1800/1900, HSDPA 900/2100, CDMA
– Système d’exploitation : iOS 5
– Dimensions/poids : 115.2 x 58.6 x 9.3 mm /140 grammes
– Écran : LCD capacitif 3,5 pouces, 640 x 960 pixels, 16 millions de couleurs,
– Capteur photo : 8 Mpixels + VGA façade
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 4.0 , WiFi b/g/n, USB propriétaire
– Mémoire : 16 Go
– Autonomie moyenne : 30 heures
IOS 5 est disponible pour les iPhone 3GS, 4, 4S, iPad et iPad 2 ainsi que sur le iPod Touch de troisième et de quatrième génération. La nouvelle version a été installée sur 25 millions d’appareils mobiles au bout de cinq jours dixit Apple. Une affluence record inimaginable qui devra excuser les atermoiements pas toujours expliqués des premières tentatives de mise à jour. Les premières 48 heures se sont en effet révélées pénibles pour beaucoup, le processus d’installation s’arrêtant fréquemment en cours sans explication technique toujours très claire. Après moult tentatives cependant, le téléchargement puis la sauvegarde puis la réinstallation de ses iPhone et/ou iPad a bien fini par aller à son terme (selon la taille et le remplissage de son, ou ses iDevices, compter plusieurs heures). Et comme à chaque nouvelle mise à jour majeure, entre curiosité de la découverte et fébrilité de bien retrouver ses marques, le chemin est long et même assez laborieux malgré tous les efforts d’organisation d’Apple.
OS modèle mais pas si simple
Fameux bien avant sa sortie, le nouvel operating system iOS version 5 désormais uniforme des iPad, iPhone et iPod Touch, et presque l’iMac (il faut Mac OS X Lion version 10.7.2 pour profiter de toutes les nouvelles fonctions) reste un modèle du genre et on n’imagine pas d’autres faire mieux en terme d’ergonomie. Il n’empêche, de concepts plus ou moins abstraits et pourtant lourds de conséquences (sauvegarde dans le « nuage », synchronisation WiFi automatique) en coquetteries (sonorités variables pour les SMS), l’arborescence de plus en plus dense des fonctions commence à s’étouffer elle-même. Pourquoi par exemple faut-il aller chercher aussi loin le bouton de sauvegarde WiFi manuelle quand la procédure automatique capricieuse ne se déclenche pas toute seule comme elle le devrait ? Pourquoi les sauvegardes iPhone et iPad sur iCloud d’un même compte et d’applis communes occupent un espace de stockage double au lieu d’optimiser les doublons ? Apple a probablement ses raisons que l’utilisateur, lui aussi toujours plus exigeant, ne connait pas. Rangées en grandes fonctions utiles (Sauvegarde, Nouvelles fonctions, Ergonomie, Accélération), voici nos premières impressions après quelques jours d’utilisation.
Sauvegardes
Sans contexte la plus grosse et la plus risquée innovation qui donne un avant-goût du futur, sauvegarde et synchronisation dématérialisées entre les appareils et dans le nuage donnent le vertige même si tout n’est pas aussi rose que souhaité. Tel qu’il se présente aujourd’hui, le service reste à double tranchant. Il doit faciliter la tâche et rassurer en proposant la sauvegarde et la synchronisation sans fil et dans le nuage. Mais pour l’instant, les opérations inquiètent plutôt tellement le déroulé exact des procédures, celles que l’on décide et pilote et celles supposément automatiques, jettent le trouble. Notamment quand son équipement n’a pas encore rejoint la meute élitiste des Lion et iPhone 4S.
Sans fil et sans repère
Il est désormais possible de synchroniser son appareil à volonté avec iTunes sans le relier à son ordinateur avec un câble. Cette énorme avancée technique permet, par exemple, d’acheter un nouvel iPhone/iPad sans avoir à le relier à un ordinateur Mac ou PC avant utilisation comme cela était obligatoire jusqu’à aujourd’hui. L’affranchissement toutefois n’est pas si simple et jette un doute sur la fiabilité finale de l’opération. Il faut bien évidemment commencer par valider l’option dans les Réglages de l’iPad/iPhone mais il faudra aussi relier une dernière fois les appareils à l’ordinateur pour valider manuellement dans iTunes les options de synchronisation WiFi. Une fois ce dernier baiser physique effectué, la synchro s’effectue en effet sans connexion filaire en passant par le réseau Wi-Fi. La liste des appareils reste désormais toujours affichée dans la marge d’iTunes comme s’ils étaient encore reliés par fil. Il suffit de cliquer sur le bouton droit pour lancer une synchronisation, ou de la déclencher à partir de l’iPhone/iPad lui-même.
Autre grand avantage, la synchronisation se déroule désormais en tâche de fond sur les appareils en mobilité qui peuvent à priori être utilisés normalement pendant l’opération. En revanche la procédure d’automatisation de la tâche laisse pour l’instant à désirer. Selon le mode d’emploi Apple, une synchro se lance automatiquement quand on branche un appareil à une prise électrique pour le recharger puis en appuyant sur la touche d’extinction provisoire de l’appareil. Après plusieurs tentatives en essayant de modifier l’ordre des gestes, il a bien fallu constater que la dite synchro ne s’effectue pas à ce moment là. L’appareil ne donne d’ailleurs aucune indication si l’opération a commencé ou est en cours. Pour s’en assurer, il faut donc retourner dans les profondeurs des réglages pour constater que l’horodateur indique un horaire du jour d’avant et non celui du moment. Arrivé là évidemment, pour se rassurer, il suffit d’appuyer manuellement sur le bouton pour lancer la synchro. Les choix de contenus synchronisés à partir d’iTunes se décident peu ou prou en cochant des cases sur iTunes comme auparavant. Mais mieux vaut refaire un tour dans chaque catégorie pour s’assurer que les choix retenus correspondent bien à sa volonté.
iCloud : sauvegarde brumeuse à distance
Dans iTunes, le système offre le choix alternatif de sauvegarder le noyau dur du contenu de ses appareils sur iCloud, ou sur son ordinateur. On choisira donc iCloud puisque cette évolution est au cœur d’iOS 5. Mais pourquoi les deux options (sauvegarde iCloud ET ordinateur) ne cohabitent-elles pas de façon à être certain de tout bien conserver ? Surtout pendant cette période de transition autant technique que culturelle ? D’autant que si l’on a décoché certaines applis des options de sauvegarde iCloud pour économiser l’espace de stockage limité à distance. Sans cette contrainte d’espace, on peut souhaiter sauvegarder l’intégralité du contenu de son iPhone/iPad sur l’ordinateur. De plus, l’ambigüité de la formulation des options crée un doute dans ce qui est vraiment sauvegardé ici ou là.
De base, le service iCloud est gratuit et Apple fournit jusqu’à 5 Go de stockage à distance par appareil. Elle concerne les données de comptes mails, les carnets d’adresses, le calendrier et les signets Safari, ainsi que les applis natives Notes et Rappel. Les documents conçus avec le trio de logiciels iWorks d’Apple (Pages, Keynote, Numbers) font partie des premiers privilégiés à profiter d’une sauvegarde iCloud et même d’une synchronisation sans fil d’un appareil à l’autre.
Contre une dime annuelle, le stockage dans le nuage Apple peut grimper jusqu’à 20 Go (32 euros) et 50 Go (80 euros) qui s’ajoutent aux 5 Go gratuits. Un upgrade vite nécessaire, iOS 5 sauvegarde par défaut toutes les applis présentes avec parfois, mais pas toujours, leur contenu pour celles qui en contiennent (Relay, Zinio, Comics, Ave!Comics, Libération, Garageband… mais pas l’appli de lecture vidéo AV Player HD). A ce jour, la sauvegarde iCloud fait appel à la même procédure que la synchronisation WiFi (automatique si en charge électrique) et accuse le même problème en refusant de se déclencher toute seule. Mieux vaut le faire régulièrement soi-même en appuyant sur le bouton requis (qu’il faut hélas aller chercher loin dans les réglages).
Flux de photos : ubiquité informatique ou magie
Troublante, cette nouvelle fonction virtuelle transfère automatiquement (c’est à dire sans aucune intervention de l’utilisateur) d’un appareil mobile à l’autre les photos ou captures d’écran prises par l’un ou l’autre. Elles apparaissent toutes seules comme par miracle dans un dossier « Flux de photos » installé automatiquement entre Photos et Albums de l’appli native Photos. Le transfert sans fil est presque instantané, à quelques secondes près. À utiliser sous contrôle tout de même (optionnel dans les réglages). Une photo privée prise sur l’iPhone peut surgir instantanément sur l’iPad entre les mains de la mauvaise personne. Et surtout, une cession intensive de photographies sur iPhone peut engorger l’iPad qui aurait moins de mémoire. A noter que les films enregistrés avec l’iPhone n’apparaissent pas dans Flux Photos, même pas, par une opération manuelle. Le tour de passe-passe magique se confirme ensuite avec le Calendrier et le Carnet d’adresses. Chaque nouvelle entrée sur un appareil apparaît aussitôt sur l’autre en quelques secondes sous nos yeux ébahis. Y compris par exemple lors de l’ajout d’une photo à un contact du carnet d’adresses. Idem avec les applis Notes et Rappel. Plus troublant que jamais, le phénomène d’ubiquité se reproduit avec les documents créés sur Pages, Numbers et Keynote. Effet de vertige garanti.Dans un mélange d’innovation joyeuse et de réaction un peu tardive, Apple intègre de nouvelles applis qui amusent, irritent et en général augmentent quand même la vie digitale.
Kiosque : La France pas à la page
On se souvient que l’iPad avait aussi pour vocation de sauver la presse papier en perdition. Trop dispersées, les initiatives de la presse traditionnelle ou des pure players n’a pas jusque là permis de voir clairement le chemin d’une révolution de la presse par le digital. Malgré des conditions financières qui font grincer des dents, Apple se résout à lancer finalement avec Kiosque un jumeau à son appli iBooks cette fois entièrement dédiée aux magazines. Las, la presse française unie dans la révolte refuse de payer le taux de royalties Apple et on n’y trouve pour l’instant, aux côtés de la presse US et britannique que les quotidiens hexagonaux La Tribune et le pauvre France Soir condamné à une deuxième vie digitale contre nature face à interruption de l’édition papier. Pendant que la France rechigne, l’éditeur britannique Future Publishing présent massivement sur Kiosque annonce une progression de 750 % de ses ventes depuis le lancement d’iOS 5 ! De quoi faire réfléchir. Le Kiosque présente chaque titre sous forme d’appli individuelle dynamique et interactive et non d’un simple PDF posé sur les rayonnages de la bibliothèque en bois. Bonne surprise si cela se reproduit dans la majorité des cas, l’appli Kiosque du magazine Wired, pionnier sur iPad, permet de récupérer in app les anciens numéros achetés directement dans la précédente appli autonome Wired ! Mais pourquoi Apple n’a-t-elle pas proposée ce carrefour central dès le départ ? Les abonnements périodiques via les deux gros fournisseurs digitaux Replay en France et Zinio chez les anglo saxons sont intransférables jusqu’à l’appli Kiosque. « Un abonnement pris sur Zinio est un engagement pris avec Zinio et non avec l’éditeur du magazine directement » nous confirme un mensuel de prestige anglais, « Malheureusement le transfert de l’abonnement ou des anciens numéros de Zinio vers Kiosque n’est pas possible ». Choix déconcertant de l’arborescence Kiosque, il faut appuyer sur le bouton physique central de l’iPad pour revenir au rayonnage en bois, il n’y pas de bouton/menu inclus dans les apps des magazines.
iMessage : bouche à oreille digital
D’aucuns accusent Apple de faire le jeu des opérateurs et de leurs abonnements hors de prix alors que, dans les faits, l’entreprise de Cupertino cherche par tous les moyens à contourner leur main mise sur la communication. Après FaceTime qui quitte le réseau 3G vers le WiFi à la première occasion, la nouvelle version de Message (le i de iMessage n’apparaît que dans les communiqués) grille à son tour les packs de SMS des opérateurs en faisant basculer automatiquement les SMS ou MMS vers une communication WiFi si un réseau se trouve à portée. L’appli passe ainsi du SMS au tchat instantané en toute transparence. C’est aussi la limite du procédé, l’utilisateur ne sait pas très bien finalement s’il utilise son forfait de SMS ou s’il a basculé en tchat par W-Fi. Sauf à surveiller les couleurs des messages. Les fonds bleus de la messagerie instantanée remplacent ainsi le vert des SMS ! Et puis, toujours affaire de magie, le dit tchat se duplique automatiquement sur toutes les machines du même propriétaire qui peut alors suivre ou continuer la conversation en direct en passant de l’iPhone à l’iPad par exemple. Et ça marche !
Rappel : la vie domestique domestiquée
Assez laide pour un design made in Apple mais fonctionnelle comme un carnet de notes à coller sur le frigo, l’appli autonome Rappel incite à se créer des listes d’activités avec un horodateur. Un peu bâtarde, elle se glisse entre Calendrier et Notes dont elle double les fonctions. Son originalité consiste néanmoins à y associer sa position géographique. Une fois programmée, l’appli signale une activité à faire une fois à proximité physique du lieu. Attention quand même à vérifier que l’appareil note la bonne adresse de départ ou d’arrivée. L’appli peut choisir la rue derrière votre immeuble plutôt que l’avenue où se trouve l’entrée. Avec la colonne associée baptisée « Accomplis » signalant les tâches effectuées, les gamers y retrouveront une nomenclature qui se rapproche doucement des jeux de rôle. À quand les gains de points d’expérience incrémenté par les actions réussies du jour ? Du design matériel à l’optimisation des applis en passant par les trouvailles fonctionnelles, chez Apple, le vrai travail de fond est justement plutôt souterrain. L’important consiste toujours à améliorer les relations interactives entre le service et son utilisateur. À ce titre, IOS 5 assouplit et apporte des fonctions qui donnent l’impression qu’elles auraient pu être proposées avant.
Twitter : Apple fait son nid
Fatigué de rentrer sans arrêt ses coordonnées Twitter à partir d’une nouvelle appli ? Son, ou ses comptes Twitter s’inscrivent désormais dans les réglages à la racine de l’iOS et seront automatiquement sollicités lorsqu’une appli autorise la fonction tweet. Basculer du compte principal au secondaire à ce moment là ne semble pas si simple en revanche.
Safari : au bout des onglets
Terminé le damier de pages Internet de Safari sur iDevices. Désormais la navigation fonctionne par onglets comme sur Mac ou PC. Un onglet qui peut s’ouvrir en arrière plan si on le souhaite. La pression prolongée sur un lien fait également apparaître l’option « Ajouter à la liste de lecture » qui rejoint l’index de pages web archivées en mise en page simplifiées de Safari Mac. Pas d’icône en revanche comme sur Safari Mac pour retrouver cette liste d’articles, il faut encore utiliser le menu pop-up des signets et remonter l’arborescence jusqu’à son point d’origine. Et la synchronisation attendue de l’index de lecture avec celle des signets entre l’ordinateur et les appareils mobiles ne s’ est pas fait pas lors de nos tentatives. Pas de quoi encore remplacer la toujours excellente appli Instapaper.
Mail : mutation lente
Il n’y pas si longtemps les mails reçus n’étaient pas tous regroupés sous le même compte et aujourd’hui les nouvelles options de Mail paraissent bien timorées depuis ce précédent correctif. Pourquoi se plaindre de pouvoir enfin enrichir le texte de ses mails avec du gras ou de l’italique, ou d’avoir enfin la possibilité de marquer ses mails importants ? Parce que le processus au doigt n’est pas très souple ni rapide, que dans un email tout doit aller vite et que le système de flag qui nécessite plusieurs touches, est franchement laborieux lui. Et puis le dictionnaire intégré affiche des définitions anglaises et non françaises. Et puisqu’il est question de synchronisation, n’était-il pas temps de synchroniser justement la lecture de ses mails d’un appareil à l’autre de façon à ne pas avoir à les re-pointer ?
Clavier virtuel : diviser pour mieux régner
Apple a bien le sens du spectacle, même à petite échelle, parce que cette option là ressemble à un gag qui fait jaser. Et pourtant ça existe et ça fonctionne, en tous cas sur iPad seulement. Quand le clavier de saisie monte à l’écran, il suffit de poser ses deux pouces dessus et de les écarter en maintenant la pression pour que le clavier virtuel se scinde en deux. La saisie au pouce se trouve ainsi effectivement facilitée en ayant moins de distance à franchir. Dommage qu’on ne puisse pas agrandir ces deux moitiés de clavier parce que les touches deviennent alors très petites. Aptitude égale en mode horizontal, logique, mais aussi étrangement en mode vertical.
Notification : plus vite, toujours plus vite…
Voilà finalement l’innovation la plus flagrante puisqu’en affichant spontanément un listing des derniers mails et autres alertes paramétrées par-dessus l’écran même verrouillé de l’iPad/iPhone, elle modifie tout le rapport visuel et organisationnel de la tablette ou du smartphone transformé en afficheur/prompteur permanent de news. Jusque là placide en dehors de quelques alertes du calendrier, du répondeur téléphonique et autres activées de certaines applis en mode Push, l’écran de l’iPad/iPhone devient dynamique et perd nettement de sa sérénité. Rien n’oblige bien sûr à automatiser la récupération de tant de données qui viennent froisser la vitre immaculée. Mais comment s’en passer après y avoir goûté ? Un petit rectangle de « notification » se superpose au-dessus de l’écran et en théorie de n’importe quelle appli, avec le titre du dernier mail reçu ou de la dernière alerte en date. Le petit rectangle disparaît très vite mais si le doigt l’attrape avant son escamotage, il peut faire glisser vers le bas une fenêtre transparente avec la liste des derniers mails, des alertes calendriers ou l’appli Rappel, de Facebook et ainsi de suite. La fenêtre transformée en menu déroulant ouvre un accès direct au message souhaité en posant son doigt dessus. La fluidité et la spontanéité interactive encouragent sans chagrin ce parasitage permanent qui se transforme, encore une fois, en nouvelle excuse de zapping. Pendant la veille avec écran noir, iPad et iPhone s’illuminent brusquement pour afficher la liste en transparence des derniers mails/alertes. Pour accéder directement au message en question, il faut cette fois faire glisser l’icône vers la droite comme lors du déverrouillage complet. Et le geste conduit directement au message dans l’appli concerné. Malin et logique. Pour le mieux ou pour le pire, ce nouvel outil transversal et élégant augmente littéralement l’hyperconnexion. À chacun de prendre sa mesure.
iOS 5 : à quoi bon ?
Quel usage cet iOS 5 change-t-il là tout de suite ? Pour les plus connectés, l’affichage dynamique des « notifications » par dessus toutes les autres fonctions accélère franchement l’utilisation. Même si en parallèle elles violent sa sérénité de surface. Le plus lourd en revanche concerne paradoxalement le stockage et la synchronisation laborieuse et vaguement obscure sur iCloud ou entre les appareils. Déléguer à ce point et se reposer sur les automatismes des machines et d’Apple n’implique pas encore la tranquillité d’esprit. D’un appareil à l’autre, de fonctions sans fil littéralement insaisissables et limitées selon les appareils et leur mise à jour, iOS 5 se révèle un labyrinthe, certes sans danger mortel et où le risque de perdre ses données reste minime. Mais de fonctions en options, l’utilisateur peut facilement s’y égarer et s’en lasser. Les doses de patience et de bonne volonté requises pour aller au devant et même au bout de toutes les fonctionnalités, y compris celles qui améliorent la vie (dé)connectée, impliquent, comme d’habitude, que l’exercice complet se réserve dans un premier temps aux utilisateurs avancés et autres early adopters qui s’y jetteront avec gourmandise. Les autres, le grand public à qui se destine en priorité les iDevices Apple, attendront sans doute que les utilisateurs du premier rang essuient les plâtre et soient assez compétents pour pouvoir les guider jusqu’à l’essentiel un peu plus tard.