J.O. 2012 : à l’heure du numérique

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Les Jeux olympiques d’été de 2012 auront lieu du 27 juillet au 12 août prochains à Londres. Cet évènement sportif qui rassemble des millions de passionnés à travers le monde aura une saveur particulière car c’est la première édition qui profitera autant des nouvelles technologies, des réseaux sociaux et de l’extrême mobilité offerte par les smartphones et autres tablettes qui assurent, plus que jamais, d’être en continu au cœur de l’actualité.

Alors que nous sommes à quelques semaines de la cérémonie d’ouverture, de nombreux sites sont déjà à l’heure des JO, permettent de découvrir les dernières informations ou de préparer un séjour dans la capitale anglaise, tandis que les applications et les pages communautaires se multiplient autour de ce qui sera l’évènement sportif de l’été.

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Qui oserait aujourd’hui se lancer dans une campagne d’envergure, quel qu’en soit la thématique ou le sujet, sans le soutien des réseaux sociaux ? Pure folie répondront la plupart des observateurs de la planète numérique qui savent désormais l’importance capitale de plates-formes comme Twitter et Facebook qui s’imposent comme les meilleurs moyens de communiquer, de partager, d’explorer, d’animer et d’informer en temps réel. Les Jeux Olympiques ne font pas exception à la règle, même si l’on peut supposer que la réussite des J.O. serait assurée, même sans le concours des réseaux sociaux. Mais les outils sont là, la demande bien réelle et pour des raisons aussi économiques que sociales, il sera incompréhensible que le comité olympique se prive d’une telle arme.

C’est alors que le concept de Cloud est apparu, et c’est sans doute la première fois que le nombre de gens heureux de voir arriver des nuages surpassa le nombre de ceux qui ne jurent que par un ciel bleu immaculé.

Facebook dans les starting-blocks

Ainsi les J.O. 2012 profitent déjà de deux pages Facebook officielles. La première, qui se concentre sur la question olympique dans son ensemble, est alimentée presque quotidiennement avec des retours sur d’anciennes dates importantes de l’histoire olympique, la présentation de certains athlètes ou sports méconnus, sans oublier tout ce qui fait l’actualité des J.O. (produits dérivés, évènements parallèles, etc.). A l’heure où nous écrivons ces lignes, la page compte déjà plus de 2.7 millions de fans.

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La seconde page, plus spécifiquement dédiée aux J.O. de Londres, est accessible depuis le 19 janvier 2010. Là encore les mises à jour sont quotidiennes et permettent de suivre, presque en temps réel, l’évolution des préparatifs et évènements promotionnels qui ne manquent pas, en particulier depuis le début de l’année. Photos inédites, vidéos exclusives, coup d’œil dans les coulisses, tout est fait pour plonger les 300.000 fans actuels dans l’ambiance des jeux. A n’en pas douter, et même si ce sera de manière éphémère, gageons que le nombre de fans va exploser à l’approche et durant l’évènement étant donné que tous les résultats, vidéos, interviews, confidences et révélations passeront par le mur. Autant dire que nous avons là un carrefour pour tout savoir !

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Pour un Tweet avec toi

Autres espaces incontournables, les deux comptes Twitter qui permettent de suivre, encore une fois en temps réel, tout ce qui passe avant et qui se passera pendant les J.O. A l’instar de Facebook, on retrouve le http://twitter.com/#!/Olympics pour suivre toute l’actualité des jeux Olympiques au sens large (été et hiver), tandis que le http://twitter.com/#!/London2012 est bien implicitement lié aux J.O. de Londres. Au programme, outre les liens et informations utiles autour de l’évènement, vous aurez accès à tout ce qui fait et va faire la vie des jeux. Cependant il y a un bémol, étonnant et pas des moindres, puisque le Comité Olympique a décidé d’interdire aux athlètes et au public de tweeter pendant les événements sportifs (voir plus loin).

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Quoiqu’il en soit, les réseaux sociaux joueront un rôle majeur durant toute la durée des jeux, d’autant qu’une chaîne officielle est apparue dernièrement sur YouTube afin de proposer des vidéos exclusives de et autour des jeux.« Il y a aussi une application pour ça » disait une campagne publicitaire signée Apple. C’est bien sûr le cas pour les Jeux Olympiques, même si aucune application officielle n’est encore disponible à ce jour (ce qui devrait être le cas dans les semaines à venir).

Dans les rayons de l’App Store

Et puisque nous évoquions Apple, promenons-nous sur l’App Store afin d’y débusquer quelques friandises. A commencer par London 2012 – 0,79 €, qui permettra d’obtenir le calendrier intégral des épreuves, les résultats et médailles, mais aussi de nombreuses photos et vidéos.

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Même principe avec iLondon 2012 – 1.59 €, qui a l’avantage d’être en français, et qui proposera aussi le calendrier des événements quotidiens, le classement des médailles, l’ensemble des records et des sports disponibles. Bref un bon moyen de tout savoir rapidement et simplement lorsque le moment sera venu.

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Olympiques de Londres 2012 – 0,79 €, rassemble pour sa part des informations génériques sur les jeux olympiques, sur les jeux de Londres en continu, sans oublier des liens Facebook et Twitter.

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Enfin 2012 London Games, petite application gratuite, offre un compte à rebours et le calendrier des épreuves.

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Google Play joue les jeux

Du côté de Google Play, on trouve trois gratuits intéressants. London 2012 Olympic Schedule propose le désormais classique calendrier des épreuves, une visite des sites olympiques, les sports et sportifs engagés, la possibilité de partager ses impressions avec ses amis sur Facebook ou Gmail, et bien sûr l’ensemble des résultats.

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Olympic Medals est, comme son nom l’indique, une base de données qui sera actualisée en temps réel durant les jeux afin de connaître la répartition des médailles.

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Enfin Olympic Calendar Free sera un parfait agenda pour ne rien manquer des nombreuses épreuves qui sont classées par disciplines pour plus de simplicité de lecture et d’utilisation. A noter que le développeur ambitionne déjà de préserver cette application pour les jeux de 2014 et 2016.

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Encore une fois, il s’agit là d’une première sélection, d’autres applications fleuriront au fur et à mesure que les jeux approcheront pour permettre aux passionnés de tout savoir, même lorsqu’ils seront loin de leurs télévisions. D’ailleurs rappelons que France Télévisions assure une diffusion en direct de ses programmes sur smartphones ou tablettes, ce qui permettra de suivre les épreuves « en live », même en déplacement !Lorsque les J.O. débuteront, ce qui intéressera en priorité les foules, c’est la possibilité de suivre les épreuves en direct, et ce où que l’on se trouve. Outre les applications que nous évoquions précédemment, de nombreux sites proposeront des diffusions simultanées. En marge du site officiel qui sera la pierre angulaire du système, vous pourrez vous rendre sur le site Olympic.org qui s’intéresse à la question olympique sous toutes ses formes. De même les grandes chaînes françaises ne manqueront pas d’ouvrir des pages dédiées sur leurs sites respectifs pour couvrir, revenir et décrypter les différentes épreuves.

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Les J.O. en 3D et 4K

Côté télévision, c’est France Télévisions chez nous qui sera aux commandes puisque le groupe s’est assuré des droits de diffusion jusqu’en 2020. Cependant il conserve la possibilité de sous-licencier les droits de diffusion, ce qui pourrait intéresser d’autres chaînes du réseau TNT, Canal+ ou TF1. Mais à ce jour, rien n’est encore acté, pas plus que la proposition apparue au début 2012 de diffuser certaines épreuves phares en 3D. Il faut dire qu’en Angleterre, la chaîne Sky 3D diffusera environ 100 heures de programmes en 3D, soit 8 heures de programmes en direct et en 3D par jour. Enfin la BBC et la NHK (Japon) ont signé un accord pour filmer une partie des jeux en 4K, ce qui autorisera des images de 3480 x 2160 à 8.3 Mpixels (la HD assurant « seulement » 2 Mpixels) ! Pour l’occasion, des écrans 4K de 15 mètres seront installés dans Londres, Washington et au Japon.

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Autant dire que suivre les J.O. ne devrait poser aucun problème à ceux qui voudront tout voir en direct, d’autant que le décalage horaire avec l’Angleterre – une petite heure – joue clairement en faveur de la France en termes de retransmission. Vous voilà dans les starting-blocks !Voilà une annonce qui a de quoi surprendre, mais qui résulte sans doute de l’aspect inédit de ces premiers Jeux Olympiques sous l’œil du numérique. Le Comité d’organisation des J.O. de Londres veut interdire l’usage de Twitter aux athlètes et au public pendant les événements sportifs et les cérémonies officielles !

Eviter l’ambush marketing

L’objectif est d’éviter toute rapprochement entre les J.O. et une marque non-partenaire, une technique baptisée « l’ambush marketing », et ce afin de garantir l’exclusivité des évènements aux médias et aux annonceurs officiels. Rappelons que « l’ambush marketing » consiste à mettre en œuvre une stratégie publicitaire en marge d’un évènement sportif sans pour autant avoir à le sponsoriser, ce qui peut se révéler très payant lorsqu’il s’agit d’une manifestation à portée internationale. « Une telle prise de position de la part de l’exploitant de l’événement est juridiquement cohérente expliquait Fabrice Lorvo, spécialiste du marketing sportif chez FTPA, à nos confrères du Figaro. Mais nous sommes dans l’éternel grand écart entre la volonté du détenteur des droits, et ce qui est rendu possible par les nouvelles technologies ».

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Reste qu’il semble bien difficile d’imposer une chape de plomb au public et aux athlètes qui seront logiquement tentés de poster sur leurs blogs, comptes Twitter ou autres des allusions à leurs sponsors ou des commentaires en lien avec les épreuves. Il faut dire qu’au-delà de Twitter, le Comité Olympique, qui invite malgré tout les personnes accréditées à utiliser les réseaux sociaux, souhaite interdire aux athlètes et spectateurs le partage de photos ou vidéos prises dans le village olympique et/ou durant les épreuves. Quoiqu’il en soit, tout ceci semble bien difficile à mettre en œuvre, à contrôler et à imposer, à moins de basculer dans une censure telle qu’elle s’applique en Chine ou à « confisquer » tous les smartphones à l’entrée du village olympique, ce qui implique une organisation très lourde et le risque de faire fuir le public. Tout ceci est donc complexe car dans le même temps, les JO ne peuvent, ne veulent et ne doivent pas faire l’impasse sur les réseaux sociaux qui représentent aujourd’hui la meilleure vitrine à moindre coût.

Et concrètement sur le terrain ?

Soria Zidelkhile, directrice de la communication du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), a bien voulu répondre à nos questions concernant cette demande du CIO et sa mise en pratique.

Comment gérez-vous la communication au niveau des réseaux sociaux, du droit à l’image et des exclusivités au sein du CNOSF, sachant que le CIO a exigé de la part des journalistes et des sportifs qu’ils respectent de nombreuses règles visant à éviter les problèmes de droit à l’image ou de rediffusion ?

London_Works.jpgSoria Zidelkhile : Il y a plusieurs explications à tout ça, dont une qui est assez intéressante et méconnue. Aux Jeux Olympiques, on ne peut pas avoir plusieurs fonctions. Cela veut dire par exemple que sur une coupe du monde de Football, vous allez avoir un membre de l’équipe de France qui va raconter tous les jours ses impressions dans les colonnes d’un journal. Cette situation n’est pas possible aux J.O. car c’est considéré comme une activité journalistique. Or le journaliste et le sportif, aux J.O., ont deux identités et deux statuts vraiment différents. Donc la première inquiétude du CIO était que les athlètes se substituent aux journalistes en faisant des blogs, des choses comme ça. Dès lors, nous avions déjà des contraintes sur les sites Internet personnels ou les blogs avant l’arrivée de Twitter et Facebook. Aujourd’hui le CIO adapte ses règles à la nouvelle donne numérique.

Dans un second temps, le CIO vend aussi les droits de retransmission à des chaînes de télévision, et doit donc s’assurer que cette exclusivité est bien respectée dans chaque pays. Pas question par exemple de retransmettre en direct une épreuve sur une page Facebook par le biais d’une vidéo, c’est totalement inenvisageable.

Enfin il faut aussi comprendre qu’aujourd’hui une information circule très rapidement, et qu’il est très difficile et pénible de devoir faire machine arrière pour corriger une déclaration ou une action postée trop rapidement en ligne. Donc il y a une forme de pédagogie à l’égard des athlètes qui repose, entre autres, sur les actions que nous mettons en place, comme le compte Twitter que nous avons depuis les J.O. de Vancouver, mais que nous utilisons beaucoup plus aujourd’hui. Tout ceci est important car les règles dictées par le CIO ont déjà du mal à être respectées alors que les jeux sont encore loin.

Et pour ce qui est des vidéos, avez-vous la possibilité de réaliser vos propres images ou est-ce que tout cela est très encadré ?

London_Stadium.jpgNous pouvons parfaitement faire nos propres images… en dehors du sport, en dehors des images purement sportives car cela ne nous appartient. Mais cela ne concerne pas seulement le CNOSF, c’est commun à tous les médias de la planète puisque la règle est la même pour tous ! De la même manière, en dehors des stades, nous n’avons pas le droit non plus de filmer n’importe quoi à l’intérieur du Village Olympique, sachant que la presse ne peut pas accéder au Village. Et pour les personnes accréditées, qui peuvent donc pénétrer sur le Village, les règles sont les mêmes car elles ne concernent pas seulement les athlètes, mais toutes les personnes accréditées. Mais encore une fois, tout cela est logique au regard de l’exclusivité dont profite certains médias, comme France Télévision par exemple, car dans le cas contraire cela donnerait lieu à une concurrence totalement déloyale. Tout le monde se protège aujourd’hui par rapport aux réseaux sociaux, même si cela reste des outils de communication formidables.

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Les Plus

  • Puissance
  • Autonomie
  • Lecteur optique

Les Moins

  • Écran décevant
  • Connectique limitée

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