C’est le genre de news à prendre avec précaution tant le côté happy end / trop beau pour être vrai est présent. Voici la version officielle : un homme, Ken Robson, rend visite à son fils. Il ne se sent pas bien. Grâce à son Apple Watch, il prend son rythme cardiaque. Il va sur Internet (l’histoire ne dit pas s’il consulte des sites avec son iPad, histoire d’en rajouter une couche, mais passons) et s’auto-diagnostique une maladie de l’oreillette.
Direction les urgences. Il indique au personnel avoir suivi l’évolution de son rythme cardiaque pendant deux semaines grâce à la montre. Une opération a lieu. Sa vie est sauvée. On nous explique que pour avoir le bon diagnostic sur cette maladie, il faut un certain recul et des observations quotidiennes. Fin de la version officielle.
Tous les sites évoquant l’affaire terminent cependant par un conditionnel : Ken aurait pu mourir.
Mais ce n’est pas cela qui est perturbant. Bien sur, quand on a un nouveau jouet bourré de technologies, on a un peu envie de tout essayer. Sur une tablette, on joue, on regarde le comportement des gros fichiers MKV, on lance des applications bureautiques, on se connecte sur tous les spots possibles. Avec une montre, on doit faire un peu pareil. L’application qui sert à voir si le cœur va bien soit servir d’abord aux hypocondriaques, ensuite à ceux qui sentent qu’ils ont déjà un problème. Et si vous sentez que ça ne va pas bien de ce côté et que vous préférez faire confiance en Apple plutôt qu’à un toubib… Comment dire… Il y a peut-être un autre problème, qui concerne la priorité entre les choses à faire et celles à ne pas faire. Du coup, je me demande si cette montre Apple, qui a sauvé une vie, et son option cardio ne serait pas la mauvaise idée par excellence. Pourquoi diable avec voir un médecin spécialisé alors qu’on a une belle montre Apple qui sauve des vies ?