L’Epic Fail journalistique de l’année

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Il est des moments, dans la vie de tous les jours où l’on se sent très seul. Le jour où l’on décide de migrer tout un parc informatique vers Windows 8, par exemple, ou qu’un directeur de publication d’un magazine aujourd’hui disparu vous propose de vous payer en blousons de cuir.

Dans un cas, on s’en prend à soi-même, dans l’autre, on se dit : pourquoi ce genre de trucs n’arrive qu’à moi.

La te-hon de la semaine, probablement du mois et sans doute de l’année se classe dans la première catégorie. Le journaliste qui interviewait la géniale Mayim Bialik y réfléchira à deux fois à ne pas se documenter un peu plus sur les stars qu’il interroge.

Bialik joue dans The Big Bang Theory ; elle incarne la petite amie de Sheldon. Elle a fait sa première apparition à la fin de la troisième saison lorsque les amis de Sheldon essaient de lui caser une fille entre les mains pour qu’il devienne moins insupportable ; Sheldon est le nerd / geek / technophile qui ne vit que pour les sciences mais qui a tout de même un peu de mal à évoluer dans la société.

Or, à la toute fin de la saison, ils s’aperçoivent qu’Amy, le personnage qu’incarne Bialik, n’est autre qu’un Sheldon au féminin et ils ont l’impression d’avoir créé un monstre en réunissant ces deux là.

Depuis, elle est dans la série en permanence ; elle incarne un docteur en neurosciences, fait des expériences sur des animaux (« Vous pouvez soumettre les animaux à des substances addictives, vous pouvez disséquer leurs cerveaux mais si vous leur renvoyez leurs matières fécales à la figure, subitement, vous n’êtes plus professionnelle »).

Et c’est peut-être un énorme décalage que ce journaliste a voulu mettre en exergue dans son interview. En gros, il lui demandait si les gens croyaient vraiment qu’elle pouvait résoudre les calculs que fait son personnage. Une question qui flirte d’assez près avec la vexation et peut-être même un brin machiste, même si c’est assez difficile à prouver. Je ne crois pas que cette même question ait été posée à Jim Parsons, l’acteur incarnant Sheldon, ou aux autres membres de l’équipe.

Mais là, il est vraiment mal tombé. Car Bialik a une double vie, comme elle l’explique dans sa réponse :

« J’ai beaucoup pratiqué, pendant des années. Je suis neuroscientifique. Vous ne deviez pas être au courant. Oui, je peux faire des calculs. »

Sur la vidéo ci-dessous, il faut vraiment faire attention à l’expression faciale de la journaliste au moment où elle dit ces mots, c’est assez fascinant. On aurait aimé voir celle du journaliste qui a posé la question mais derrière ses lunettes, on ne voit pas bien la honte du type qui n’a même pas pris la peine de checker une seconde sa fiche Wikipedia et qui suintait le sentiment de supériorité par tous les pores de sa peau.
En tout cas, merci Mayim pour ce moment de gêne à marquer d’une pierre blanche.

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