Alors que nous nous plaignons souvent des règles, contrôles et contraintes imposés par l’Hadopi, celui qui prend le temps de jeter un œil sur ce qui se passe ailleurs pourrait bien finalement trouver que nous ne sommes pas si mal lotis. Hier « l’Hadopi nippon » entrait en vigueur au Japon, devenu en quelques secondes le pays où le téléchargement illégal sera le plus réprimé. Suite au constat alarmant d’un effondrement des téléchargements légaux, les autorités japonaises ont décidé de prendre le taureau par les cornes… histoire de lui mettre une bonne dérouillée ! Désormais les petits malins qui mettront à disposition du contenu sous copyright (musique, films, jeux vidéo, etc.) encourent une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et 99.000 € d’amende, ce qui déjà pourrait calmer quelques ardeurs. Mais celui qui voudrait profiter de ce même contenu pourrait lui aussi se retrouver derrière les barreaux pour 2 ans, non sans devoir s’acquitter d’une amende de 20.000 € !
Alors forcément avec ses trois mails de mise en garde et son amende anémique, tout à coup l’Hadopi passe pour un gentil chaton fasse au tigre nippon. Cependant les critiques sont nombreuses à l’égard de cette loi (attention j’ose la vanne de la mort) qui n’est nipponne ni mauvaise, mais une fois de plus critiquable dans son application et son potentiel d’erreurs judiciaires. A quand la prise en compte réelle du nouveau paradigme que représente l’Internet et la nouvelle manière de « consommer » du produit culturel ? C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que le téléchargement illégal pourra être endigué. Mais l’heure, il faut accepter l’étape de la « répression » qui précède celle de la « réflexion »…